Dure de comprenure

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Couillard confond le goût des plages avec celui de la solidarité

Parfois, j'aurais le goût de dire des bêtises, de ne pas me forcer, de dire n'importe quoi. Un peu comme le fait le premier ministre Couillard. Ainsi, il a dit que le Québec avait toujours été aux côtés du peuple cubain, surtout dans les moments difficiles (remarquez, il a pris soin de ne pas dire «aux côtés du gouvernement cubain»). Que payaso (quel clown!)! Je connais un ami qui s'est fait taper sur les doigts parce qu'il faisait des affaires avec Cuba et qui s'est fait couper sa ligne de crédit. Philippe Couillard mélange l'attrait des plages cubaines avec la vraie solidarité.
Bref, beaucoup de blablabla, de l'esbroufe et du tape-à-l'œil. Comment peut-il en être autrement, de toute façon, puisque nous ne sommes pas un pays, nous ne sommes qu'une province comme les autres, surtout avec le PLQ au pouvoir? On raconte maintenant que le gouvernement canadien préparerait sa propre mission commerciale à Cuba, avec Justin Trudeau en tête. Celui-ci réaliserait un doublé, sur les traces de son père. Après la Chine, Cuba. Peut-être un autre livre pour Alexandre?...
Parlant de blablabla, la dernière chronique de Francine Pelletier, dans Le Devoir, intitulée «Multiculturaliste, moi?», en regorge. La semaine dernière, elle prônait la tolérance et la sagesse (personne n'est contre la vertu) et ridiculisait ceux qui voient dans le voile musulman «une propagande islamiste éhontée» (il est bon d'en rajouter et de souligner à gros traits quand on veut faire sentir le ridicule de la position opposée). Elle proposait à la place de s'en prendre à l'Arabie saoudite plutôt que de protester contre les manifestations de cet islamisme radical qu'on retrouve de plus en plus parmi nous.
Pourtant, l'écrivain algérien Boualem Sansal affirme, au péril de sa vie, que «l'islamisme, même à dose microscopique, détruit un pays». À dose microscopique, il a dit. Il a aussi dit: «L'islamisme sait s'adapter; il se fiche de la culture du pays; il veut la détruire et imposer la sienne.» Qui croire? Francine Pelletier la vertueuse ou cet écrivain, dont le dernier roman, Rue Darwin, a mérité le prix de la Paix des libraires allemands et «qui pousse un cri de révolte contre les islamistes qui gangrènent son pays chéri»?
Cette semaine, la chroniqueuse du Devoir enfonce de nouveau le clou de l'identité. Elle ridiculise ceux qui s'opposent au multiculturalisme que l'ensemble des forces fédéralistes y compris l'actuel gouvernement Couillard veulent imposer au Québec. Cette opposition au multiculturalisme canadien relèverait de «lubies entretenues par des nationalistes conservateurs», dit-elle.
Qu'on veuille préserver notre identité propre sans qu'elle soit noyée dans une mosaïque culturelle, sans qu'elle soit réduite à une minorité de plus dans ce grand magma canadien serait donc une lubie. Nos combats pour notre langue, pour notre survie seraient un simple caprice, une extravagance, une fantaisie. Les efforts pour nous assimiler, pour nous faire disparaître politiquement, pour nier notre identité comme nation, comme Justin Trudeau l'a fait à maintes reprises dernièrement, un fantasme, une pure invention de l'esprit?
Dans son dernier livre, Je sais trop bien ne pas exister, l'éditeur, essayiste et éditeur Nicolas Lévesque affirme qu'il vit «au sein d'un lent suicide collectif». Il déplore que le Québec n'ait jamais eu «la chance de vivre ce sentiment de permanence, cette certitude d'exister dans la durée», comme tout bon peuple qui se respecte sait le faire. «Le Québec doit se faire souverain, clame-t-il, non pas seulement pour devenir un pays, mais pour devenir "politique".» Lorsque nous nous sentirons protégés politiquement de la disparition, avance-t-il, «le Québec saura reconnaître beaucoup plus facilement en quoi "il vient d'ailleurs" et en quoi ceux qui viennent d'ailleurs sont donc ici chez eux. L'indépendance politique est la clé de l'ouverture au monde.»
Est-ce que Francine Pelletier peut comprendre ça?


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