Direction du Parti libéral - Y a-t-il une relève ?

Jean Charest sera-t-il à la tête des troupes libérales lors de la prochaine élection générale?

JJC - chronique d'une chute annoncée


Jean Charest sera-t-il à la tête des troupes libérales lors de la prochaine élection générale?
La question se pose puisqu'en 2012, cela fera quatorze ans qu'il dirige le Parti libéral et neuf qu'il préside le gouvernement québécois. Il pourrait à bon droit vouloir battre les records de longévité d'un Robert Bourassa ou d'un Maurice Duplessis. Toutefois, prétendre à un quatrième mandat apparaît chose improbable aujourd'hui en raison de l'insatisfaction des Québécois envers son gouvernement et de son impopularité personnelle. Le politicien qu'il est a beau être talentueux, le niveau de difficultés auquel il fait face n'a jamais été aussi élevé — un Québécois sur deux souhaitant son départ selon un sondage Léger Marketing dont les résultats ont été publiés dans nos pages hier.
Pour l'heure, il n'y a pas de contestation de l'autorité de Jean Charest au sein du Parti libéral, et encore moins au sein du gouvernement. Son autorité demeure entière, notamment parce que les fortes têtes, comme Yves Séguin, Thomas Mulcair et Philippe Couillard, sont parties chercher fortune politique ou financière ailleurs après avoir compris qu'il n'y avait pas place dans ce gouvernement pour qui exprimait trop ouvertement son désir d'être calife à la place du calife. Seul attend patiemment sur les arrière-banquettes l'éternel Pierre Paradis.
L'absence de vedettes aux côtés de Jean Charest pose un problème au Parti libéral. Dans ce sondage de Léger Marketing, les Québécois disent ne voir spontanément personne en particulier prendre sa succession. Les deux personnalités qui ressortent le plus sont les très médiatiques Denis Coderre, député libéral fédéral, et Philippe Couillard, qui continue de jouir d'une grande notoriété malgré son retrait de la scène publique. Ils ne recueillent toutefois respectivement que 11 et 10 points sur 100. Qui plus est, aucun des candidats évoqués ne ferait une différence dans un combat contre Pauline Marois. En fait, celui qui demain matin ferait le mieux face à la chef péquiste est... Jean Charest dont il faut reconnaître qu'il demeure le meilleur communicateur de son équipe.
Ce que pense Jean Charest de tout cela, on ne le sait pas, et il ne le dira certainement pas. Il n'a pas le choix d'affirmer qu'il sera là à la prochaine élection. Néanmoins, il se doit de donner de l'espace à ceux qui, au sein du gouvernement, de la députation ou du parti, sont en droit d'entretenir l'ambition de lui succéder un jour. Ceux-là doivent avoir l'occasion de se révéler et de se préparer. Lui-même a été parachuté depuis Ottawa dans le siège de chef, comme un sauveur. Cela a été longtemps un problème pour lui de ne pas avoir de racines dans le Parti libéral. Si l'on devait faire appel de nouveau à un sauveur de l'extérieur, les électeurs ne mettraient pas longtemps à comprendre que le Parti libéral n'a plus la force de s'autorégénérer. Sans trop tarder, le premier ministre devra donner des signaux clairs de ses intentions.


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