Difficile à suivre, Philippe Couillard

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C'est Lise Ravary qui le dit !

Ils ne le disent pas ouvertement. Il n’y aura pas de point de presse ou de casseroles devant le bureau du premier ministre, mais plusieurs Québécois qui ont voté rouge aux dernières élections, un amalgame de Libéraux convaincus et d’occasionnels en quête d’un renouveau pour le Québec, sont déçus, même si le parti se maintient au premier rang des intentions de vote, à dix points devant la CAQ et le PQ.
Si les premiers mois du gouvernement Marois rappelaient le cha-cha-cha, cette danse latine un-pas-devant-trois-pas-derrière, la première session parlementaire complète du gouvernement Couillard évoque une chanson de Piaf qui commence ainsi: «Tu me fais tourner la tête…»
La cimenterie
Un premier malaise s’est installé quand le gouvernement, en début de mandat, a reconduit le projet de cimenterie de Port-Daniel du PQ dont les retombées pour le Québec, outre la pollution, restent à démontrer. Celle-là, bien des Libéraux ne la comprennent toujours pas.
Les éoliennes
Que dire des éoliennes dont mon collègue Michel Girard a fait le tour hier dans sa chronique Un moratoire éolien, svp. Le gouvernement persiste à développer cette filière énergétique – remise en question en Europe pour cause de non-rentabilité chronique – malgré les surplus d’électricité d’Hydro-Québec qui devra néanmoins payer 650 millions $ pour maintenir 5 000 emplois temporaires en région.
Qui va en pâtir ? Les pauvres et la classe moyenne que le gouvernement jure vouloir soulager.
Les CPE
Avant même que le groupe de travail présidé par Lucienne Robillard ne présente son rapport sur la réforme des programmes, ce qui devrait normalement comprendre les CPE, le gouvernement suggère déjà de moduler les tarifs selon le revenu des parents. La politique familiale du Québec, et son enveloppe de 5,1 milliards $, va-t-elle échapper à l’œil scrutateur du comité ? Les dés sont-ils pipés ?
Silence, malheureux
À chaque fois qu’un membre du trio économique laisse entendre qu’il faudrait modifier nos façons de faire pour mâter le déficit structurel du Québec, il se fait rabrouer. Quand Carlos Leitao a dit que le gouvernement étudiait la possibilité de confier à des organismes communautaires ou au privé la livraison de certains services, en direct de Chine, Philippe Couillard s’est empressé de le désavouer : «Pas question de ça !»
Pendant ce temps, PKP, s’affiche ouvert au privé en santé. C’est le monde à l’envers.
Et tout le reste…
Que penser du déficit d’intelligence émotionnelle du premier ministre sur la question identitaire et sur la langue ? De l’inénarrable Dr Bolduc, peut-être le pire ministre de l’Éducation de l’histoire ? Du mégalomane Dr Barrette et de sa fureur centralisatrice ? De la nonchalance du gouvernement face au chômage ?
Réformer les programmes, réformer la fiscalité et atteindre le déficit zéro en deux ans, c’est beaucoup en très peu de temps. Surtout quand l’emploi tire de la patte. Le gouvernement donne l’impression de tirer dans toutes les directions, de manquer de cohérence.
Monsieur Couillard, les Québécois ont du mal à vous suivre.


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