Deux autres cadres suspendus au SPVM

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Les têtes continuent de rouler au SPVM

Les suspensions de cadres se multiplient au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Un commandant et un inspecteur ont été envoyés à la maison le temps de faire la lumière sur des « allégations criminelles » impliquant cette fois un conflit d'intérêts non déclaré et un refus d'enquêter sur un collègue bien en vue.
Le chef Philippe Pichet a annoncé les suspensions à 16 h 30, mercredi, au moment même où, à Ottawa, les détails du budget fédéral étaient rendus publics et monopolisaient l'attention des médias et politiciens.
M. Pichet a expliqué qu'il avait suspendu le commandant Pascal Leclair et l'inspecteur Martin Renaud en raison d'informations sur des allégations criminelles portées à son attention par la Sûreté du Québec (SQ), qui révise en ce moment tous les dossiers d'affaires internes du corps de police montréalais. Le SPVM a refusé de commenter davantage l'affaire.
LIEN PERSONNEL CACHÉ

La Presse a révélé mercredi que la SQ a commencé à réviser le dossier du commandant Leclair en raison d'un conflit d'intérêts apparent qu'il aurait caché à son organisation.
Un de ses subalternes enquêtait sur une vague de messages harcelants envoyés à une policière. M. Leclair, qui était en position d'autorité dans ce dossier, avait toutefois omis de déclarer qu'il avait entretenu des liens personnels avec la victime, une information importante dans le contexte.
M. Leclair avait été retiré de ses fonctions quand La Presse avait commencé à poser des questions sur ce dossier. Il a été formellement suspendu mercredi peu après la publication de l'article.
ALLÉGATION DE PASSE-DROIT

L'autre cadre qui se retrouve sous la loupe de la SQ est l'inspecteur Martin Renaud, anciennement de la division des affaires internes, passé récemment à la section Sécurité et intégrité.
Selon nos informations, les allégations qui ont mené à sa suspension concernent un dossier où M. Renaud aurait refusé de déclencher une enquête interne sur un autre commandant bien en vue du SPVM qui dirige une équipe d'enquêteurs spécialisés prestigieuse.
M. Renaud avait été informé de soupçons selon lesquels ce commandant aurait utilisé le Centre de renseignements policiers du Québec (CRPQ), le grand répertoire informatisé d'information criminelle confidentielle, à des fins qui n'étaient pas liées à une enquête légitime dans le cadre de son travail. Il n'aurait pas donné suite à ces informations, alors que c'était son rôle.
Le commandant nie fermement avoir mal utilisé le CRPQ. Mais le sujet est délicat. Entre 2008 et 2016, 15 policiers du SPVM ont été reconnus coupables d'avoir utilisé le CRPQ « à des fins personnelles ou dans le but d'en tirer un avantage ou un profit ». Dans une récente entrevue à La Presse, avant que ne soit connu le dossier de Martin Renaud, la porte-parole du SPVM Marie-Claude Daudenault avait parlé de ce genre de comportement comme d'une « infraction très grave ». La perspective de voir un commandant obtenir un passe-droit à cet égard alimenterait la perception de certains policiers qui déplorent l'existence d'une justice à deux vitesses au sein du SPVM, selon ce que certains ont confié à La Presse.
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