Des wagons-citernes jugés vulnérables

Le BST a déjà pointé du doigt les wagons «111A» qui ont déraillé à Lac-Mégantic

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Alors pourquoi les autorités fédérales en permettent-elles l'utilisation ?

Lévis, Cornwall, Maxville, La Tuque… Dans toutes ces villes, le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a pointé du doigt la vulnérabilité des wagons-citernes de catégorie 111A, rendus funestement célèbres depuis la tragédie de Lac-Mégantic.
Le 21 janvier 1995, un convoi de 28 wagons du Canadien National (CN) chargés d’acide sulfurique déraille près de La Tuque. Ils déversent 230 000 litres de la matière toxique, causant des dommages environnementaux, mais heureusement, aucun blessé. Des 28 wagons accidentés, onze ont laissé l’acide s’échapper. Généralement non isolés, faiblement résistants à la pression, ces wagons sont plus vulnérables que leurs homologues des catégories 112 et 114, mais ils sont, par ailleurs, les plus nombreux sur les rails en Amérique du Nord. Dans son rapport sur l’accident de La Tuque, en 1995, le BST s’inquiète du fait que ces wagons, lorsqu’utilisés pour le transport de matières dangereuses, peuvent « mettre la vie des personnes en danger et sont une menace pour l’environnement en cas d’accident ».
Conception
Le BST recommandait dès lors à Transports Canada de soit limiter la liste des produits qui peuvent transiter par ce type de wagon, soit d’en améliorer les règles de conception et de sécurité.
Autre accident impliquant les mêmes wagons, près de Lévis, en 2004. Deux cent mille litres d’essence et d’huile de chauffage s’échappent d’un convoi du CN en provenance de la raffinerie d’Ultramar à Saint-Romuald. Il n’y a pas de blessés.
Réglementation
La réglementation, fédérale, a quelque peu évolué depuis.
Les wagons de plus de 286 000 livres doivent répondre à des normes plus strictes. Mais ces nouvelles normes excluent les wagons de moins de 263 000 livres et « continuent de présenter des risques de perforation », déplore le BST dans une mise à jour du dossier sur son site Web.
En 2012, l’Association of American Railroads a demandé à Transports Canada et à son homologue américain d’étendre les améliorations de sécurité à tous les wagons-citernes. En janvier 2013, Transport Canada a proposé un projet de rehaussement de ces exigences, mais n’a pas encore adopté de nouvelles règles.
C’est imminent, a indiqué Transports Canada lors d’une séance d’information technique avec les médias mardi après-midi. La directrice générale du transport des matières dangereuses de Transport Canada, Marie-France Dagenais, a confirmé qu’Ottawa avait travaillé de concert avec l’industrie et les organismes réglementaires américains pour établir de nouveaux standards de fabrication. Tous les nouveaux wagons, fabriqués aux États-Unis, « seront conformes à ces nouvelles règles », dit Mme Dagenais, qui estime normal que plusieurs années aient été nécessaires pour rehausser les exigences.


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