RAPPORT DU PROTECTEUR DU CITOYEN

Des aînés gaspésiens ont passé des années sans aucun bain

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Le Québec est en train de sombrer dans la barbarie






Absence de bain pendant « plusieurs années », réveil à 5 h 30, mise sous contention de 40 % des résidents de certains établissements d’hébergement : une enquête au CISSS de la Gaspésie révèle des lacunes dans les soins prodigués, ce qui semble souvent lié à un manque de ressources.


 

Bien qu’il ne qualifie pas ces constats de « lacunes majeures » et qu’il ne craint pas pour la santé et la sécurité des usagers, le Protecteur du citoyen demande au CISSS de la Gaspésie de procéder à plusieurs améliorations dans un rapport rendu public mardi.


 

Manque de ressources dans les centres d’hébergement


 

En juin dernier, un syndicat avait dénoncé l’effet des compressions sur les services reçus par les patients sur le territoire du CISSS de la Gaspésie. Le Protecteur du citoyen, qui a amorcé une enquête dans la foulée de ces dénonciations, a visité les hôpitaux, CLSC et centres d’hébergement de la région pendant l’automne.


 

Constat : malgré le « dévouement » du personnel et son « fort engagement » à l’égard des résidents et des patients, « l’importante charge de travail » place notamment les milieux d’hébergement dans une « situation de fragilité », même si les résidents ne sont pas « mis en danger ».


 

Par exemple, les résidents doivent souvent attendre plus de 15 minutes pour aller aux toilettes en raison de la charge de travail des préposés aux bénéficiaires.


 

Au Centre d’hébergement de Maria, le Protecteur a constaté que 40 % des résidents étaient mis sous contention par le biais d’une demi-porte en plexiglas installée à l’entrée de leur chambre. Ces mesures « ne devraient être utilisées qu’en dernier recours », souligne le Protecteur, mais semblent plutôt pallier « le manque de surveillance ».


 

Pas d’accès au bain


 

L’enquête établit également qu’au Centre d’hébergement Mgr-Ross de Gaspé, des résidents « n’avaient pas reçu de bain avec immersion dans l’eau depuis plusieurs années ». Une vingtaine de résidents n’y avaient pas accès à un bain régulier.


 

Au Centre d’hébergement de New Carlisle, c’est l’équipe de nuit qui se chargeait de lever des résidents, et ce, dès 5 h 30 du matin, souligne également le rapport. « Certains résidents réagissent négativement, en disant par exemple “j’ai froid” ou “laissez-moi abrié” », rapporte le protecteur.


 

Le rapport souligne que le nombre d’heures en soins infirmiers a été réduit dans les établissements ces dernières années.


 

Des membres du personnel des centres d’hébergement ont rapporté être obligés de fournir des soins « à la chaîne », alors que des infirmières auxiliaires rapportent se faire qualifier de « Madame Pilule » par les résidents. Faute de temps, les employés ne sont pas en mesure de promouvoir la marche chez les résidents, relate aussi le rapport.


 

Des lacunes à l’urgence


 

Le Protecteur a aussi visité les CLSC et les urgences de la région et constate certaines lacunes à cet égard. Il relève par exemple que, dans les urgences médicales des CLSC, le protocole de triage n’est pas sécuritaire pour les patients. Ces derniers s’inscrivent d’abord, et des laps de temps relativement longs peuvent s’écouler avant qu’une infirmière n’évalue leur état.


 

Le Protecteur qualifie également la durée moyenne de séjour sur civière à l’hôpital de Maria, qui est de 21,6 heures, « des plus préoccupantes ». Une diminution de performance « notable » de 9 % est constatée.


 
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