Au Québec, le récent jugement de la Cour suprême du Canada sur la loi 104 continue de susciter des réactions. Lundi, l'auteur-compositeur-interprète Daniel Boucher et l'écrivain Yves Beauchemin ont joint leurs voix à celles des représentants du mouvement souverainiste et de groupes de défense de la langue française.
Lundi, lors d'une conférence de presse, ils ont décrié la décision du plus haut tribunal du pays, qui a déclaré le mois dernier inconstitutionnels les articles de cette loi qui servaient à corriger une brèche de la loi 101.
Ces dispositions interdisent aux parents qui inscrivaient temporairement leurs enfants dans des écoles non subventionnées par l'État d'acheter, en quelque sorte, le droit de passer ensuite dans le système anglophone subventionné.
MM. Boucher et Beauchemin ont demandé à Québec d'étendre les dispositions de la loi 101 aux écoles privées non subventionnées en ayant recours à la clause dérogatoire, comme l'a demandé le Parti québécois.
En effet, l'opposition officielle à l'Assemblée nationale avait réclamé vendredi dernier que le gouvernement de Jean Charest étende les dispositions de la loi 101 aux écoles privées non subventionnées et qu'il se prémunisse contre toute contestation éventuelle en invoquant la clause dérogatoire.
Une question de légitimité
Lundi, Daniel Boucher a affirmé en avoir assez de voir ceux qui défendent le français être taxés de fermeture et se faire demander s'ils ne réagissent pas de manière excessive. Il a dit croire que « le jour où chaque Québécois parlera français », ce genre de question ne se posera plus.
Pour sa part, l'auteur du Matou a rappelé que la loi 104 avait été adoptée à l'unanimité par les députés de l'Assemblée nationale, démocratiquement élus, ce qui, selon lui, contraste avec le système de nomination des juges du plus haut tribunal du pays.
Il a déploré que les « sept juges non élus, nommés par Ottawa, qui s'appuient sur une constitution qui a été imposée de force au Québec » aient pu bafouer la loi québécoise. Il a estimé que la Cour suprême n'a aucune légitimité dans ce dossier.
De plus, l'ancien président de la CSN Gérald Larose est aussi de ceux qui se sont exprimés contre l'invalidation des articles de la loi 104. Lundi, il a reproché à Québec d'avoir simplement « pris acte » de la décision de la Cour suprême. Plus particulièrement, il visait le premier ministre Charest et la ministre responsable de la Charte de la langue française, Christine St-Pierre.
La conférence de presse tenue lundi était organisée par la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal. Des dirigeants d'Impératif français, du Mouvement Montréal français et des Intellectuels pour la souveraineté étaient présents.
En soirée lundi, les porte-parole d'autres organisations, dont les grandes centrales syndicales et le Parti québécois, devaient se joindre à eux à l'occasion d'un rassemblement tenu au Musée Juste pour rire.
Loi 104
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