Donald Trump refuse de baisser pavillon. Alors qu’il est plongé dans la pire crise de la campagne présidentielle, le candidat républicain est passé à l’offensive en recourant massivement aux attaques personnelles à l’endroit de Hillary Clinton lors du deuxième débat présidentiel dimanche soir. Les échanges entre les deux prétendants à la Maison-Blanche se sont déroulés sur un ton particulièrement acrimonieux.
Le débat, qui avait lieu à l'université Washington de St. Louis, au Missouri, survenait 48h après la diffusion par le Washington Post d’une vidéo filmée en 2005 dans laquelle le candidat tient des propos particulièrement crus et vulgaires à l’endroit des femmes. Des dizaines de têtes d'affiche du Grand Old Party lui ont par la suite retiré leur appui et plusieurs ont exigé qu'il se retire de la course.
Interpellé dans les premières minutes du débat sur ses propos, qui revenaient à se vanter d’avoir commis des actes de « harcèlement sexuel » selon le modérateur Anderson Cooper, Donald Trump a répondu en balayant l’accusation du revers de la main. « C’était une discussion de vestiaire », a-t-il dit, ajoutant qu’il n’en était pas fier et qu’il « détestait » ce qu’il avait fait. Le républicain a par la suite bifurqué pour parler de la nécessité de bombarder le groupe État islamique.
Hillary Clinton a refusé de lâcher la question. Elle a répliqué que pour la première fois de sa carrière, elle voyait un candidat républicain qui n’était pas apte à devenir président. Ce qui a été entendu dans la vidéo « représente exactement qui il [Trump] est », a-t-elle dit. Le milliardaire avait déclaré au cours de la fin de semaine que les mots qu’il avait prononcés en 2005 ne représentaient pas qui il était vraiment.
Loin d’être abattu par la honte, l’ex-vedette de téléréalité en a au contraire profité pour accuser le mari de sa rivale, l’ex-président Bill Clinton, d’avoir déjà posé des gestes plus graves que les siens. «Jamais il n’y a eu quelqu’un dans l’histoire politique de cette nation qui a autant abusé des femmes», que Bill Clinton, alors que «ce que j'ai dit, ce n'était que des mots», a-t-il déclaré.
Viols supposés de Bill Clinton
Le doute planait au cours de la fin de semaine à savoir si le républicain allait adopter un ton humble ou, au contraire, s’il allait en remettre et passer sans attendre à l’offensive.
Certains de ses alliés — dont l’ancien maire de New York Rudy Giuliani — et Trump lui-même ont laissé entendre dimanche qu’il pourrait aborder le thème du comportement sexuel inapproprié de Bill Clinton pendant le débat — une menace qu’il avait déjà proféré à plusieurs reprises.
Puis, une heure et demie avant le débat, le candidat a finalement mis sa menace à exécution en tenant une conférence de presse d’à peine plus de trois minutes en compagnie de quatre femmes qui ont dit avoir été maltraitées par l’ancien président et sa femme.
« M. Trump a peut-être dit quelques mots terribles, mais Bill Clinton m’a violée et Hillary Clinton m’a menacée. Je ne pense pas que ce soit comparable », a déclaré l’une d’entre elles.
Échanges acrimonieux
L’ensemble du débat de dimanche, qui était dans un format « town-hall » permettant à des électeurs indécis de poser des questions aux candidats, a été ponctué d’attaques personnelles lancées sur un ton acrimonieux.
Interrogé sur une autre controverse à l’effet qu’il n’aurait pas payé d’impôt fédéral pendant plusieurs années en raison d’une perte financière de 916 millions, le milliardaire a répondu du tac-au-tac que c’était « bien sûr » le cas. « Comme tous les donateurs de la campagne de Hillary Clinton », a-t-il ajouté, sarcastique, en référence aux liens étroits entre la démocrate et Wall Street.
« Donald prend tout le temps soin de Donald et du monde comme Donald », a répondu à son tour avec sarcasme la démocrate.
Le magnat de l’immobilier est également revenu à la charge sur l’affaire des courriels privés qui hante l’ancienne secrétaire d’État depuis le début de la campagne. Il a affirmé que s’il devenait président, il demanderait au ministre de la Justice de nommer un procureur spécial afin d’y voir plus clair sur sa « situation ».
« C’est juste terriblement bien qu’une personne ayant le tempérament de Donald Trump ne soit pas en charge de la loi dans ce pays », a rétorqué la démocrate.
« Parce que vous seriez en prison », a répliqué son rival, comme pour terminer sa phrase.
Fin heureuse
Le débat s’est néanmoins terminé sur une note positive. Pour la dernière question de la soirée, un citoyen a demandé aux candidats quelle était la qualité qu’ils appréciaient le plus chez leur adversaire. « Je respecte ses enfants. Et ça en dit long sur Donald », a d’abord répondu Clinton. « Elle ne laisse jamais tomber. C’est une battante », a pour sa part lancé son opposant.
> Lire la suite de l'article sur Le Devoir
DÉBAT PRÉSIDENTIEL
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé