Député: un travail à temps partiel?

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« Pour un gouvernement qui prône l’austérité, ça fait dur… »

Au-delà de la morale et de la question du double salaire, il y a quelque chose que je ne comprends pas dans ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire Bolduc.

PAS LES DOIGTS DANS LE NEZ

Ça fait des années que les députés clament qu’on ne valorise pas suffisamment leur travail.
« C’est un boulot exigeant qui demande beaucoup de temps et d’énergie, disent-ils. Contrairement à ce que les gens pensent, on ne passe pas notre temps à roupiller, à jouer à Candy Crush ou à se décrotter le nez. On prend notre rôle à cœur, on rencontre les citoyens de notre circonscription, on fait avancer des dossiers, on tente de sensibiliser nos confrères et consœurs aux besoins de notre comté… »
Or, qu’a fait Yves Bolduc ? Il a pris 1500 nouveaux patients alors qu’il était député !
Faudrait se brancher : être membre de l’Assemblée Nationale est un travail exigeant, ou c’est un emploi à temps partiel, comme le maire de Saint-Boswell ?

UN REMBOURSEMENT TARDIF

De trois choses l’une : ou Yves Bolduc négligeait ses patients, ou il négligeait les habitants de sa circonscription.
Ou il s’est fait injecté les gènes de Gregory Charles, et mène une troisième carrière comme chef remplaçant de l’Orchestre Philarmonique de Berlin, en plus d’être prof de sciences nucléaires à Harvard.
Autre question : pourquoi Yves Bolduc a-t-il attendu que Le Soleil rende cette histoire publique pour « allumer » et rembourser une partie des sommes qu’il avait empochées ?
Tant que tu n’as pas été pris les culottes baissées, tu n’as rien à te reprocher, c’est ça ?
S’il n’y a pas d’auto patrouille au coin de la rue, tu peux brûler le feu rouge et ne pas faire ton Stop ?
Yves Bolduc SAVAIT qu’il aurait dû rembourser une partie de l’argent qu’il avait reçu. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait de son propre gré ?
La morale, disent les sages, est de faire la bonne chose, même si personne ne te regarde…

QUI SERT QUI ?

Il fut un temps où le « service public » était, justement, un « service ».
On se lançait en politique d’abord et avant tout pour servir l’État.
Or, j’ai l’impression que de plus en plus, être politicien est un job comme un autre.
C’est rendu que des gens se lancent en politique tout de suite après être sorti de l’école ! Comme si c’était une carrière…
Tu étudies en médecine ? Tu deviens médecin.
Tu étudies en sciences politiques ? Tu deviens politicien.
C’est le parcours naturel. Tu te fais élire une couple de fois, tu deviens ministre, puis tu te retires et tu as un fonds de pension pour le reste de tes jours…
C’est à se demander qui sert qui : c’est le politicien qui sert l’État ou c’est l’État qui sert le politicien ?
Amir Khadir, qui est médecin, suit une poignée de patients par conviction et pour ne pas perdre le contact avec « le vrai monde ». Il ne mène pas deux carrières en parallèle !
Si Yves Bolduc croit que les députés ne sont pas suffisamment payés, qu’il le dise.
Pour un gouvernement qui prône l’austérité, ça fait dur…


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