Le chef de l'ADQ, lors d'un rassemblement bien médiatisé en fin de semaine dernière, a prononcé avec beaucoup de conviction une phrase, toute petite, mais très lourde de sens.

Il a dit : " Il ne faut plus avoir peur de dire : bravo, félicitations aux riches. "

Dans un monde où un distributeur de sous-tapis ou de vadrouilles en plastique, un joueur de hockey ou un patron de banque peuvent être multi-millionnaires, où l'on peut spéculer jusqu'à s'étouffer dans ses profits -- et ruiner une partie de ses concitoyens -- pendant que d'autres exercent des métiers et professions qui ne sont certainement pas moins utiles et importants, parfois au terme de longues études, à des salaires de quinze, vingt, cinquante ou cent quelque mille dollars, ma conscience ne me permettra jamais, jamais, de féliciter quelqu'un simplement parce qu'il est riche.

J'ai envie de féliciter, d'embrasser même, quelqu'un qui se réalise, qui accomplit quelque chose, point.

Ceci, pour moi, n'est pas une question d'idéologie, ou de position sur l'axe gauche-droite, mais une simple affaire de bon sens, et de coeur.

Quand j'entends un homme politique, qui postule pour la plus haute fonction de l'état, proférer une telle énormité sans la moindre nuance, j'ai le sentiment qu'il n'est pas digne d'occuper ce poste.

Quand il le fait dans le cadre d'une manifestation qui se réclame de la " liberté ", j'ai peur que cela révèle le sens profond de la liberté en question.




Nic Payne
Montréal