CONSOMMATION | COMPAGNIES

De nombreuses compagnies continuent de correspondre dans un mauvais français

« À NESTLE, nous faisons certaine que les produits ne sont pas expiré »

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Mélafé Sève Pétard à la graine de viol et Casseroles de civière (ex. no 4 et 6)

Ce n’est pas d’hier que plusieurs Québécois se désolent de la piètre qualité du français de certaines entreprises avec lesquelles ils font affaire, mais la situation ne semble pas vouloir s’améliorer.
À preuve, l’histoire de Gisèle Delisle, une dame de Longueuil, qui a reçu en cadeau une boîte de chocolats Black Magic dans le temps des Fêtes.
Seul hic: le produit est périmé depuis mai 2013. Elle en fait part au fabricant, Nestlé Canada, par courriel. La réponse qu’elle reçoit l’insulte au plus haut point. La qualité du français est exécrable.
On y lit des phrases comme: «Ici à Nestle, nous faisons certaine que les produits ne sont pas expiré quand on les envoie aux magasin».
Et plus loin, que penser de ce «Le chocolat expiré ne va pas vous faire malade»?
On demande même: «Est-ce que cet produit était consumé?»
«C’est terrible! Pourtant, dans la province de Québec, nous sommes, au bas mot, six millions de francophones», s’insurge Mme Delisle.
« Geste inacceptable »
Nous avons fait parvenir la réponse de Nestlé Canada à l’Office québécois de la langue française (OQLF).
«Le texte est mal traduit, mais il s’agit d’une traduction compréhensible. Alors ça ne va pas à l’encontre de la Charte de la langue française», dit Liette Grondin, coordonnatrice à l’Office.
«En raison d’un volume exceptionnellement élevé de demandes, une représentante qui ne fait pas partie de cette équipe [qualifiée en français] a répondu à la demande de la consommatrice, nous a écrit Catherine O’Brien, de Nestlé Canada. Ce geste est inacceptable, et nous vous assurons que cette question a été réglée à l’interne.»
Toujours fréquent
Gisèle Delisle demeure quand même échaudée par sa mésaventure, même après avoir reçu de plates excuses de l’entreprise.
«Je vérifie maintenant qui fabrique les produits que j’achète et j’essaie d’éviter cette compagnie», dit-elle.
Malheureusement pour elle, Nestlé est loin d’être seule à correspondre parfois avec ses clients en piètre français. Ces formulations douteuses sont toujours fréquentes selon l’OQLF. Mais ce qui étonne le plus Liette Grondin, c’est que ce travail bâclé soit l’œuvre d’une multinationale.
Par surcroît, d’une entreprise suisse habituée à s’adresser à ses clients en plusieurs langues, la Suisse étant un pays où se parlent trois langues officielles (l’allemand, le français et l’italien).
Stéphanie Perron, journaliste Web au magazine Protégez-Vous, soutient que la taille des firmes ne fait pas de différence.
«Nos lecteurs nous envoient beaucoup de ces correspondances avec de grandes entreprises. J’en vois plusieurs horribles provenant de grandes institutions financières ou de compagnies aériennes.»


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