En dédicace à Jean-Marc Léger (1927-2011)

D'abord, le français

Le français — la dynamique du déclin

Le Québec, c’est un petit peuple de presque huit millions d’habitants entourés en Amérique du Nord d’une mer de 350 millions de parlants anglais, dans une mouvance mondiale où l’anglais s’impose partout comme la langue des commodités.
Les Québécois sont différents. Ils forment une nation, avec une langue encore majoritaire, une histoire, une culture et des sensibilités uniques. Puis, des valeurs propres.
Nous parlons une langue française inspirée, douce, précise, claire et dense. Depuis quatre cents ans, nous nous sommes acharnés et avons réussi à garder notre langue, nos traditions et nos solidarités françaises. Mais voici que cette défensive passive ne nous suffit plus.
Le problème aujourd’hui, c’est la montée prédominante de l’anglais à Montréal, notamment l’insuffisante intégration des nouveaux citoyens issus de l’immigration à la société d’accueil. Pourquoi ? Parce que – constate Louis Bernard – le Québec est, en fait et en droit, une province bilingue.
Tout observateur critique sait que le bilinguisme intégral au Québec, c’est le passage transitoire du français à l'anglais. Que le multiculturalisme canadien, c'est l’assimilation en douce. Cependant, oui à la diversité de notre société québécoise, celle qui crée des liens avec l'identité nationale. Et ici, c’est le français.
La solution : redonner à la Charte de la langue française sa mission originale de faire du Québec une province française. Pour revaloriser cette loi 101, Louis Bernard propose que le Québec et le Canada légifèrent pour remettre en vigueur les dispositions de la Charte qui ont été invalidées par les tribunaux, et que ces mesures s’appliquent à toutes les institutions et entreprises privées agissant sur le territoire québécois.
« Lorsqu’ils seront pleinement assurés du caractère français du Québec, les Québécois seront plus ouverts à la diversité, plus à l’aise de recevoir chez eux (comme ils l’ont toujours fait depuis quatre cents ans) des concitoyens d’autres cultures et même plus enclins à maitriser eux-mêmes la langue anglaise, outil indispensable dans le monde d’aujourd’hui » dixit Louis Bernard.
Le but n’est pas l'isolement ni l'affrontement, mais notre survie et notre épanouissement. Parce que c'est la culture française qui tisse notre identité et affirme notre originalité. Nous voulons que le français – langue officielle et commune – prédomine nettement aux côtés de l'anglais, et que d'autres langues comme l’espagnol, l’allemand, le mandarin... nous soient un complément de culture et de communication.
La seule référence capitale quant à l'avenir du Québec, c'est la langue. Ce n'est ni l'économie, ni la gauche, ni la droite. C'est d’abord la langue qui nous affirme, nous différencie. Lorsqu’un peuple perd ses mots, personne ne l'écoute plus.
Mais au fond, il ne s’agit pas seulement de langue et de culture. L’historien Lionel Groulx parlait en 1936 de « Notre maître le passé ». Nous prétendons aujourd’hui devenir maîtres de notre destin particulier, comme tout autre peuple. Il s’agit surtout maintenant d’une question de liberté et de pouvoir.
Gilles Châtillon
[D'autres textes sont disponibles->www.gilleschatillon.com]

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En un mot, j'aspire à être un humaniste en quête de
d'égalité et de solidarité. Une espèce rare et en perdition.

Ma vie professionnelle débute dans l'enseignement, du primaire à
l'université (1963-1970). Pour la suite, à titre de haut fonctionnaire au
Conseil exécutif du Gouvernement du Québec (1977-1984), j'ai facilité le
dialogue social et la concertation au Québec en dirigeant les Conférences
socio-économiques – les 52 « sommets » – ainsi que les dix-sept
Commissions régionales et nationale sur l'avenir politique du Québec.

De 1990 à 2006, j'ai été président-directeur général du Cercle des
présidents du Québec, un réseau sélect de 80 PDG de grandes entreprises du
Québec INC. à l'affût des signaux faibles des futurs possibles pour
éclairer leur gouvernance.

Professeur, administrateur public, dirigeant et consultant d'entreprises,
aussi carnetier sur le Web, je suis diplômé en philosophie, en pédagogie et
en administration (MBA). J'ai œuvré au sein de gouvernements, de
coopératives et d'entreprises privées.

Aujourd'hui, je suis à créer L'institut Québec – Le Monde, un lieu
de réflexion, de propositions et d'influence réunissant des experts et des
universitaires, des gens d'affaires et des artistes, des travailleurs et
des citoyens, des seniors et des jeunes, tous habités par l'idée que
l'avenir ne sait pas attendre et qu'il vaut mieux le convoquer soi-même.





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    21 février 2011

    Oui, d'abord le français! Mais au juste, pourquoi Curzi et compagnie tiennent absolument à répandre le bilinguisme mur à mur partout au Québec (en considérant bien sûr l'anglais comme deuxième langue, quoi d'autre!) avant de construire un véritable programme nationaliste?
    Et voilà que la droite économique néo-libérale jappe à qui mieux mieux faute d'une coalition indépendantiste TOTALEMENT absente laissant toute la place aux démolisseurs de l'état québécois!
    Finalement, la corruption, elle est vraiment partout!Royalement écoeuré du Parti québécois qui achève de planter le clou que Charest a placé. Et maintenant voilà Legault avec la finition...Bande de malades!