Le Québec, c’est un petit peuple de presque huit millions d’habitants entourés en Amérique d’une mer de 350 millions de parlants anglais, dans une mouvance mondiale où l’anglais s’impose partout comme la langue des commodités.
Les Québécois sont différents. Ils forment une nation, avec une langue encore majoritaire, une histoire, une culture et des sensibilités uniques. Puis, des valeurs propres.
Nous parlons une langue française inspirée, douce, juste, claire et dense. Depuis quatre cents ans, nous nous sommes acharnés et avons réussi à garder notre langue, nos traditions et nos solidarités françaises. Mais voici que cette défensive passive ne nous suffit plus.
Le problème aujourd’hui, c’est la montée prédominante de l’anglais à Montréal, notamment l’insuffisante intégration des nouveaux citoyens issus de l’immigration à la société d’accueil. Pourquoi ? Parce que – constate Louis Bernard – le Québec est, en fait et en droit, une province bilingue.
Tout observateur critique sait que le bilinguisme intégral au Québec, c’est le passage transitoire du français à l'anglais. Que le multiculturalisme canadien, c'est l’assimilation en douce, une forme d’apartheid.
La solution : redonner à la Charte de la langue française sa mission originale de faire du Québec une province française. Pour revaloriser cette loi 101, Louis Bernard propose que le Québec et le Canada légifèrent pour remettre en vigueur les dispositions de la Charte qui ont été invalidées par les tribunaux, et que ces mesures s’appliquent à toutes les institutions et entreprises privées agissant sur le territoire québécois.
Le but n’est pas l'isolement ni l'affrontement, mais notre survie et notre épanouissement. Parce que c'est la culture française qui tisse notre identité et affirme notre originalité. Nous voulons que le français – langue officielle et commune – prédomine nettement aux côtés de l'anglais, et que d'autres langues comme l’espagnol, l’allemand, le mandarin... nous soient un complément de culture et de communication.
« Lorsqu’ils seront pleinement assurés du caractère français du Québec, les Québécois seront plus ouverts à la diversité, plus à l’aise de recevoir chez eux (comme ils l’ont toujours fait depuis quatre cents ans) des concitoyens d’autres cultures et même plus enclins à maitriser eux-mêmes la langue anglaise, outil indispensable dans le monde d’aujourd’hui » dixit Louis Bernard.
La seule référence capitale quant à l'avenir du Québec, c'est la langue. Ce n'est ni l'économie, ni la gauche, ni la droite. C'est d’abord la langue qui nous affirme, nous différencie. Personne n'écoute un peuple qui perd ses mots.
Mais au fond, il ne s’agit pas seulement de langue et de culture. L’historien Lionel Groulx parlait en 1936 de « Notre maître le passé ». Nous prétendons aujourd’hui devenir maîtres de notre destin particulier, comme tout autre peuple. Il s’agit surtout maintenant d’une question de liberté et de pouvoir.
Gilles Châtillon
Référence
D’abord, un Québec français ! : http://www.louisbernard.org/blogue/index.php
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