Quoi de mieux pour stimuler le cynisme des citoyens à l'endroit de la politique que d'avoir et tenir un double langage comme celui du premier ministre fédéral.
Alors que cette campagne de 79 jours va coûter des millions de dollars de trop et qui aura comme conséquence, par ailleurs, de l'avantager, son gouvernement avait comme fait d'armes et fierté de réduire les prestations destinées aux citoyens. Un programme d'austérité ainsi qu'un abandon des compétences fédérales sans une véritable compensation.
J'en prenais connaissance encore une fois ce matin en lisant l'hebdomadaire des Îles de la Madeleine " Le Radar"concernant les infrastructures portuaires dont voici un extrait :
Port de Cap-aux-Meules,
Le gouvernement conservateur met les Îles à vendre?
Antonin Valiquette
Collaboration
Il pourrait même les donner. Ce n'est pas d'hier que l'idée de céder les installations portuaires excédentaires à des acquéreurs des secteurs provinciaux, municipaux ou même privés a vu le jour. Mais en pratique, du point de vue madelinot, cette politique de privatisation des infrastructures semble bien être l'apanage du gouvernement conservateur. Agissant de la même manière que dans le récent dossier des phares, cette fois le gouvernement Harper vise la jugulaire en jouant un jeu dangereux où ce sont les Madelinots qui pourraient bien avoir beaucoup à perdre.
À l'aube d'une campagne électorale, les électeurs auraient pu croire que le gouvernement majoritaire tenterait de les séduire avec des interventions populaires qui auraient pu faire oublier les déboires de la vivement contestée loi sur l'assurance-emploi de même que la manœuvre de désignation patrimoniale des phares destinée à refiler une facture d'entretien à des intérêts privés au détriment de la protection de la valeur historique des bâtiments, pour ne nommer que celles-là. C'est tout l'inverse qui se produit avec l'annonce de Transports Canada qui place maintenant officiellement le port de Cap-aux-Meules dans son Programme de transfert des installations portuaires.
Le début
Ce Programme s'inspire de la Politique maritime nationale adoptée en 1995. À ce jour, c'est un Programme de dessaisissement des ports pour petits bateaux (PPB) qui a surtout été mis de l'avant à la suite de cette stratégie, une version plus timide que ce qui vise le port de Cap-aux-Meules. Sur le site de Pêches et Océans Canada, on peut lire dans une version modifiée en 2008 que « ce Programme vise à transférer la propriété des ports (pour petits bateaux) désignés à une tierce partie » en passant sensiblement par les mêmes étapes que le processus de cession des phares patrimoniaux de même que le nouveau Programme de transfert des installations portuaires. Le libellé du dessaisissement de PPB ajoute : « À ce jour, 710 ports de plaisance et 400 ports de pêche ont fait l'objet d'un dessaisissement. Quelque 134 processus supplémentaires de cession de ports de plaisance sont en cours. » Le maire des Îles mentionne que les Madelinots peuvent se souvenir du sort du quai de Old Harry de même qu'une portion du quai de Grande-Entrée (ce qu'on appelait le port commercial), tous deux maintenant fermés à la suite de leur cession par l'entremise de ce programme.
Et ce n'est pas tout comme illustration, le gouvernement fédéral a fait de même pour le port de Percé :
http://www.journaldequebec.com/…/apres-de-longues-negociati…
Doit-on rappeler aux citoyens, et à tous ceux qui vantent les mérites du Canada, que les Québécois et les Québécoises envoient, bon an mal an, au moins plus de 46 milliards en impôts et taxes à Ottawa ? Nous souhaiterions en avoir pour notre argent en développement économique plutôt qu'en assurance-emploi.