Crédits d'impôt: Péladeau dit n'avoir pas profité de son intervention

2d68d3d6e115ef34cdc4eaf3edc70806

C'est la meilleure attitude

Québec) Pierre Karl Péladeau a assuré mercredi qu'il n'a tiré aucun profit de son intervention auprès du gouvernement Couillard pour dénoncer les coupes dans un programme dont Québecor bénéficie indirectement.
Le député de Saint-Jérôme s'est de nouveau retrouvé dans l'embarras après que Le Devoir eut révélé qu'il a dénoncé à au moins deux reprises la décision du gouvernement Couillard de sabrer de 20% ce le crédit d'impôt pour la production cinématographique ou télévisuelle.
M. Péladeau a d'abord apostrophé le ministre Jean-Denis Girard lors de l'étude de crédits du ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Exportation. Il est revenu à la charge jeudi dernier sur sa page Facebook.
La direction de Québecor a déjà affirmé que l'entreprise « bénéficie indirectement » de ce crédit d'impôt. Des producteurs indépendants le réclament pour produire des émissions diffusées sur ses chaînes télévisées.
À son arrivée à l'Assemblée nationale, mercredi matin, M. Péladeau a indiqué que l'opinion qu'il a émise sur l'impact des baisses de crédits d'impôt « fait consensus ». Il ne considère pas qu'il ait pu tirer profit de son intervention auprès du ministre.
« Je n'ai aucun bénéfice personnel », a-t-il déclaré.
Mais les adversaires du PQ ne partagent pas cet avis. Le leader parlementaire du gouvernement libéral, Jean-Marc Fournier, a rappelé que c'est la deuxième fois que M. Péladeau se place dans l'embarras. La Presse a révélé il y a trois semaines que l'actionnaire de contrôle de Québecor a demandé à Québec d'intervenir pour que la propriété de Mel's demeure québécoise, sans préciser que Québecor était la seule firme québécoise dans la course.
« À la première occasion, le Parti québécois nous a dit que c'est une erreur, a ironisé M. Fournier. À la deuxième, c'est quoi ? C'est encore une erreur ? Ça va prendre combien d'erreurs pour démontrer qu'il y a un problème. »
Le député de la Coalition avenir Québec, Éric Caire, a abondé dans le même sens.
« C'est stupéfiant de voir à quel point M. Péladeau a cette capacité de se placer dans des situations difficiles. Il est probablement en train d'établir un record pour plus grand nombre de dossiers chez le commissaire à l'éthique dans la plus courte période de temps. »
Il a pressé la direction du Parti québécois et les adversaires possibles de M. Péladeau dans la course à la direction de dénoncer les interventions du député.
« C'est potentiellement parce qu'ils voient en Pierre Karl Péladeau un chef éventuel, donc personne ne veut se le mettre à dos, a dit M. Caire. J'imagine que c'est avec tout ce courage qu'ils restent bien muets et bien terrés dans leur coin, à accepter des comportements qu'ils ont l'habitude de dénoncer vertement. »
Jean-Marc Fournier a convoqué les leaders parlementaires de tous les partis mercredi après-midi pour faire le point sur la fameuse « motion Péladeau ». Le gouvernement libéral avait tenté de confier le cas du député au Conseil de presse, mais celui-ci a refusé l'invitation.
Le Parti québécois martèle depuis des semaines que les initiatives de la Coalition avenir Québec et du Parti libéral sur M. Péladeau visent rien de moins qu'à expulser le député vedette de l'Assemblée nationale.
« M. Fournier est obsédé par M. Péladeau, a dit le chef par intérim du PQ, Stéphane Bédard. Nous, ce qui nous intéresse, c'est l'indépendance journalistique. Alors j'ai l'impression qu'on va avoir de la misère à s'entendre. »


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé