PARTI QUÉBÉCOIS

Course à la direction du parti du surplace

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Un jugement sévère mais mérité

Depuis belle lurette maintenant, le Parti québécois n’est plus. Il est devenu le parti référendaire. Au fil des ans, sa stagnation intellectuelle en a fait le parti du surplace, tout mêlé dans ce que René Lévesque appelait volontiers sa « plomberie ». Au point que ce parti qui se targuait d’avoir une vision d’avenir pour le Québec n’en a plus.

De changement de chef à changement de chef depuis Lucien Bouchard, le flambeau a beau être passé à une autre génération, la relève du parti semble tout aussi prise au piège de cette plomberie référendaire qui, le préfixe le dit bien, la plombe elle aussi. La nouvelle course à la direction du parti vient à peine de commencer qu’elle est déjà marquée au sceau de l’éternelle consultation à tenir ou ne pas tenir.

Entre-temps, la jeunesse, qui a longtemps représenté la clientèle de choix du parti et la plus susceptible de lui conserver l’impulsion nécessaire pour conserver toute sa pertinence et sa raison d’être, est passée à autre chose. Dans tous les domaines, des Québécois, individuellement, brillent partout.

En passant, il y a aussi cette planète qui fond à vue d’oeil. L’eau monte et il y a urgence.

Quelque part, après le référendum de 1995, un sérieux examen de conscience n’a jamais eu lieu. Une saison des idées a été escamotée, à la suite de quoi l’horizon souverainiste a disparu. La véritable autocritique n’a jamais eu lieu.

L’épisode PKP aura été le dernier soubresaut à laisser croire que la fuite en avant était toujours possible et que la cause pouvait malgré tout aboutir, en se donnant comme haut-parleur un homme d’affaires versé aux aléas du marché.

PKP est venu, mais il est parti. Retour à la case départ. Devant ce miroir de la realpolitik, que faut-il y voir, que faut-il décoder ?

Nettoyer les écuries

Un nettoyage des écuries québécoises s’impose. Santé et éducation, des domaines pourtant éminemment provinciaux s’il en est, font dur. Personne d’autre que nous-mêmes à blâmer collectivement. Chercher des boucs émissaires ne ferait qu’ajouter au délit. La santé publique est paralysée depuis des décennies par la bureaucratie et le corporatisme. La vision du PQ en santé ?

En éducation, un taux de diplomation trompeur, pour mieux faire oublier un taux de décrochage alarmant.

Sans parler d’une langue française écrite et parlée de façon bancale et d’un taux d’analphabétisme fonctionnel dramatique. De là à exiger de nos compatriotes anglophones et allophones qu’ils respectent notre langue… si on s’en tenait d’abord à une école publique qui marche ?

Autant de constats qui minent la confiance collective : comment penser pouvoir faire un pays avec des élus qui n’en finissent plus de faire la preuve de leur incompétence à gérer une province ?

Dans ses dernières interventions publiques, un certain Jacques Parizeau s’inquiétait de la compétitivité, voire de la modernisation de nos entreprises, notamment les PME et en faisait une priorité pour le Québec. D’ailleurs, PKP, souverainiste convaincu lui aussi, aurait peut-être dû prendre ce témoin économique que relayait Monsieur Parizeau, au lieu de lever le bras…

L’éducation

Reste cette arme d’affirmation massive : l’éducation, l’éducation, l’éducation. À long terme, les pays qui auront joué le plus cette carte gagneront cette guerre de la compétence, peu importe leur taille. À quand une bataille à finir contre le décrochage comme priorité numéro 1 d’un éventuel gouvernement péquiste ? Après tout, c’est de l’avenir qu’on parle. L’éducation comme investissement. Les libéraux viennent de le découvrir… mais pour combien de temps ?

J’entends déjà les nostalgiques du grand soir (et de mon siècle) taper du pied. Et la souveraineté là-dedans ? Ont-ils oublié que Pierre Bourgault a déjà dit qu’il n’y avait pas de grand soir… que de petits matins.
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