Couillard comprend-il la laïcité?

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La laïcité française contre le libéralisme anglo-saxon

Philippe Couillard a fait ce qu’il ne fallait pas faire : il a personnalisé le débat sur les signes religieux pour les employés de l’État en autorité. Il a invité Jean-François Lisée et François Legault à rencontrer la jeune Sondos Lamrhari, 17 ans, qui souhaite devenir policière et conserver son hijab et lui dire, en la regardant dans les yeux, qu’elle rêve en couleur.


Mettre en opposition le rêve d’une jeune fille et la séparation de l’Église et de l’État, c’est lamentable. Il utilise ce cas pour imposer sa neutralité de l’État alors que nombre de citoyens souhaitent un État laïc.


Je publie aujourd’hui un texte dans The Gazette pour expliquer aux anglophones ce qu’est la laïcité. J’en ai ras le bol d’entendre dire que l’interdiction de port de signes religieux pour les policiers, les juges et les gardiens de prison est un refus de la diversité, voire un geste raciste.


Un truc pas sérieux imaginé par les nationalistes pour diaboliser les musulmans.


Philippe Couillard devrait le lire.


Liberté chérie


J’explique que la laïcité est un concept qui remonte à Voltaire et à la Révolution française. Une philosophie politique achevée, concurrente du libéralisme anglais de John Locke au 17e siècle auquel adhèrent messieurs Trudeau et Couillard.


Les deux systèmes, différents mais égaux, protègent la liberté.


Si la laïcité enlève à certains le droit d’afficher leur religion, elle en accorde d’autres à l’ensemble de la société en mettant tout le poids de l’État au service de la liberté de conscience et de son impartialité face à toutes les religions. Une bénédiction pour les confessions minoritaires.


Mais ça, Philippe Couillard ne le dira pas, même s’il le sait.


Il a choisi le libéralisme. Soit. Mais est-il obligé de diaboliser la laïcité en se servant d’une adolescente idéaliste ?