Corruption au Québec: Toronto Star

Voici ma traduction des faits saillants

Enquête publique - un PM complice?

Dans l'article ["Quebec’s fog of corruption"->32972] publié le 29 novembre 2010, The Toronto Star fait un résumé des récentes histoires de corruption au Québec.
Plus que jamais, une vaste enquête publique est nécessaire pour que la population regagne confiance en ses institutions.
Voici ma traduction des faits saillants.
LES MUNICIPALITÉS
Début novembre, les maires de Terrebonne et de Mascouche, dans la couronne nord de Montréal, ont été la cible d’allégations de conflits d’intérêt avec des entrepreneurs de construction.
Le maire de Saint-Jérôme Marc Gascon a fait rénover sa maison par des entreprises qui ont obtenu des contrats de la Ville.
Deux députés ont affirmé que le Gilles Vaillancourt, empereur de Laval depuis 1989, leur a offert de l’argent comptant dans des enveloppes blanches alors qu’ils faisaient campagne.
Les Québécois se souviennent aussi du fameux yacht de luxe du magnat de la construction Tony Accurso qui a accueilli à son bord des personnes sur lesquelles son entreprise compte beaucoup, incluant l’ex bras droit du maire de Montréal, Frank Zampino, juste avant que la Ville accorde le plus gros contrat de son histoire à l'une des entreprises de Accurso.
Un leader de l’opposition à Montréal, Benoît Labonté, a vivement critiqué le maire à ce sujet, jusqu’à ce qu’on apprenne, durant les élections, que Labonté lui-même avait accepté de l’argent de Accurso.
LES SYNDICATS
Quelques dirigeants de la FTQ, incluant son président Michel Arsenault, ont aussi pris du bon temps sur le bateau de Accurso. En soi ce n’est pas machiavélique. Or, le problème est que la FTQ avait investi un quart de milliard$ dans les affaires de Accurso les années précédentes.
Radio-Canada a révélé des liens entre l’ex chef exécutif de la FTQ Jocelyn Dupuis et des membres des Hell’s Angels et de la mafia. Le syndicat se défend encore d’être lié avec le crime organisé et les manœuvres d’intimidation sur les chantiers.
LES ENTREPRISES
En juin 2010, un agent de la Gendarmerie Royale du Canada (GRC-RCMP) a témoigné, dans un tribunal de Rome, que la mafia reçoit 5% de la valeur des contrats de construction au Québec. Radio-Canada a rapporté que la mafia reçoit dans les 500 000$ par mois d’un groupe de 14 entreprises pour qu’elle coordonne la collusion.
Les firmes de génie-conseil sont aussi soupçonnées d’être impliquées. Amir Khadir, du parti Québec-Solidaire, a déclaré à la police qu’il soupçonne quatre de ces compagnies d’avoir financé le Parti libéral en 2008, à hauteur de 400 000$ en utilisant des prête nom. Le financement « corporatif » des parties politiques est illégal au Québec, seuls les individus peuvent donner.
LA PROVINCE
Le Cabinet du P.M. John James Charest a aussi mal paru dans des affaires d’éthique douteuse. Deux membres du Cabinet ont été éjectés, dont David Whissel parce qu’une firme de construction qu’il copossédait a reçu plusieurs contrats du gouvernement.
Bien sûr, l’événement le plus spectaculaire de cette crise fut la série d’accusations faite par l’ex ministre de la Justice libéral, Marc Bellemare. Il a déclaré, durant la Commission Bastarache, qu’il avait reçu des pressions venant de donateurs du Parti libéral, incluant l’entrepreneur de construction Franco Fava, pour désigner des juges qui sont des amis du Parti. Il affirme aussi que Charest lui a ordonné de le faire. Bellemare affirme aussi avoir constaté que des échanges d’argent ont eu lieu entre des représentants de l’industrie de la construction et des organisateurs des campagnes de financement du Parti libéral
Selon l’avocat Donald Riendeau, cette crise de la corruption – la pire au Canada – résulte de nombreuses années d’une culture de la tolérance à l’égard de pratiques éthiques douteuses qui se sont développées ces vingt dernières années.
En 1976, le Parti québécois a mis en application les lois les plus sévères du Canada en matière de financement des partis politiques. Mais depuis, ajoute Riendeau, en plus de crimes vérifiés, plusieurs politiciens ont adopté des pratiques d’affaires se situant dans une zone grise. Pourquoi? La culture québécoise est trop laisser-faire. »
Pas étonnant que 75% des Québécois croient que toute la provinces est corrompue, selon un récent sondage. Le vrai changement viendra, ajoute Riendeau, quand les citoyens eux-mêmes réaliseront que la corruption doit cesser, et qu’ils doivent commencer par changer leurs propres habitudes, comme le fait de payer les contracteurs sous la table pour éviter les taxes.


Laissez un commentaire



2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    6 décembre 2010

    Je suis d’accord pour qu’on s’attaque à la corruption mais ne tombons pas dans le piège de la démagogie. Il faut cesser de porter des jugements sur les apparences et s’attaquer au cœur du problème. C’est à dire notre législation. On nous ressasse depuis des mois l’épisode du bateau. Des hommes politiques et des syndicalistes ont été invités sur le yatch de Tony Accurso. Pour certains, cela constitue la preuve d’ententes illicites et atteste de l’existence d’un vaste réseau de corruption. Pour moi, cela prouve que tous ces gens se connaissent bien. Est-ce vraiment une surprise ? Les intéressés s’en sont-ils cachés ? En vérité, jamais. Alors, attachons nous au cœur du problème, les chantiers publics décrochés par l’entreprise de M. Accurso. Les règles de l’appel d’offre ont-elles été respectées ? La qualité du travail réalisé par les entreprises de M. Accurso donne-t-il satisfaction ? Les prix pratiqués sont-ils ceux du marché ? Voilà ce qui doit nous préoccuper. Savoir que tous ces gens se connaissent ne prouve rien. Sinon tous les chefs d’entreprises doivent être soupçonnés.

  • Donald Rouleau Répondre

    30 novembre 2010

    Nous suivons le dossier de proche. Nous sommes souvent imité mais jamais égalé nous sommes : " Bienvenue au Québec, la Province la plus corrompue au Canada ".
    Poursuivons le combat ensemble au : http://www.facebook.com/group.php?gid=119070178119838
    Merci