INDÉPENDANCE ET PATRIOTES

Continuons le combat qui dure depuis 175 ans!

Cap sur l'Indépendance

INDÉPENDANCE ET PATRIOTES
_ Par Robert Comeau, historien (Montréal, 16 mai 2012)
_ Pour le réseau Cap sur l’indépendance
On célèbre cette année le 175e anniversaire de la révolte des Patriotes. J’aimerais vous rappeler 7 grands textes à teneur indépendantiste, 7 moments qui ont été des étapes importantes de notre lutte de libération nationale.
l- En février 1834, après des années d’affrontements au Parlement entre l’Assemblée élue et les 2 conseils formés des amis du gouverneur, le parti patriote formule ses 92 Résolutions. C’est un texte qui réclame de toute urgence des réformes du régime. Papineau, Morin et Bédard réclament que les membres du gouvernement soient responsables devant l’Assemblée des députés élus. C’est à l’Assemblée à voter les budgets, pas aux gens nommés par le gouverneur. Les Patriotes veulent le gouvernement responsable : ce qui veut dire que les membres du gouvernement, les membres des deux conseils, soient choisis parmi les élus et qu’ils soient responsables devant l’Assemblée des députés élus. Dans le régime colonial en place, les conseillers bloquaient les projets de loi des élus. Ce n’était pas démocratique.
On comprend que se battre pour obtenir ses droits démocratiques, c’est se battre pour l’indépendance du pays.
L’indépendance est alors inhérente à l’accroissement de pouvoirs des élus. Et l’autorité vient du peuple et non du roi et du gouverneur. On défend la République et non la monarchie britannique Il faut se rappeler cet idéal républicain des Patriotes, comme les partisans de la République d’Irlande qui ont fait leur indépendance en se séparant de l’Empire.
Londres a dit non aux demandes des Patriotes par les Résolutions de Lord Russell. Cela met le feu aux poudres.
2- Printemps 1837, le 7 mai 1837, les résolutions de l’Assemblée de St-Ours déclarent que c’est le peuple qui est la seule source de légitimité. Le Parlement impérial n’a aucun droit sur la conduite des Affaires. L’autorité vient du peuple non du roi : on défend la République et non la Monarchie.
3- Le 15 mai 1837 : Dans son discours à St-Laurent, Papineau déclare que le peuple a le devoir de se substituer à l ‘autorité impériale qui s’est rendu indigne de gouverner la colonie. On s’inspire de l’exemple de l’indépendance des États-Unis face à l’Empire britannique.
4- Automne 1837 : Le 4 octobre 1837, André Ouimet dans son « «Adresse des Fils de la Liberté aux jeunes gens des colonies de l’Amérique du Nord » déclare que « c’est le destin de toute l’Amérique du Nord de suivre la voie tracée par les États-Unis », la voie de l’indépendance.
5- Le 24 octobre, Papineau, Girod et Pierre Boucher Belleville jettent les bases d’une Assemblée constituante chargée de donner une Nouvelle constitution aux Canadiens.
La tête de Papineau est mise à prix. Soulèvement des patriotes. Double soulèvement. Les Radicaux tory, les Montrealers veulent un affrontement armé pour écraser les Patriotes et pour faire imposer par la force l’Union des 2 colonies, union qui placera les Canadiens en minorité. Ces Montrealers sont contre toute politique de conciliation : ils veulent l’écrasement militaire des Patriotes qu’ils qualifient de French Domination. Ils collaborent avec le chef militaire Colborne et sa répression. On abolira l’Assemblée du peuple québécois (pendant 30 ans jusqu’en 1867 nous n’aurons pas droit à notre Assemblée nationale!) et l’union politique sera imposée en 1840 : c’est une nouvelle conquête après celle de 1760. Après la conquête militaire, c’est la conquête politique.
6- Le 28 février 1838, Robert Nelson et Cyrille Coté déclarent l’indépendance complète du Bas Canada doté d’un gouvernement républicain. L’appui des Américains n’est pas venu. C’est la répression, l’emprisonnement, la déportation et l’exécution de patriotes.
7- Chevalier De Lorimier, à la veille de sa pendaison le 15 février 1839, livre un testament politique affirmant clairement que l’indépendance est indissociable de la lutte pour la Démocratie et la Liberté.
N’oublions pas que tant qu’elle ne sera pas obtenue, l’INDÉPENDANCE POLITIQUE demeurera toujours à l’ordre du jour, malgré tout ce que l’on pourra vous raconter sur les bienfaits du fédéralisme qui nous place en situation de minorité. La pleine maitrise de la vie politique d’un peuple est un objectif qui est toujours valable car agir par soi-même pour un individu comme pour un peuple c’est une source d’enrichissement indispensable et de progrès. Continuons le combat qui dure depuis 175 ans! Et saluons tous les patriotes qui ont continué le combat pour l’indépendance du Québec. Rappelons-nous de ceux qui depuis Papineau et De Lorimier jusqu’à Pierre Bourgault et Pierre Falardeau ont cru à notre combat pour la liberté et ont combattu les défaitistes ! Je suis convaincu que nous vaincrons un jour. Vive l’indépendance du Québec! Travaillons à l’Unité pour réussir l’émancipation du Québec.


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