Conseils aux souverainistes

Les indépendantistes orphelins



Un nouveau mouvement souverainiste naîtra dimanche, le Nouveau Mouvement Québec. Il rassemblera une coalition hétéroclite des tendances souverainistes hostiles à Pauline Marois, accusée de tergiverser dans la poursuite de l’indépendance.
À l’automne, ce sera le tour d’un nouveau parti souverainiste, Option Québec, dirigé par Jean-Martin Aussant. Ce dernier conteste le monopole qu’exerce le PQ sur l’héritage de René Lévesque. Paradoxalement, il entend incarner un souverainisme résolu à la Jacques Parizeau.
Ces deux mouvements ont une chose en commun : pour eux, le peuple québécois est favorable à la souveraineté mais les leaders souverainistes ne sauraient pas traduire ce désir en projet. C’est ce qu’on appelle prendre ses rêves pour des réalités.
Imaginons une chronique de l’année 2011. Le titre ? « L’année où le souverainisme a implosé ». Ceux qui reconnaissent dans cette éclosion de mouvements et partis le signe de la bonne santé de l’indépendance rêvent en couleur.
Le souverainisme ne se réinvente pas. Il se « désinvente ». La population se moque de telles divisions. Ou s’en exaspère. Un parti qui éclate en chapelles annonce sa marginalisation.
Le Parti Québécois va-t-il disparaître ? Peut-être. S’il veut survivre, il doit prendre conscience de l’ampleur du défi qui est le sien et cesser de répéter qu’il n’est pas en danger. Les péquistes ne devraient pas relativiser l’hypothèse de leur disparition mais en expliquer les conséquences dramatiques.
Par exemple, ils ne devraient plus mener la pédagogie radieuse d’une souveraineté paradisiaque mais montrer comment l’échec de ce projet viendra faire un grand mal au peuple québécois. La souveraineté n’est pas là pour accoucher d’une société idéale mais pour sauver l’existence et l’identité du peuple québécois.
Autre chose. Toujours soucieux de ne pas déplaire à leurs adversaires, les souverainistes sont occupés à se lover dans le centre mou. Toutefois, les Québécois ne veulent pas seulement de bons gestionnaires mais de grands réformateurs. Les péquistes représentent pour l’instant la caricature du statu quo technocratique. Peuvent-ils incarner le changement ?
Dernier point : longtemps, la souveraineté a été confisquée par la gauche. Les souverainistes doivent faire la preuve qu’ils sont redevenus une coalition. Car ils ne devraient pas oublier qu’ils sont aussi menacés sur leur flanc droit par François Legault.
L’avenir du PQ ? Un nationalisme ambitieux et réaliste, qui évite à la fois la résignation collective et le fantasme de l’indépendance à très court terme. S’il veut éviter la disparition, le PQ doit opérer la plus grande mue de son histoire.


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