Comment protéger les villes canadiennes des attaques au camion-bélier?

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Depuis l'attentat meurtrier survenu sur la rue Yonge en avril dernier, plusieurs villes canadiennes, dont Montréal et Toronto, ont pris des mesures pour mieux protéger les piétons des attaques au camion-bélier.




Toronto soulignera le triste premier anniversaire de l'attaque, mardi, avec une cérémonie à la place Mel Lastman du quartier de North York.


Le massacre, qui a fait 10 morts et 16 blessés, a incité la police de Toronto à installer des barrières en béton autour de la gare Union, l'une des zones les plus achalandées de la métropole.


« La Ville est en train de finaliser la conception de barrières de véhicules permanentes autour de la gare Union. L'installation devrait commencer cette année », a déclaré un porte-parole de la Ville par courriel.


Des bornes de métal installées sur le trottoir le long de la rue pour empêcher les véhicules de happer les piétons.Des bornes de métal ont été installées en partie le long du trottoir de la rue Elizabeth pour protéger l'hôtel de ville de Toronto contre les attaques au camion-bélier. Photo : Radio-Canada / Lyne-Françoise Pelletier

Depuis l'an dernier, la police de Toronto place des camions à benne basculante à des endroits stratégiques pour protéger les grandes foules qui se rendent à l'aréna Banque Scotia pour regarder les séries éliminatoires.



Plus récemment, la police a eu recours à des fermetures de routes et à des restrictions pour protéger les piétons pendant les journées achalandées au centre-ville, comme lorsque plusieurs équipes sportives professionnelles jouent le même jour.


Plan d'urbanisme adapté


Selon une experte en infrastructures urbaines, un plan d'urbanisme robuste demeure plus efficace que de prendre une série de mesures de sécurité trop draconiennes.


Le plan Vision zéro de la Ville de Toronto offre déjà des pistes intéressantes, selon Nicole Gelinas, chercheuse principale au Manhattan Institute à New York.


Vision zéro est une approche qui vise à réduire les accidents et morts de cyclistes, piétons et automobilistes sur les routes, qui a aussi été adoptée par la Colombie-Britannique et d'autres villes du monde.


Un grand nombre de ces plans d'urbanisme « peuvent être adaptés » pour prévenir les actes de terrorisme, a déclaré Mme Gelinas.


Une fille allume une chandelle à la place Mel Lastman de Toronto, lors de la veillée tenue en l’honneur des victimes de l’attaque au camion-bélier du 23 avril 2018.Une fille allume une chandelle à la place Mel Lastman de Toronto, lors de la veillée tenue en l’honneur des victimes de l’attaque au camion-bélier du 23 avril 2018. Photo : Reuters / Fred Thornhill

Elle ajoute que des mesures comme le rétrécissement des rues pour ralentir la vitesse du trafic, la mise en place de réseaux de pistes cyclables protégées et la création prioritaire de rues piétonnières peuvent toutes contribuer à limiter la marge de manoeuvre de conducteurs malveillants.


Autres villes


Des villes du monde entier, notamment en Europe, ont adopté des mesures de sécurité à la suite d'attaques à Nice, Berlin, Londres, Stockholm, Barcelone, New York et Edmonton, entre autres.


La Ville de New York, par exemple, a installé des poutres étroites en acier autour de Times Square et du Rockefeller Center. Celles-ci sont fixées à plusieurs mètres sous le niveau de la rue.


De telles poutres nécessitent d'importants investissements, mais n'empêchent pas la circulation piétonnière comme les barrières en ciment.


« Les barrières faites en ciment ne protègent pas bien contre les attaques », explique Nicole Gelinas, car elles encerclent une zone relativement petite.


« C'est donc une bonne chose que les villes commencent à mettre en place des barrières plus résistantes et moins gênantes. »


Une fourgonnette blanche complètement emboutie à l'avant.La fourgonnette que conduisait l'auteur présumé de l'attaque de Toronto avait été louée à l'entreprise Ryder. Photo : La Presse canadienne / Frank Gunn

Elle souligne que la manière la plus efficace de prévenir ces attaques demeure de limiter l'accès des voitures et des camions aux zones où la circulation des piétons est particulièrement dense.


Une politique semblable pourrait toutefois s'avérer difficile à faire adopter à Toronto.


Plus tôt cette année, le conseil municipal a rejeté un plan qui aurait entraîné une transformation majeure de la rue Yonge, où l'attaque au camion-bélier a eu lieu.




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