Comment nourrir l’extrême droite

90cb3212d6239e798943924fe2606c07

Les immigrationnistes du Canada veulent annihiler toute opposition nationaliste

Vous savez comment rendre votre enfant obsédé­­­­­ par les bonbons­­­ ?


Interdisez-lui d’en manger !


Vous pouvez être sûr qu’il va penser aux bonbons du matin au soir. Dès que vous aurez le dos tourné, il plongera tête première dans le plat de jujubes.


SON PAIN ET SON BEURRE


Même chose en politique.


La meilleure façon de rendre une idée sexy et attirante est de l’interdire.


De la rendre infréquentable.


Tu veux nourrir l’extrême droite ? Simple : interdis toute discussion sur l’immigration. Brandis une croix gammée dès que quelqu’un se demande s’il ne faudrait pas abaisser le seuil d’immigrants reçus.


Et multiplie les insultes envers toute personne qui critique le multiculturalisme ou le communautarisme.


Tu vas voir, en peu de temps, l’extrême­­­ droite va reprendre du poil de la bête.


C’est une loi universelle, au même titre que la gravité : plus tu balaies de la poussière sous le tapis, plus tu risques d’avoir des bibittes dans ton salon.


En refusant de condamner les excès du multiculturalisme à tout crin, ou de critiquer des concepts à la mode tels que « l’appropriation culturelle » ou « la théorie du genre », les partis « modérés » laissent le champ libre aux radicaux et aux extrémistes.


L’extrême droite se nourrit des restes de table des partis de centre gauche et de centre droit. Ceux-ci ne veulent pas toucher tel ou tel sujet, sous prétexte « qu’ils ne mangent pas de ce pain-là » ?


L’extrême droite va en faire son petit lait.


Son pain et son beurre.


LE POUVOIR MAGIQUE DU LANGAGE


Voilà pourquoi le Front national est devenu si populaire en France.


Parce que le parti de Marine Le Pen osait aborder de front des thèmes considérés comme tabou par les autres partis.


Elle n’apportait peut-être pas de bonnes réponses, mais elle posait de bonnes questions.


Idem pour Trump.


N’en déplaise aux petits lapins, l’immigration illégale provenant du Mexique constitue un réel problème aux États-Unis.


Et ce n’est pas en évitant de traiter franchement de ce problème (comme l’ont fait les démocrates de Hillary Clinton) qu’on le fait disparaître comme par magie.


Les tenants de la rectitude politique croient au pouvoir magique du langage. Ils croient que si tu appelles un aveugle un « non-voyant », cette personne verra un peu mieux.


De même, ils croient que si tu ne parles pas d’un problème social sous prétexte qu’il est trop délicat (la hausse de la criminalité dans certains quartiers, par exemple, ou l’homo­phobie qui règne dans certaines communautés culturelles), ce problème disparaîtra.


C’est faux.


LE CRACKPOT


Regardez Alex Jones.


Cet animateur de radio américain, qui croit que Mars abrite une colonie d’enfants esclaves, que Michelle Obama­­­ a un pénis et que Hilary Clinton­­­ est possédée par un démon, est un crackpot fini.


Mais en le bannissant de Twitter et de Facebook, on le rend encore plus intéressant.


Des gens se disent : « Oh oh, il a été banni d’internet, il dit donc des vérités qui dérangent les autorités ! »


Chassez le naturel, il revient au galop, dit le proverbe.


Interdisez certains débats légitimes, et ils reviendront hanter le discours public sous une forme beaucoup plus malsaine...


Un message à messieurs Couillard et Trudeau.