Inspirons-nous de la fable de La Fontaine, « La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf ».
« Une Grenouille vit un Bœuf/Qui lui sembla de bonne taille./Elle qui n’était pas grosse en tout comme un œuf,/Envieuse s’étend, et s’enfle, et se travaille/Pour égaler l’animal en grosseur,/Disant : Regardez bien, ma sœur ;/Est-ce assez ? dites-moi ; n’y suis-je point encore ?/Nenni. M’y voici donc ? Point du tout. M’y voilà ?/Vous n’en approchez point. La chétive pécore/S’enfla si bien qu’elle creva. »
Son honneur Denis Coderre, qui sera réélu maire de Montréal en novembre prochain faute de candidats crédibles, rêve de devenir chef d’une principauté où il pourra sans contrainte imposer toutes ses politiques de diversité, appliquer à la lettre, de A à Z, le multiculturalisme canadien et fêter chaque année tous les événements historiques de Montréal depuis des siècles.
Ressentiment
L’homme est habité par le regret et le ressentiment de ne pas avoir pu accéder à la tête du Parti libéral du Canada et devenir premier ministre de ce grand pays, peu habité certes. Il aurait eu une politique d’accueil aux immigrants à faire se sentir coupable Justin Trudeau lui-même, angélique en la matière.
Le maire Régis Labeaume de Québec est aussi tenté par le sécessionnisme. Car il a l’avantage d’être déjà assis sur le cap Diamant à admirer le majestueux Saint-Laurent dont il souhaiterait que s’applique à sa personne l’adjectif réservé au fleuve. Lui-même flirte avec l’idée d’échapper aux lois votées à l’Assemblée nationale en ce qui a trait aux accommodements religieux, par exemple.
Démagogie
Quant au premier ministre Philippe Couillard, habitué depuis l’enfance à son statut de surdoué, il trône au-dessus du peuple, assuré que cette distance lui donne un regard en hauteur à l’abri de l’émotivité lorsqu’il parle ex cathedra. Il n’a pas, comme beaucoup de ses ministres, l’excuse de ne pas connaître le sens des mots. Or, il en abuse quand il est question de dénigrer de façon démagogique ses adversaires. D’ailleurs, sur les questions de neutralité et de laïcité dont il laisse sa ministre affirmer que les deux mots sont synonymes, ce qu’il sait faux, il donne à penser que les Québécois sont incapables d’appréhender ces concepts. Il semble croire, comme le président Macron en France, que sa pensée est trop complexe et trop nuancée pour le commun des mortels. Il ne devrait pas laisser l’orgueil dominer ainsi son jugement politique. Les Québécois nationalistes ne sont pas en majorité des fascisants, xénophobes ou islamophobes. Les extrémistes de droite leur répugnent autant qu’à lui.
En fait, nos dirigeants québécois se jouent du peuple. Le malaise de la population face à l’immigration et à l’identité est réel et mérite mieux que les batailles sémantiques actuelles sur le sens des mots. Plus inquiétant est le lien que nos leaders, qui se perçoivent au-dessus du peuple, tendent à établir entre l’expression populaire faite de réserves et d’inquiétudes et les têtes haineuses que des médias vedettisent à pleine page.
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