Le «camp du non» aurait été «insistant» auprès des citoyens aptes à voter dans les jours précédents le référendum portant sur le changement de zonage qui aurait permis un cimetière musulman à Saint-Apollinaire, selon ce qu’ont rapporté certains citoyens au Journal.
Des échos se sont même rendus jusqu’au maire Bernard Ouellet lors du vote. Ce dernier soutient avoir reçu quelques commentaires en ce sens. «Des citoyens m’ont confirmé que c’était tenace. Dans le comité du non, il y en avait deux ou trois qui étaient insistants», affirme-t-il, sans vouloir nommer qui que ce soit. «C’est un sujet très délicat», ajoute-t-il.
Pour Solange Létourneau et Henri Baril, il fut même difficile de se défaire les représentants du «camp du non» lors de leur porte-à-porte. «Ils sont restés une bonne heure», mentionne Mme Létourneau. «Ils nous incitaient à voter contre en nous donnant toutes sortes de raisons bidon», ajoute pour sa part M. Baril, qui s’est déplacé dimanche pour donner son appui au projet de cimetière.
Un autre résident appelé à voter, Marcel Landry, affirme avoir lui aussi reçu deux visites du «camp du non» au cours des derniers jours. «On nous a remis de la documentation pour voter contre, mais on nous incitait surtout à voter», indique-t-il, affirmant ne pas avoir été influencé par ces visites.
Le «comité du non» plus actif
Selon le maire, le «camp du non» a été plus actif que celui du «oui». «Le "non" a commencé tout de suite quand l’annonce a été faite, alors que le "oui", c’était plus tard et uniquement deux personnes», précise-t-il.
De son côté, la porte-parole des opposants au projet de cimetière musulman admet avoir fait du porte-à-porte la semaine dernière, mais uniquement dans le but «d’informer les citoyens». «C’était important pour nous de leur dire exactement ce qui en était et qu’est-ce qu’était la sépulture musulmane», a indiqué Sunny Létourneau.
«Les gens ont dit non parce qu’ils ont peur»
Le Centre Culturel Islamique de Québec (CCIQ) estime que le résultat du référendum confirme que «la peur et l’ignorance sont encore là plus fortes qu’avant». «Les gens ont dit non parce qu’ils ont peur, mais mon Dieu peur de quoi?» lance Mohammed Kesri, qui a piloté le projet de cimetière avec deux collègues.
Estimant avoir suffisamment informé la population lors de séances publiques et avoir senti un «revirement de situation positif» au cours des dernières semaines, M. Kesri se désole du résultat, et attribue une partie de sa défaite au beau temps. «Il faisait beau, alors celui qui n’avait pas un intérêt à dire non n’est pas allé, alors qu’il y avait des activités et des festivals partout», mentionne M. Kesri.
Poursuivre les démarches
Décidé à persévérer, M. Kesri mentionne qu’il compte poursuivre ses démarches pour faire naitre un éventuel cimetière musulman à Saint-Apollinaire. «Nous ne chercherons pas ailleurs et quitterons Saint-Apollinaire qu’une fois que la communauté musulmane nous dira c’est fini, retirez-vous», mentionne-t-il.
M. Kesri demande maintenant à Harmonia de se «défendre» devant la municipalité, pour faire changer la décision. Joint par le Journal, le directeur Sylvain Roy de l’entreprise a toutefois refusé de commenter le dossier, hier.
Des «démarches» qui pourraient toutefois se terminer en cul-de-sac, puisque le maire de la municipalité exclut toute autre action en ce sens. «Ç’a été trop dur pour les citoyens», a-t-il mentionné.
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