Le projet industriel réputé pour être le plus polluant de l'histoire du Québec, la cimenterie McInnis, de Port-Daniel-Gascons, en Gaspésie, entrera officiellement en activité, lundi, en présence du premier ministre Philippe Couillard.
Ce dernier se présentera sur place en se faisant rassurant, rappelant que ce projet fort controversé sur le plan environnemental n'empêchera d'aucune façon le Québec d'atteindre ses objectifs ambitieux de réduction des gaz à effet de serre (GES).
Même si la nouvelle cimenterie générera 1,76 million de tonnes de GES par année, le premier ministre Couillard dit assumer «totalement, totalement» ce projet, d'abord initié par l'ex-gouvernement Marois en 2014.
Lors d'une mêlée de presse, dimanche, tenue en marge d'un colloque international sur la sécurité alimentaire, il a fait valoir qu'il fallait voir le projet dans son ensemble, «incluant la nécessité pour les régions de se développer complètement», notamment par la création d'emplois.
Le Québec veut réduire de 20% d'ici 2020 ses émissions de GES, par rapport au niveau de 1990.
À elle seule, la cimenterie McInnis fera grimper de 6% le total estimé de GES produits par le secteur industriel québécois.
L'annonce de lundi survient quelques jours après l'engagement renouvelé du premier ministre Couillard de faire du Québec un chef de file dans la réduction des gaz à effet de serre.
Or, la cimenterie viendra hypothéquer cet objectif, avec sa production annuelle de 2,2 millions de tonnes de ciment destiné au Canada et aux États-Unis.
Le premier ministre se dit aussi rassuré par le fait que la nouvelle cimenterie devra se soumettre à la bourse du carbone, un système de plafonnement et d'échange de droits d'émission de GES.
Le système vise à fixer un plafond confidentiel d'allocations gratuites, ce qui permet aux entreprises d'émettre une quantité définie de GES. Au-delà de ce plafond, les entreprises doivent soit acheter des droits supplémentaires de polluer ou réduire la quantité de GES produits.
Comme Ciment McInnis soutient posséder des équipements très performants sur le plan environnemental, l'entreprise pourrait donc en principe revendiquer le droit de polluer gratuitement, au moins pour une bonne partie de sa production.
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