Chefferie du PLC - Un premier débat sans éclat

Le consensus

PLC — quel avenir ?

Ottawa — Les neuf aspirants au poste de chef du Parti libéral du Canada (PLC) ont, pour la première fois dimanche après-midi, croisé le fer. Le ton a été la plupart du temps consensuel, mais les sujets de la coopération avec les autres partis politiques et de la construction de pipelines ont donné lieu à quelques légères prises de bec.
Au menu de cet échange tenu à Vancouver : les affaires autochtones, le logement, l’environnement et l’énergie ainsi que la coopération avec les autres partis politiques. C’est ce dernier sujet qui a le plus montré la couleur de chaque candidat. Joyce Murray, une députée de Colombie-Britannique et ex-ministre provinciale, propose la tenue de primaires dans les 50 ou 60 circonscriptions du pays où la division du vote entre PLC, NPD et Parti vert permet au Parti conservateur de se faufiler. Cette primaire permettrait de désigner un candidat « de gauche » unique. Elle était seule dans son camp, tous les autres candidats rejetant cette idée avec virulence.
« Stephen Harper et Thomas Mulcair ont la même stratégie, soit d’écraser et éliminer le PLC aux prochaines élections. Je ne serai pas complice », a lancé avec vigueur un Marc Garneau d’ailleurs très combatif et passionné tout au long de cette joute. Martin Cauchon a rappelé que le PLC est « le parti de la raisonnabilité et du pragmatisme ». Selon lui, toute discussion sur la coopération est une « pure distraction ».
Martha Hall Findlay a demandé aux libéraux où était leur « confiance ». Quant à Justin Trudeau, il a lancé que « la coopération, ça veut dire que la priorité devient de gagner et non de servir les Canadiens ». Ce n’est pas tout de tasser Stephen Harper, a-t-il fait valoir, ce par quoi on le remplace a aussi de l’importance. Ce à quoi Mme Murray a répondu du tac au tac : « Tout ça, Justin, sonne bien, mais si tu veux remplacer Stephen Harper, où est ton plan ? […] Pensons à ce qui s’est passé à Calgary Centre. Est-ce qu’on veut que ça se reproduise partout au pays ? » Lors de l’élection partielle de novembre dernier, la candidate conservatrice, Joan Crockatt, a été élue même si elle n’était pas très appréciée parce que les candidats verts et libéraux ont obtenu chacun près du quart des votes exprimés.

Lieux communs
Ce premier débat n’a pas vraiment permis aux candidats d’affronter leurs adversaires, sauf lors d’un seul échange d’à peine trois minutes. Ensuite, les candidats étaient regroupés par trois pour discuter d’un sujet proposé par un militant dans la salle. Ainsi, c’est sur la question très consensuelle du logement que les deux meneurs présumés de la course, MM. Trudeau et Garneau, se sont donné la réplique.
Marc Garneau a, à plusieurs reprises, insisté sur l’importance en tant que candidat d’avoir un bon bilan à offrir, référence larvée à son passé d’astronaute et de gestionnaire de l’Agence spatiale canadienne et à celui d’enseignants de son rival Justin Trudeau. Ce dernier a fait valoir pour sa part que le PLC devait choisir un chef capable de rameuter de nouveaux électeurs. « Ce n’est pas juste de rebâtir ce qu’on a été dans le passé, mais de créer de toutes pièces un nouveau mouvement. » Il a rappelé ses dures batailles électorales pour remporter l’investiture puis le siège de Papineau comme preu-ves qu’il a cette capacité à rallier les gens au-delà de la base électorale libérale traditionnelle.
Dans ce débat qui a très souvent multiplié les lieux communs et les voeux pieux, les idées concrètes ont très peu été élaborées. Sur l’enjeu de l’environnement et des pipelines, Martha Hall Findlay a livré un vibrant plaidoyer pour la construction de pipelines vers l’ouest du pays qui permettraient de vendre à l’Asie le pétrole canadien dont les États-Unis n’auront bientôt plus besoin. Joyce Murray, elle, fait plutôt la promotion des pipelines vers l’est du pays.
Quant à l’imposition d’une taxe sur le carbone, Justin Trudeau s’est dit en faveur « d’un prix sur le carbone ». « La pollution ne peut pas être gratuite. » Quelle forme cela prendra par la suite, cela reste à déterminer, a-t-il dit.


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