Ce n’est pas seulement monsieur Michaud qui a été souillé dans cette affaire

Affaire Michaud 2000-2011

Monsieur Barberis-Gervais
Vous avez écrit :

“Par le livre de Gaston Deschênes et par tout ce qui s’écrit et se dit sur son humiliation, Yves Michaud est amplement vengé et son honneur rétabli. Il n’a pas besoin d’excuses. Un homme libre n’a pas besoin d’excuses. Ceux qui exigent des excuses sont plus catholiques que le pape. Ils font fausse route. Ce n’est pas la première fois que je suis en désaccord avec eux et ce ne sera pas la dernière. Mais ce n’est pas grave et ça ne les dérange pas plus que ça puisque je n’ai pas écrit un livre sur la géopolitique.”

Il ne s’agit pas ici de vengeance, et rien dans le discours de monsieur Michaud ne parle de vengeance. L’honneur de ce dernier n’a jamais été mis en doute dans l’esprit et le cœur de ceux qui ont compris dès le début que toute cette affaire avait des relents de misérable petite politique pratiquée par des ego hypertrophiés. Qu’il en ait souffert et qu’il se soit senti déshonoré, je le comprends parfaitement.
Par ailleurs, comme je l’écrivais en réponse à sa déclaration sur Vigile, déclaration qu’il nous a lue mardi soir à la société Saint-Jean-Baptiste :
“L’adresse de monsieur Deschaînes aux gens qui se sont déplacés pour l’occasion, votre lecture du texte que vous aviez préparé pour la circonstance et que vous reproduisez si généreusement dans Vigile et les mots de monsieur Parizeau pour décrire l’inqualifiable entorse à la démocratie et au parlementarisme qu’a constitué « l’exécution parlementaire » dont vous avez été victime nous ont atteints au plus profond de notre sens de l’honneur et de la justice.
Il est évident pour moi comme pour l’ensemble des gens qui étaient présents à ce lancement, tout autant que pour quiconque a à cœur le respect des droits individuels, le sens du devoir et de l’éthique découlant de nos traditions parlementaires et qui refusent que la compromission, le calcul politique et le mensonge puissent de quelque façon priver un citoyen, pour quelque raison que ce soit, de son droit de réplique ; il est évident dis-je, que l’Assemblée nationale du Québec doit faire amende honorable et corriger au plus tôt le geste abject commis à votre endroit le 14 décembre 2000.”

Je ne crois pas être plus catholique que le pape et la géopolitique n’a assurément rien avoir avec l’espoir qu’est le mien de voir l’Assemblée nationale faire amende honorable à monsieur Michaud et de souhaiter que les députés responsables de cette inacceptable bévue s’en excusent. Ce n’est pas seulement monsieur Michaud qui a été souillé dans cette affaire, mais bien tous les citoyens du Québec qui ont été les témoins impuissants d’une inqualifiable mise en scène qui s’est terminée par le spectacle dégradant d’hommes et de femmes politiques qui se sont déshonorés en posant un geste inqualifiable et indigne des valeurs que sont les nôtres.
À la face même du monde, nous avons vu notre Assemblée nationale juger et condamner un patriote et un citoyen au-dessus de tout soupçon et admiré pour son franc parlé, la profondeur de sa pensée politique et de son implication dans la vie parlementaire de notre nation. Jamais une telle chose ne s’est vue en quatre siècles de vie parlementaire dans l’histoire du monde.
Et vous voudriez que nous restions indifférents à l’insulte et à l’image scabreuse que jette sur notre nation ce geste indigne?
Excusez-moi, mais je ne suis pas d’accord.
Affirmer notre juste réprobation et exiger des excuses est la moindre des choses et souhaiter voir le parti dont il a défendu les intérêts et les politiques être le premier à se lever en chambre par l’intermédiaire de la personne de son chef et présenter une motion qui irait dans le sens de celle que vous proposez m’apparaît être le moindre des gestes à poser.
Un homme libre a tout autant besoin d’excuses que n’importe quel autre homme parce que lorsqu’un individu est injustement traité, c’est tous les autres qui risquent de l’être à leur tour. S’excuser n’a jamais tué personne et constitue au contraire la marque d’un homme réellement libre et capable de reconnaître ses torts.
Claude G. Thompson


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    29 octobre 2010

    Pouvait-on s'attendre à d'autre chose de la part de Lucien «1er», l'homme qui aurait refusé de se regarder dans le miroir si on avait modifié la loi #86, cet individu qui n'en finissait plus de se promener d'un parti à un autre,et non d'une philosophie à l'autre, comme on aurait pu le croire, puisque la seule philosophie qu'il connaissait était celle de la girouette.Ceci dit! Est-ce que nous ne serions pas tous et toutes un peu coupables de l'avoir élu chef du Parti Québécois et premier ministre du Québec, alors que plusieurs voix s'étaient élevées contre ce sacre du roi, un conservateur dans la force de l'âme, tout comme son copain John James Charest qui sévit à Québec, pendant que se disputent certains indépendantistes sur la chef du Parti Québécois? Revenons a nos moutons!Et si nous n'avions pas élu cette individu autoritaire, un peu beaucoup dictateur,quel aurait été le comportement de nos élues, ce qui n'excuse pas le geste disgracieux,injuste et infâme qu'ils ont pose a l'égard de M. Michaud et la démocratie.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 octobre 2010

    M. Thompson
    Voici les commentaires publiés à la suite de mon article: Yves Michaud ne demande pas d'excuses et il a raison.
    #
    oui à la suggestion de M. Sylvain Racine
    28 octobre 2010
    M. Racine, ça fait un certain temps que je voulais vous saluer. C’est fait. Vous vivez en Suède n’est-ce pas !

    Pour continuer avec votre idée, le Parti québécois devrait prendre les devants et proposer la motion suivante ou quelque chose du genre.
    "Le 14 décembre 2000, l’Assemblée nationale a erré en blâmant le citoyen Yves Michaud. Elle a erré car l’Assemblée nationale n’a pas à se substituer aux tribunaux pour juger des propos tenus dans le cadre de la liberté d’expression. Elle a aussi erré en ne permettant pas au citoyen Yves Michaud de se défendre. En conséquence, l’Assemblée nationale annule ce blâme, reconnaît la valeur de l’engagement politique de M. Yves Michaud pendant plus de cinquante ans et rétablit l’honneur de M. Yves Michaud."
    Robert B-G.
    #
    Yves Michaud ne demande pas d’excuses et il a raison
    28 octobre 2010, par Sylvain Racine
    Salut M. Barberis-Gervais,
    Justement, finalement ce sera M. Khadir qui prendra semble-t-il l’initiative. http://www.ledevoir.com/politique/q…
    Voilà où on en est.
    Salutations
    Robert Barberis-Gervais, 28 octobre 2010