Capitales Médias n’aura plus d’argent à la fin de l’été

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Plus personne ne veut payer pour lire la propagande des Desmarais


Capitales Médias dispose de liquidités lui permettant de fonctionner seulement jusqu’à la fin de l’été, a été informé le comité interministériel sur la survie des médias du gouvernement Legault, qui entend tout mettre en œuvre pour assurer la survie du groupe et de ses journaux.


Groupe Capitales Médias, qui détient six quotidiens, dont Le Soleil à Québec, a avisé le gouvernement qu’il pourrait devoir mettre la clé sous la porte s’il ne reçoit pas d’urgence une aide financière, selon ce que notre Bureau d’enquête a appris.


Le gouvernement Legault n’a cependant pas l’intention de laisser périr cet important groupe de presse, toujours selon les sources de notre Bureau d’enquête.


Hier, François Legault confirmait la mise sur pied d’un comité interministériel visant à garantir la survie des médias écrits.


Pas une solution au cas par cas


Sans évoquer de solutions concrètes, le premier ministre a souligné qu’il ne voulait pas mettre en place une solution au cas par cas.


« Ce que je n’ai pas aimé dans le passé, c’est que le gouvernement agisse [selon] des programmes différents d’un [média] à l’autre », a-t-il indiqué, lors d’une mêlée de presse.


Cependant, selon nos informations, la situation précaire de Capitales Médias pourrait exiger l’emploi d’une solution personnalisée pour ce groupe de presse.


Déjà, l’entreprise dirigée par Martin Cauchon avait profité d’un prêt de 10 millions $ du gouvernement libéral de Philippe Couillard en décembre 2017.


Rappelons que Le Journal révélait hier que Capitales Médias et le quotidien La Presse ont sollicité une aide financière au gouvernement Legault.


« Défi de survie »


M. Legault reconnaît que plusieurs médias font présentement face à un « défi de survie ». Comme les médias sont « essentiels à la démocratie », le gouvernement a demandé à « un certain nombre de ministres de se pencher sur le dossier pour arriver à une proposition qui serait équitable ».


Le premier ministre s’est cependant gardé d’évoquer les solutions qu’il entend privilégier.


« On est au début de la réflexion, mais je sais que c’est une réflexion qui est importante, nécessaire pour la démocratie », a-t-il dit.


Selon les informations de notre Bureau d’enquête, la création de crédits d’impôt sur la masse salariale des journalistes, solution récemment annoncée par le gouvernement fédéral, a été évoquée.


Québec solidaire a accueilli positivement la position du gouvernement et souligne que l’aide doit être accordée selon un programme normé.


« On ne peut plus refaire ce qu’on a fait dans le passé, c’est-à-dire des aides ponctuelles à certains médias selon les difficultés que ces médias-là rencontrent », a indiqué le porte-parole de QS, Gabriel Nadeau-Dubois.


Son de cloche analogue au Parti québécois, où le député Harold Lebel a souligné, lui, l’importance de « ne pas oublier les hebdos régionaux ».


« Je pense qu’il faut avoir de l’équité dans tout ça et s’assurer de l’indépendance des médias », a-t-il dit.


Le PDG du Groupe Capitales Médias, Claude Gagnon, n’a pas donné suite à la demande d’entrevue de l’Agence QMI.


— Avec la collaboration de Pierre-Paul Biron