C’est fou le tort que fait le PQ à l’Ontario et aux USA !

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Le Québec victime d'une campagne de dénigrement

C’est quand même bizarre: on lit dans les gazettes, on entend sur les Radios X et de la bouche de l’opposition libérale et caquiste combien la gouvernance péquiste nuit à l’économie québécoise.
Mais c’est bien pire que vous pensez! Le PQ a une influence telle qu’il nuit à l’économie de tout le continent. Oui, oui.
Vendredi dernier, les chiffres sur l’emploi de décembre ont été publiés. Non seulement la Charte et Martine Ouellet ont-elles nui à la création d’emploi au Québec, mais également à celle de l’Ontario et à celle des États-Unis, tous décevants !
C’est un travail de longue haleine ! Pour toute l’année 2013, le modèle québécois a réussi à faire en sorte, certes, de dépasser les objectifs de création d’emploi établis par les Libéraux l’année précédente, pour atteindre une création d’emploi modérée, mais Nicolas Marceau a usé de son influence pour faire en sorte que tout le Canada soit déprimé !
Il faut lire le « Bilan de fin d’année 2013 » que fait Statistique Canada pour se rendre compte de l’ampleur du dommage causé:
La progression de l’emploi [au Canada] en 2013 s’est chiffrée à 102 000 ou 0,6 %, soit le taux de croissance de décembre à décembre le plus bas depuis 2009. [...]
En Ontario, la progression de l’emploi survenue au cours de la première moitié de l’année a été contrebalancée par la baisse enregistrée en décembre, de sorte que l’emploi était à peu près au même niveau que celui observé 12 mois plus tôt.
Le même jour, à Washington, la commissaire du Bureau of Labor Statistics avait sûrement Pauline Marois en tête lorsqu’elle a admis que la mesure la plus exacte de l’emploi, la proportion de la population active qui a un emploi, était celle d’un cardioélectrogramme plat depuis 2009 — c’est donc que les politiques du PQ ont frappé les É.-U. trois ans avant son élection:
The labor force participation rate declined to 62.8 percent
in December. Over the year, this rate declined by 0.8 percentage
point. The employment-population ratio, at 58.6 percent, was
unchanged in December and over the past 12 months. In fact, this
measure has held at or near this level since late 2009.
(Le taux est de 58,6 % aux É.-U., de 60,3 % au Québec et de 61 % en Ontario)
À cause du PQ, les gens quittent l’Ontario !
Et si ce n’était que ça. Mais non seulement les politiques péquistes détruisent-elles l’économie, elles s’attaquent désormais à la démographie. Les gazettes ont mis en lumière, en début d’année, le nombre de personnes qui quittent le Québec pour échapper aux soins de Réjean Hébert. Mais je ne remercierai jamais assez les journalistes et chroniqueurs pour avoir eu pitié de leurs lecteurs en leur cachant le fait que le ministre-médecin faisait aussi peur aux Ontariens !
Les données de janvier à septembre 2013 des gens qui quittent les provinces montrent, certes, que 28 439 résidents québécois ont fui la rhétorique agricole de François Gendron, mais pourquoi, sur la même période, 69 644 Ontariens ont-ils fui l’offensive de notre souverainiste alimentaire?
On me dira, il y a plus d’Ontariens que de Québécois. Oui, ils forment exactement 166 % de la population québécoise. Alors sont ils 246 % à quitter leur province?
Et pourquoi, seulement de juillet à septembre, 4 000 Ontariens ont-ils déménagé… au Québec? Ils sont malades ou quoi?
Pour être sérieux un instant, il faut noter que, de janvier à septembre, quand on inclut ceux qui entrent et ceux qui sortent des provinces, soit l’immigration interprovinciale, l’Ontario s’en tire un tout petit peu moins bien que le Québec ( il fait 1,28 de la progression québécoise, au lieu d’en faire 1,66 comme le voudrait sa taille).
Mais lorsqu’on ajoute les étrangers qui migrent vers le Québec et l’Ontario, alors là, la surprise est totale. Et on se demande pourquoi les journalistes qui se sont penchés sur ces tableaux en début d’année n’ont pas sauté sur ces chiffres.
De janvier à septembre 2013, le solde de l’immigration internationale au Québec (donc les entrants moins les sortants) fut de 48 000 ! Bref, 48 000 étrangers ont choisi de s’établir dans la province pourtant décriée en permanence par les médias torontois. Ces gens ne lisent-ils pas le National Post?
En fait, ce taux d’immigration est proche du taux d’immigration par personne le plus élevé au monde… celui de l’Ontario (qui pour la période fait 1,81 de notre solde, plutôt que 1,66).
J’aimerais pouvoir vous dire combien d’Américains ont quitté leur pays pour fuir la menace péquiste et les discours de Pierre Duchesne. Malheureusement, le Census bureau américain ne tient pas le compte des gens qui quittent. Cependant la presse américaine fut très préoccupée, cet automne, par le fait que les Américains renoncent à leur citoyenneté six fois plus qu’avant et que, de 2005 à 2010, 356 000 Américains ont déménagé au Mexique !
Bon, comme ces commentateurs ne travaillent pas pour la Gazette, ils vous diront que le renoncement à la citoyenneté se fait par des expatriés américains à l’étranger voulant fuir l’impôt et que l’exode vers le Mexique s’explique par le retour d’enfants d’immigrants mexicains. Mais on sent bien que la peur de la séparation du Québec doit être la cause sous-jacente…
Je n’ai pas le temps de vous en parler, mais j’ai bien l’impression que le PQ est aussi la cause du ralentissement de l’économie indienne.
Note en petits caractères :
Les billets « Temps durs pour les détracteurs du modèle québécois » ne prétendent pas que tout est parfait au Québec, tant s’en faut. L’auteur a d’ailleurs proposé, dans ses ouvrages et sur ce blogue, des réformes nombreuses et importantes visant à surmonter plusieurs des importants défis auxquels le Québec est confronté. Cependant, la série permet de percer quelques trous dans le discours ambiant qui tend à noircir la situation globale du Québec qui, pourtant, affiche d’assez bons résultats comparativement aux autres sociétés semblables.

Squared

Jean-François Lisée296 articles

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Ministre des relations internationales, de la francophonie et du commerce extérieur.

Il fut pendant 5 ans conseiller des premiers ministres québécois Jacques Parizeau et Lucien Bouchard et un des architectes de la stratégie référendaire qui mena le Québec à moins de 1% de la souveraineté en 1995. Il a écrit plusieurs livres sur la politique québécoise, dont Le Tricheur, sur Robert Bourassa et Dans l’œil de l’aigle, sur la politique américaine face au mouvement indépendantiste, qui lui valut la plus haute distinction littéraire canadienne. En 2000, il publiait Sortie de secours – comment échapper au déclin du Québec qui provoqua un important débat sur la situation et l’avenir politique du Québec. Pendant près de 20 ans il fut journaliste, correspondant à Paris et à Washington pour des médias québécois et français.





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