Brexit : les députés britanniques votent sur des élections anticipées, avant la suspension du Parlement

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Élections britanniques : les conservateurs ont tout à gagner

Au terme d’une semaine catastrophique pour le premier ministre britannique, les députés très réticents doivent décider, lundi 9 septembre, s’ils veulent des élections anticipées souhaitées par Boris Johnson pour sortir de la crise politique et mettre en œuvre sa stratégie très critiquée sur le Brexit. Cette nouvelle épreuve de force, après une série de camouflets infligés la semaine dernière au dirigeant conservateur britannique, intervient alors qu’aucun progrès majeur vers un accord n’a été enregistré lundi lors d’une rencontre à Dublin entre Boris Johnson et son homologue irlandais Leo Varadkar.


Que les députés votent ou non en faveur d’élections anticipées, le Parlement britannique sera suspendu jusqu’au 14 octobre, deux semaines avant la date prévue du Brexit, a annoncé un porte-parole du 10, Downing Street. Il est très peu probable que l’exécutif recueille la majorité des deux tiers nécessaires pour convoquer un scrutin, qu’il souhaite organiser le 15 octobre, l’opposition ne voulant pas courir le risque de lui redonner la main avant le Brexit, actuellement prévu le 31 octobre.


L’opposition craint que Boris Johnson fasse fi de la loi votée la semaine dernière avec le soutien de députés conservateurs rebelles, l’obligeant à solliciter auprès de Bruxelles un report de trois mois du Brexit s’il n’obtient pas d’accord de sortie d’ici le 19 octobre, juste après un sommet européen à Bruxelles.


Boris Johnson assure vouloir quitter l’UE avec un accord, mais Bruxelles et Londres ne parviennent pas à s’entendre sur la manière de maintenir ouverte la frontière en Irlande après le Brexit. « Un terrain d’entente a été établi dans certains domaines, mais des divergences significatives demeurent », selon un communiqué commun publié à l’issue de la rencontre entre MM. Johnson et Varadkar à Dublin.


La reine Elizabeth II a formellement approuvé la loi qui contraint le gouvernement de Boris Johnson à solliciter un report du Brexit auprès de l’Union européenne, a déclaré lundi après-midi la Chambre des Lords. L’approbation de la reine était la dernière étape nécessaire à l’entrée en vigueur de ce texte qui vise à empêcher un Brexit sans accord. Tout nouveau délai devra encore être approuvé à l’unanimité des 27 autres Etats membres de l’UE, et la France ne semble, pour l’instant, pas convaincue.


Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a prévenu que, dans les « circonstances actuelles », ce serait « non ». Les Britanniques « disent qu’ils veulent proposer d’autres solutions, des arrangements alternatifs pour assurer le retrait (…). Nous ne les avons pas vus, donc c’est non, on ne va pas recommencer tous les trois mois », a déclaré dimanche M. Le Drian.