Bonnes vacances

Chronique de Patrice Boileau

Voilà. Le temps est venu de vous dire au revoir pour la période estivale. J’espère que vous avez réussi vos premières grillades! Ainsi se termine ma deuxième année à titre de chroniqueur sur Vigile. Je ne sais pas combien d’analyses au total j’ai rédigées, mais avec celles qui se sont ajoutées durant les élections, il doit bien y en avoir quelques-unes!
Je tiens à remercier monsieur Bernard Frappier qui abat une besogne colossale. Il est toujours aux aguets et modifie au besoin la une du portail illico si l’actualité l’impose. Il est inconcevable qu’après toutes ces années, Vigile ne reçoit pas toute la reconnaissance qu’elle mérite. Le site indépendantiste est toujours menacé de fermeture faute de financement adéquat, comme en témoigne l’échéance du 30 juin qui approche alors qu’un fossé abyssal sépare la somme accumulée de celle espérée. Triste.
Il n’est donc pas certain que je vous retrouve cet automne. Espérons que l’été qui s’amorce soit ponctué d’occasions qui permettront aux indépendantistes de montrer qu’ils sont toujours bien vivants. Pas questions de laisser le Québec entre les mains de gens qui travaillent à sa « canadianisation. » Un premier geste serait évidemment d’assurer la pérennité de ce site. Il faut se passer le mot… et le chapeau.
C’est un peu dans cet esprit que des réflexions ont été rendues publiques dernièrement, dont celle qui est parue le 11 juin dernier dans les pages du Devoir. Pas de doute que l’attentisme ne peut plus inspirer la stratégie du prochain gouvernement indépendantiste. Maintenant qu’il semble admis dans la société civile que l’Assemblée nationale puisse adopter une Constitution et créer une citoyenneté québécoise, d’autres gestes semblables doivent paver la route vers l’obtention d’un statut politique national.
Cette indépendance ne doit plus s’acquérir en négociant au préalable la permission de l’État canadien. La seule autorisation doit provenir du peuple. Et ce feu vert ne scintillera qu’après avoir vu 50% + 1 des Québécois se lever debout. La communauté internationale ne cautionnera jamais la création d’un nouveau pays sans que sa population y souscrive de façon majoritaire. Il en va, au risque de me répéter, de la paix sociale.
Mettre paisiblement le Québec en marche vers sa liberté ne peut que se faire par voie élective. Chaque scrutin doit fournir aux gens l’occasion d’opter pour autre chose que la dépendance et le quémandage. Ce moyen démocratique d’une grande souplesse empêchera le gouvernement fédéral de saboter pour de bon le désir de liberté qu’un grand nombre de Québécois camouflent de peur d’être l’objet de représailles. Le spectre du cul-de-sac politique doit disparaître à jamais. C’est pourquoi les indépendantistes doivent se défaire de la démarche référendaire devenue trop risquée.
Il est à espérer que naisse cet automne un parti indépendantiste démocratique, transparent, qui n’hésitera pas à affronter les médias en expliquant que les irrégularités observées en 1995 commandent le retour au mode d’accession qui caractérisait le Parti québécois avant 1974. L’épouvantail de la marginalisation ne doit pas effrayer ceux qui comptent enclencher ce mouvement de résistance.
La ville de Québec fêtera ses 400 ans l’année prochaine. Il ne peut être question que cette fête se déroule à l’ombre du Parlement canadien. Cet événement doit servir d’échéancier indépendantiste d’une manière ou d’une autre. Que la saison chaude qui débute favorise une cogitation fructueuse ! Nous ferons les récoltes à l’automne, comme d’habitude. Souhaitons-les abondantes et nourrissantes. Tout comme les petits festins que nous nous promettons de partager avec ceux qu'on aime, dans ce pays qu’on voudrait chérir sans l’occupant.
Bon été
Patrice Boileau


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