Montréal devient de plus en plus une ville unilingue anglophone.
Pourtant, j’ai longtemps pensé que mes collègues qui s’époumonaient à dire que le français était en danger avaient tendance à exagérer. Je martelais que le français demeurait en bien meilleure posture qu’il y a quelques décennies.
Glissement
Mais au cours de la dernière année, j’ai effectué plusieurs séjours prolongés en plein cœur de Montréal pour le travail. Petit à petit m’est apparu ce constat tout aussi alarmant que lucide : le français se meurt dans notre métropole.
N’allez pas croire que je suis un villageois qui découvre soudainement la grande ville. Je suis né à LaSalle, j’ai grandi à Laval et j’ai étudié à Montréal. Il y a maintenant 15 ans que je demeure dans la capitale nationale. Oui, je connais Montréal. Mais je ne la reconnais plus.
Des exemples ? Des chauffeurs qui ne sont même pas capables de dire bonjour. Ou encore une serveuse qui m’apporte mon assiette en me disant « Enjoy your meal », comme si l’expression « Bon appétit », connue mondialement, n’existait guère.
Fierté
Désormais, je n’hésite plus à dire que l’heure est grave. Je persiste à croire qu’ailleurs au Québec, le français se porte bien. Mais que dans notre métropole, il y a urgence d’agir.
Par contre, nous devons éviter à tout prix de tomber dans les considérations politiques. Il ne doit pas être question des méchants Anglais du Canada qui tentent de nous envahir. Non, il faut d’abord et avant tout faire appel à notre fierté. Notre identité.
Pour y arriver, il ne s’agit pas de démoniser l’anglais, mais bien de valoriser le français. Évidemment, il faut parler des réglementations et des lois. Mais plus que tout, il faut s’impliquer, revendiquer, sensibiliser. C’est notre responsabilité à tous. Nous devons crier haut et fort que le français c’est notre langue, et que cette langue, nous la chérissons.