On va se dire les vraies affaires : le psychodrame autour des deux bâillons que s’apprête à imposer le gouvernement Legault, passe mille pieds par-dessus la tête des citoyens.
Pourtant, il est traditionnellement risqué pour un parti au pouvoir d’imposer ses volontés. D’ordinaire, on dira avec justesse qu’il y a un prix politique à payer à bulldozer ses bonnes intentions. Alors pourquoi est-ce différent dans ce cas-ci ?
Populaire
Parce que François Legault et ses ouailles jouissent d’une popularité hors du commun. On parle pratiquement de sommets historiques, particulièrement auprès de l’électorat francophone. Qui plus est, les deux projets de loi en question sont très majoritairement appuyés par les Québécois.
Malgré la controverse entourant les fameux 18 000 dossiers destinés à la déchiqueteuse dans la foulée du dépôt du projet de loi sur l’immigration, le soutien à cette réforme est toujours aussi fort.
Tout comme les hauts cris et autres crises du bacon d’une certaine minorité n’auront affecté en rien l’appétit de la population pour le projet de loi 21 sur la laïcité de l’État.
On a beau s’adonner à de la sodomie de coléoptères à savoir si une bague de mariage est un signe religieux ou non, il n’en demeure pas moins que l’électorat ne se laisse pas distraire par les détails reliés au gros bon sens.
Tout comme personne ne peut sérieusement penser que cette loi nuira à la réputation du Québec et à notre capacité à attirer des investissements. Les impôts, les taxes, les syndicats, peut-être, mais la laïcité ? Nah !
Climat
Le gouvernement n’est pas sans reproches dans le climat toxique qui prévaut actuellement à l’Assemblée nationale. Son inexpérience et son attitude n’auront pas toujours aidé au bon déroulement des travaux. N’empêche que François Legault n’a rien à craindre. Les électeurs accueilleront l’été en se foutant éperdument de ses deux bâillons.