Financement du PLQ

Bellemare dit avoir des preuves contre Charest

Lors d'une entrevue, M. Bellemare a rejeté une nouvelle fois toute possibilité qu'il accepte de témoigner devant les enquêteurs du Directeur général des élections

L'affaire Bellemare - la crise politique




Alexandre Robillard - L'ex-ministre de la Justice Marc Bellemare a assuré, mardi, qu'il dispose de preuves démontrant que le premier ministre Jean Charest a menti, la semaine dernière, lorsqu'il a nié être au courant d'irrégularités dans le financement du Parti libéral du Québec.
Lors d'une entrevue à La Presse Canadienne, M. Bellemare a affirmé qu'il a discuté à plusieurs occasions de cette question avec le premier ministre, durant l'année où il a été au gouvernement.
«Le premier ministre a menti la semaine dernière quand il a dit qu'il n'était pas au courant, a-t-il dit. Et juste là-dessus, je suis en mesure de prouver, par deux plus deux, qu'il était au courant.»
Selon l'ex-ministre, il a personnellement parlé à M. Charest de l'influence exercée par les syndicats et les entrepreneurs de la construction.
«Ce sont des choses dont je lui ai parlé à plusieurs reprises personnellement», a-t-il dit.
M. Bellemare a rejeté une nouvelle fois toute possibilité qu'il accepte de témoigner devant les enquêteurs du Directeur général des élections.
«Manifestement, c'est une manoeuvre de diversion qui vise à ce que tout ça se passe dans un contexte individualisé loin des caméras, loin de l'opinion publique», a-t-il dit.
Même si le DGE lui garantit que son témoignage sera confidentiel et qu'il ne sera pas poursuivi en vertu de la Loi électorale, M. Bellemare juge ces assurances insuffisantes.
L'ex-ministre, qui a quitté ses fonctions en avril 2004, souhaite avoir la même immunité que celle dont les parlementaires disposent puisque les informations qu'il veut révéler pourraient l'exposer à des poursuites.
«L'immunité, c'est la règle dans des témoignages de cette nature, a-t-il dit. Pour éviter d'être l'objet d'une avalanche de poursuites farfelues, frivoles.»
M. Bellemare a déclaré qu'il est totalement disposé à accepter une invitation à venir témoigner devant une commission parlementaire de l'Assemblée nationale, comme le proposera formellement l'Action démocratique du Québec, mercredi.
«Ce que j'ai à dire, ce n'est pas seulement la question du financement, a-t-il dit. C'est aussi toute l'influence exercée par les employeurs et les syndicats de la construction auprès du premier ministre.»
L'ex-ministre de la Justice et procureur général du Québec a soupçonné M. Charest d'abuser de sa propre immunité parlementaire en affirmant qu'il n'a jamais été mis au courant d'irrégularités dans le financement du PLQ.
«Jean Charest quand il parle, qu'il fait ses déclarations, il a l'immunité plus-plus, a-t-il dit. Je ne suis pas sûr que ce serait la même chose s'il ne l'avait pas.»
Selon M. Bellemare, le gouvernement ne souhaite pas qu'il comparaisse devant une commission parlementaire par crainte de ce qu'il pourrait révéler.


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