Barbara Kay blâmée

Le Conseil a retenu la plainte contre la journaliste Mme Barbara Kay et le quotidien le National Post, pour manquements en regard de l’équilibre, de la rigueur, de la pondération et pour manque de respect envers certains groupes sociaux.

17. Actualité archives 2007

Montréal, le 5 mars 2007 - D2006-08-009 - La Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, la Ligue contre la francophobie canadienne, Francis Léger, Martin Proulx et Josée Beaulieu c. Barbara Kay, journaliste et le National Post

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Les plaignants portaient plainte contre la chronique de Mme Barbara Kay, parue le 9 août 2006 dans le quotidien National Post, sous le titre [« The rise of Quebecistan »->1510] et traitant de la manifestation pour la paix, tenue à Montréal dans le contexte du conflit en Israël et au Liban, à laquelle plusieurs personnalités publiques et politiques ont pris part. Pour eux, par son manque de rigueur, d’exactitude et de pondération, l’information qui y était présentée a entretenu de nombreux préjugés et véhiculé la haine envers le peuple québécois en général et les souverainistes tout particulièrement.

Bien que la latitude reconnue au genre journalistique de la chronique accorde aux chroniqueurs le droit d’adopter un ton polémiste pour prendre parti et exprimer leurs critiques dans le style qui leur est propre, ceux-ci ne sauraient se soustraire à ses règles de rigueur et d’exactitude. En ce sens, ils doivent éviter, tant par le ton que par le vocabulaire qu'ils emploient, de donner aux événements une signification qu'ils n'ont pas ou de laisser planer des malentendus qui risquent de discréditer les personnes ou les groupes.

Le Conseil a noté, tout au long de la chronique de Mme Kay, un manque de rigueur dans la présentation du contexte entourant la marche pour la paix d’août 2006, qui tend à inciter le lecteur à prêter des intentions à des personnalités publiques, sans fait concret pour les démontrer. À plusieurs reprises dans la chronique, la journaliste a déformé des faits, pour ne présenter qu’une partie de la situation, ne visant qu’à soutenir son point de vue à l’effet que les dirigeants d’un Québec indépendant retireraient le Hezbollah de la liste des mouvements terroristes et que ce nouveau pays deviendrait une terre d’accueil pour ceux-ci.

Le Conseil a rappelé que, si les chroniqueurs peuvent dénoncer avec vigueur les idées et les actions qu'ils réprouvent et porter des jugements en toute liberté, rien ne les autorise cependant à altérer des faits pour justifier l'interprétation qu'ils en tirent.

La déontologie établie clairement que les médias et les professionnels de l'information doivent éviter de cultiver ou d'entretenir les préjugés. Ils doivent impérativement éviter d'utiliser, à l'endroit des personnes ou des groupes, des représentations ou des termes qui tendent à soulever le mépris, à heurter la dignité d'une personne ou d'une catégorie de personnes en raison d'un motif discriminatoire.

Le Conseil a estimé que les propos de la journaliste équivalaient à une provocation indue, en plus d’établir des généralisations propres à perpétuer les préjugés plutôt qu'à les dissiper.

Le Conseil a retenu la plainte contre la journaliste Mme Barbara Kay et le quotidien le National Post, pour manquements en regard de l’équilibre, de la rigueur, de la pondération et pour manque de respect envers certains groupes sociaux.
Source: http://www.conseildepresse.qc.ca/content/_decis.htm


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