Autopsie d’un suicide politique (... ou deux!)

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Du jamais vu !





Il y a quelques heures à peine, je publiais un texte dans lequel j’expliquais à quel point les 48 prochaines heures seraient cruciales pour Éric Tétrault, le candidat libéral dans le cadre de la partielle de Louis-Hébert.


C’était quelques minutes à peine avant la publication du communiqué du candidat de la CAQ, Normand Sauvageau, qui annonçait son retrait de la course. Et quelques heures avant qu’Éric Tétrault ne se retire à son tour.


Autopsie de deux suicides politiques


Ce matin, à la lecture du texte de La Presse relatant à quel point l’adversaire libéral était dans le pétrin, tous les caquistes caquetaient de joie. Tous sauf un. Normand Sauvageau. Celui-ci savait au fond de lui qu’il s’était rendu coupable du même type de faute que son adversaire. Dans son cas, le dossier de « congédiement pour cause » qui lui fut présenté par des supérieurs de la Banque Scotia aura mené tout droit à une retraite anticipée.


Puis, un collègue du Journal contacta Normand Sauvageau pour le questionner sur les circonstances entourant son départ. Vous pouvez lire l’excellent récit de Marc-André Gagnon ici.


Voici ce que j’ai appris concernant les événements qui ont suivi cet appel.


Informé de la situation, le cabinet de François Legault a dépêché deux émissaires pour aller rencontrer Normand Sauvageau.


Il s’agissait de Brigitte Legault, directrice générale du parti, et de Sonia Lebel, conseillère de la CAQ et ancienne procureure en chef de la Commission Charbonneau.


Monsieur Sauvageau a alors déballé son sac.


À la fin de la rencontre, madame Lebel a demandé au candidat repentant pourquoi il n’avait rien dit de cela lors des rencontres qui ont mené à sa sélection. Sa réponse? « Je ne pensais jamais que ça se saurait. »


Ouf.


Il était cuit.


Deux choix s’offraient à lui: se retirer, ou bien se faire retirer. Il a choisi de partir (à nouveau!)


La prise en charge rapide de ce dossier par ses ouailles permettra à François Legault de se targuer d’avoir agi promptement, contrairement à Philippe Couillard par rapport à Éric Tétrault. La phrase « c’est tolérance zéro à la CAQ » sera répétée ad vitam aeternam.


La porte était maintenant toute grande ouverte pour Philippe Couillard, qui pouvait dégommer son candidat à son tour.


C’est ce qui arriva. En fait, pas tout à fait selon Éric Tétrault. Quelques minutes après l’annonce de son retrait, j’ai reçu un coup de fil de celui-ci. Il m’a expliqué que c’est vers la fin de l’après-midi, après avoir fait face à son jeune fils de 7 ans qui était fortement ébranlé, qu’il aurait décidé de mettre un terme à l’aventure (ou plutôt mésaventure).


Est-ce vrai? Je ne sais trop. Peut-être a-t-il senti que ce n’était qu’une question de temps avant que le PM exige son départ.


Deux démissions en quelques heures dans le cadre d’une même élection partielle. Du jamais vu. Ce sera un nouveau départ pour le PLQ et la CAQ, alors que le Parti québécois et le Parti conservateur du Québec se permettent désormais de rêver à la victoire.


Et qui a dit que la politique était plate?




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