Scandales bancaires

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Géopolitique - État profond


Après la Barclays, la Royal Bank of Scotland et la HSBC, voilà qu’une autre banque britannique vient d’alimenter la rubrique des scandales de grande ampleur. Son identité ? La Standard Chartered, qui est accusée d’avoir blanchi 250 milliards de dollars au bénéfice de l’Iran sur plusieurs années. Fait à noter, l’accusation en question a été déposée par le Département des services financiers de l’État de New York et non par les autorités fédérales.
Après avoir épluché 60 000 transactions effectuées entre 2001 et 2010, les limiers de l’État sont arrivés à la conclusion que la Standard a joué le rôle de cavalier blanc pour deux banques commerciales iraniennes, propriétés de l’État, et pour la Banque centrale d’Iran. Les patrons de l’établissement incriminé se défendent, comme se sont défendus leurs collègues de Barclays et autres lorsque les scandales venaient juste d’éclater, soit en minimisant les faits reprochés.

Cela rappelé, il reste que le procureur new-yorkais a glissé dans ces arguments celui-ci qui en est un de poids : en 2007, le patron de la branche américaine de la Standard a prévenu ses supérieurs londoniens que les services vendus aux Iraniens pourraient s’avérer catastrophiques pour toute la banque si jamais des enquêteurs américains découvraient le pot aux roses. Et d’un. Et de deux, la Standard a contre elle sa culture d’entreprise, plus exactement le créneau financier qu’elle exploite et pour lequel elle est reconnue dans le monde entier. C’est…

C’est bien simple, 90 % des activités de la Standard se font en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient. Géographiquement, il est très important de le souligner, ses routes collent à celles de l’ancien Empire britannique. Dans beaucoup de ces pays, elle est implantée depuis le xixe siècle. Dans le cas iranien, c’est à retenir, elle était dans les valises, si l’on peut dire, des services anglo-américains qui avaient renversé Mohammad Mossadegh en 1953. En effet, dans les mois postérieurs à cet événement, elle fondait l’Irano-British Bank.

Outre les faits reprochés sur le front iranien, les autorités américaines ont indiqué qu’il est plus que probable que d’autres plaintes seront déposées contre la Standard au terme d’enquêtes consacrées à ses agissements en Libye, en Birmanie et au Soudan. Là également on la soupçonne d’avoir utilisé sa filiale new-yorkaise, qui a ceci d’extrêmement important pour ses affaires qu’elle fait le lien entre les économies des pays émergents et des pays développés.

Cette histoire confirme, comme si besoin était, que l’immoralité est désormais impériale.


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