Se crucifier entre-nous ou proposer un projet qui dépasse la séparation
Un projet rassembleur qui dépasse le PQ, dépasse tous les partis politiques.
Une coalition temporaire de candidats indépendants pour la prochaine élection.
(A) La stratégie la plus simple, pourrait être de tenter de faire élire, une coalition de candidats indépendants dont le principal engagement politique serait de réaliser, dans un délai de deux ans, une réforme démocratique.
(B) L’engagement des candidats indépendants regroupés dans cette coalition (qui ne devrait pas idéalement avoir le statut de parti autorisé), devrait porter principalement sur une réforme démocratique dont le but serait de redonner aux citoyens le contrôle sur les décisions qui les concernent, sur leurs représentants, sur leur territoire. Le moyen, une constituante formée de citoyens volontaires jugés admissibles, préférablement tirés au sort selon des critères représentatifs, mandatés pour rédiger, en interaction avec la population, une constitution pour le Québec.
Il va de soi que cette coalition s’engagerait, si elle prenait le pouvoir, à assurer durant ces deux années la gestion courante de l’État et à prendre les mesures nécessaires pour geler les politiques et les projets controversés, comme les forages de puits de gaz et de pétrole, l’exploitation de mines d’uranium en milieu vulnérable, etc., en attendant que les citoyens se soient prononcés dans le débat sur la constitution.
Cette coalition disparaîtrait, par la force des choses, après deux ans, pour faire place au nouveau régime démocratique prévu dans la nouvelle constitution.
La réforme démocratique proposée (mandat de la constituante) devrait être conçue de façon à corriger les causes profondes de la rupture actuelle entre les citoyens et la politique, à savoir: le rôle néfaste des partis politiques, l’absence de démocratie directe et de participation citoyenne, la centralisation excessive des décisions et des budgets, l’aliénation de notre territoire et de nos ressources naturelles par nos dirigeants au profit d’intérêts privés, le manque d’intégrité et la collusion entre dirigeants publics et intérêts privés, l’incertitude sur le statut politique du Québec.
(C) Pour ne pas lier les «indépendants» sur autre choses que la réforme, il faut un médium de communication centralisateur. Un site web.
(D) Avec une matrice qui permette de voir la position de chacun des intervenants par rapport à d’autres enjeux ou des nuances de leurs positionnements.
Unir sous le vocable d’une réforme comporte des risques pour les séparatistes durs comme moi.
Je suis prêt à croire qu’on peut faire la démonstration à tous les québécois que séparation égale prospérité…toutes culture confondues. Sans détournement de démocratie.
J’accepterai le verdict de la démocratie mais n’accepterai pas d’entourloupettes.
Richard Gauthier
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4 commentaires
Richard Gauthier Répondre
11 août 2011Cher Madame Mayer,
Je vais tenter de répondre systématiquement à votre lettre.
«C’est un temps aussi dangereux qu’excitant, pour vivre au Québec, vous ne trouvez pas ? Une "coiffeuse" qui se demande qui serait responsable de vaquer à une crise de pont qui s’écroule ; ce qui est une question pertinente, quand on regarde les ponts Champlain et Mercier, sans même se forcer pour regarder ailleurs !»
Ces questions pointues sont l’expression et la beauté de la démocratie citoyenne. Terre à terre. J’adore ces questions même si parfois elles demanderaient une très longue mise en contexte.
«Ici, c’est une artiste lyrique, professeure de musique et de langues (français et anglais) qui s’exprime. Indépendantiste (pourquoi, au fait, reprenez-vous la péjorative appellation de "séparatiste" ?), je redoute aussi le fait de mettre de côté mes aspirations pour quelques mois, le temps d’écrire cette Constitution dont le Québec aurait dû se doter, il y a belle lurette. Comme quoi, si on veut que quelque chose soit bien fait, autant le faire soi-même !»
Séparatiste. J’y ai pensé longuement. Je ne suis pas extrémiste, très loin de là. Mais je n’ai pas peur des mots. Après avoir cru que je pouvais vivre en tout respect mutuel avec des citoyens conquérants, il a bien fallu que j’en fasse mon deuil. Le conquérant agi en petit roi (j’excuse sa culture anglo-saxonne mais je n’accepte pas son incompréhension de notre culture plus latine). J’accepte qu’il ne puisse changer. Alors je demande le divorce. Sans respect mutuel, je préfère la séparation à la soumission.
Bien sûr, si le conquérant voit poindre la perte du Québec, il va se transformer en mouton. Pas moi. Quand le respect a été trahi c’est fini, je divorce. Dans ce sens je ne suis pas angélique.
Concernant les quelques mois d’investissement citoyens pour écrire une constitution. Ce n’est pas quelques mois, mais 2 ans que cela prendra. Je ne veux pas charrier les citoyens, ils ne sont pas aussi informés que vous. Moi je suis prêt à y mettre quelques années, ensuite je laisse ma place aux autres.
«Ainsi, pour ajouter à la belle réflexion que proposent Québec-vote, le Pays de Projets de QS, le Projet Papineau, le Projet 20/20 et quelques autres, je me permets de guider votre attention sur un autre effort citoyen, qui prépare par son site Internet (entre autre) l’écriture d’une Constitution citoyenne, non-partisane. Peut-être les connaissez-vous déjà, ces infatigables du MACQ ?»
En effet, je tente de m'informer sur les divers projets de réflexions citoyennes qui ont comme objectif l’amélioration du modèle de démocratie québécoise (que je qualifierai de plus coopératif que prédateur). Sans enlever rien à tout ce travail de réflexion bien au contraire. Avec les années, j'en suis venu à la conclusion que l’obstacle incontournable aux différents scénarios que ces groupes proposent…ce sont les partis politiques (vous connaissez probablement l'argumentaire de www.quebecvote.ca). Aussitôt au pouvoir, le pauvre chef doit travailler pour conserver le pouvoir, sinon c’est la porte. Ses députés sont transformés en valets au service du tout puissant chef. Personne ne travaille plus pour les citoyens. Les oligarques en sont ravis.
Donc utiliser la démocratie (le meilleur des pires systèmes) en proposant de faire élire une majorité de candidats indépendants qui, sous l'ombrelle d'une coalition «temporaire», auront comme principal mandat de mettre en place un mécanisme de rédaction d’une constitution québécoise dirigée par des citoyens pas par des politiciens.
Le peuple est beaucoup plus sage que ceux liés par des intérêts partisans ou économiques.
Respectueusement, et prêt à évoluer dans ma réflexion.
Richard Gauthier
Archives de Vigile Répondre
11 août 2011Cher Monsieur Gauthier,
Merci pour cet article éclairé et éclaircissant.
C'est un temps aussi dangereux qu'excitant, pour vivre au Québec, vous ne trouvez pas? Une "coiffeuse" qui se demande qui serait responsable de vaquer à une crise de pont qui s'écroule; ce qui est une question pertinente, quand on regarde les ponts Champlain et Mercier, sans même se forcer pour regarder ailleurs!
Ici, c'est une artiste lyrique, professeure de musique et de langues (français et anglais) qui s'exprime. Indépendantiste (pourquoi, au fait, reprenez-vous la péjorative appellation de "séparatiste"?), je redoute aussi le fait de mettre de côté mes aspirations pour quelques mois, le temps d'écrire cette Constitution dont le Québec aurait dû se doter, il y a belle lurette. Comme quoi, si on veut que quelque chose soit bien fait, autant le faire soi-même!
Ainsi, pour ajouter à la belle réflexion que proposent Québec-vote, le Pays de Projets de QS, le Projet Papineau, le Projet 20/20 et quelques autres, je me permets de guider votre attention sur un autre effort citoyen, qui prépare par son site Internet (entre autre) l'écriture d'une Constitution citoyenne, non-partisane. Peut-être les connaissez-vous déjà, ces infatigables du MACQ? Dans ce cas, je crois que vous serez d'accord avec moi: les citoyens qui en ont marre se lèvent de plus en plus et obtempèrent à l'invitation de Monsieur Bourgault de se "grouiller le cul"!
Il fait bon vivre dans ce Québec qui fourmille d'initiatives citoyennes...
Encore une fois, merci de nous partager vos idées. Vous lire est un exercice éducatif informatif et plaisant.
Respectueusement,
Lucie Mayer
http://www.macqc.org/index.php
Richard Gauthier Répondre
9 août 2011Mme la coiffeuse,
Le premier ministre peut être élu au suffrage universel ou être désigné par l'assemblée des représentants élus (avec droit de révocation et possiblement mandat limité pour assurer un rotation, comme en Suisse).
L'Assemblée des représentants nommera les ministres qui auront à répondre de leurs décisions devant l'Assemblée des représentants.
En d'autres mots, il y aura un gouvernement responsable, et même plus responsable, car il ne sera plus contrôlé par un parti dominant.
C'est le modèle démocratique qu'on vit tous les jours au niveau municipal. C'est aussi celui qui prévaut dans les nouveaux gouvernements autochtones du Nunavik et des Cree de la Baie-James.
Pour de plus amples détails, consultez Le Projet Papineau sur www.quebecvote.ca
Rhéal Mathieu Répondre
9 août 2011Monsieur Gauthier,
Je suis heureux de lire les propos d'un séparatiste dur comme vous. Effectivement, vous êtes très dur à propos du rôle néfaste des partis politiques.
Je parlais justement de ça avec ma coiffeuse l'autre jour : "Une coalition temporaire de candidats indépendants pour la prochaine élection". Il y en a d'autres qui ont déjà proposé ça. Je connais personnellement des universitaires (un avocat, un comptable) qui sont d'accord avec ça.
Ma coiffeuse m'a dit qu'elle trouvait cette proposition très intéressante et qu'elle pourrait voter pour une telle coalition, à la condition que je réponde à deux questions simples. J'ai demandé lesquelles. "Qui sera premier ministre et qui nommera les ministres ? m'a-t-elle demandé.
En fait, elle voulait savoir; si un autoroute s'effondre, lequel des élus de la coalition va prendre la responsabilité ? Ou bien qui va préparer le budget du gouvernement.
Je m'excuse de vous achaler avec des niaiseries de même, mais j'ai trouvé ça tellement futile et flyé que je n'ai pas su quoi lui répondre. Vraiment, tu parles d'une question ! S'arrêter à des détails aussi insignifiants que ça.
Je suis sûr que vous avez dû réfléchir à cet aspect tellement sans pertinence et qui ne concerne que deux petites années de gestion courante de l’État.
Alors, qu'est-ce que je dois lui répondre à ma coiffeuse ? Est-ce qu'on va faire tirer les ministres au sort par Loto-Québec?
Merci de votre attention.
Rhéal Mathieu.
PS : "Les pieds dans la garnotte", c'est une ligne de Gerry Boulet.