Institut de recherche sur l'indépendance du Québec

Pour se faire élire: pas de paroles vides, du concret s.-v.-p.

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Tribune libre

Le champ de mines

Si tout l’exercice consiste à faire la preuve que le Québec est «viable», on aura manqué la coche. Chacun regarde sa poche. Regardons avec les yeux de l’autre.

Voir : PKP veut créer un institut de recherche sur l’indépendance – ICI RADIO-CANADA

L’Institut doit détailler ses propositions. L’exemple de Bernie Sanders au États-Unis est éloquent. Il ne parle pas de lui mais des autres. Le monde en a assez des paroles creuses des politiciens de carrière.

Alors, faisons ensemble un exercice qui rejoint beaucoup plus le quotidien des grands groupes de citoyens qui pourraient voter Parti québécois…même s’ils sont des anglophones, des immigrants ou de Québec solidaire. Voyons si nous pouvons inspirer les travaux de l’Institut?

Pour que nos propositions puissent tenir la route, il ne faut pas que monsieur Couillard puisse s’en approprier…si possible!

Pour que les syndicats et tous les travailleurs votent pour nous :
-* Rendons la syndicalisation – obligatoire - à tous les salariés. Une sorte de syndicat citoyen qui rendrait toutes les entreprises concurrentielles entre-elles et des employés mieux rémunérés.

Les bénéfices : des cotisations à la pelle pour les syndicats, des employés isolés maintenant défendus par des syndicats.

Pour que le monde de l’éducation vote pour nous :
-* Établir le droit à l’éducation gratuite.

Les bénéfices : préparer nos jeunes citoyens pour enrichir notre société avec des citoyens préparés aux grands changements économiques.

Pour que les utilisateurs de notre système de santé votent pour nous :
-* Retourner en arrière vers l’ancien modèle universel.
-* Les médecins devenant des employés de l’État avec des salaires en conséquence.
-* Instaurer Pharma-Québec, afin de rabaisser le prix des médicaments à un niveau raisonnable.

Les bénéfices : tout le monde regrette ce que nous avons perdu avec la privatisation de la santé. Des économies à faire, probablement sur le dos des médecins.

Pour que les citoyens anglophones, immigrants et desouches votent pour nous :
-* Instaurer une démocratie participative.
-* Obliger les députés à défendre, à l’Assemblée nationale, l’opinion majoritaire de leur circonscription.
-* Permettre aux citoyens de sanctionner leur député en instaurant un processus de destitution.

Les bénéfices : rétablir une forme de contrôle sur la politique, défendre l’intérêt des circonscriptions au dépend des parti politiques.

Pour que les entreprises prospèrent :
-* Mettre en place une grille tarifaire (Hydro-Québec) universelle et avantageuse pour toutes les entreprises en transformation.
-* Créer une nouvelle société d’État, basée sur le modèle de la Caisse de dépôt, spécialisée strictement et uniquement sur le financement de nos PME - à des taux rivalisant les grandes banques.
-* Bonifier les avantages des différents Fonds de financement de nos PME comme le Fond FTQ.
-* Créer une société (virtuelle) d’État «conseils» aux PME, spécialisée dans l’aide au démarrage des entreprises en régions : financement, marketing, gérance, mise en marché, exportation, etc.
Les bénéfices : redynamiser nos régions, créer des emplois, rendre les entreprises concurrentielles sans un apport d’équité insurmontable.

Pour que le monde des régions vote pour nous :
-* Subventions au transport (conventionnel et réfrigéré) des produits fabriqués en régions.
-* Instaurer Internet haute vitesse jusque dans les moindres recoins du Québec.
-* Étudier la faisabilité de nationaliser la distribution d’Internet haute vitesse.
-* Revisiter la fiscalité des entreprises en région pour les rendre concurrentielles avec les grandes agglomérations.
Les bénéfices : favoriser et redynamiser l’économie des régions, créer de l’emploi.

Pour que le Parti québécois devienne crédible pour tous :
-* Se rendre vulnérable même entre les élections : en permettant aux citoyens de bloquer des projets de lois dans certaines conditions. Exemple : projets concernant nos richesses naturelles.
-* Obliger les députés à voter pour défendre l’opinion de la majorité de leur circonscription.
-* Abolir la ligne de parti.

Les bénéfices : rétablir la crédibilité de notre système démocratique. Se rendre vulnérable est la plus grande démonstration de la force et de la justesse des propositions d’un parti politique. Qui n’aurait pas confiance en un tel parti politique?

Pour que les députés retrouvent la fierté de servir et non d’obéir :
-* Remettre les députés au service de sa circonscription.
Les bénéfices : développer une cohorte de députés fières mandataires de leur circonscription.

Pour que les riches retrouvent leur place au sein de la communauté :
-* Instaurer une taxe sur les actifs.
-* Instaurer une taxe sur tous les monopoles
Les bénéfices : des revenus pour l’État, une intégration des différentes couches de la société.

Pour financer l’État :

-* Créer une société d’État : PétrEau QUÉBEC

Les bénéfices : engranger des revenus en favorisant les transports utilisant l’énergie électrique.


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    16 février 2016

    Voilà une vaste matière, mais combien belle en possibilités de discussions, d'échange, de désaccords aussi, pourquoi pas ? Si je peux ajouter ma contribution, j'aimerais que le parti Québécois se rende aussi vulnérable sur la réforme du système électoral (mon dada), pour qu'un Québec indépendant passe à un régime Présidentiel moderne (Exécutif) rattaché à un vote proportionnel pour choisir ses Représentants (Législatif) et et des cours de Justice dont les officiers seraient nommés par l'ensemble des élus pour protéger leur indépendance.

  • Richard Gauthier Répondre

    16 février 2016

    Si ma contribution peut être utile comme gouverneur, si je me qualifie, je suis prêt à en évaluer la faisabilité.

  • Robert J. Lachance Répondre

    16 février 2016

    « Si tout l’exercice consiste à faire la preuve que le Québec est « viable », on aura manqué la (sic) coche. »
    C’est sûr, c’est sûr, Jean Charest s’est déjà prononcé sur ça.
    http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2006/07/07/001-Charest-Diouf.shtml
    Plus récemment, Philippe Couillard a nuancé.
    http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/dossiers/elections-quebecoises/201403/22/01-4750404-un-quebec-independant-viable-mais-pauvre-dit-couillard.php
    Sur ce, François Legault a semble-t-il été prudent :
    « Prudent, François Legault a reconnu qu'un Québec souverain pourrait «peut-être être dans la moyenne ou un peu en bas de la moyenne des pays. Ça dépend de votre définition de viable», a nuancé le chef de la Coalition avenir Québec. » Jean-François Lisée situe le Québec dans la trentaine sur près de 200 pays.
    Une des raisons d’être prudent est la péréquation. J’imagine que PKP envisageait transformer l’humiliante péréquation en honorables frais de traverse du pétrole, sale mais indispensable pour l’heure jusqu’à épuisement. Pendant que nous en sommes, nous pourrions demander que les sables bitumineux soient déclarés par le Canada réserve du patrimoine mondial.
    L’institut se cherche un directeur. Se cherchera-t-il des gouverneurs pour un conseil, comme en a L’idée fédérale : Réseau québécois de réflexion sur le fédéralisme. Vous pourriez vous proposer comme volontaire pour joueur offensif à l’un des 10 pour que vous énumérez et détaillez, défensif à l’un des 10 autres et généralement tranquille sur le banc pour les 8 restants.