Appel au rejet de l'entente entre le gouvernement et les leaders étudiants.

De plus, dire qu’au Québec, nous n’avons pas les moyens d’offrir la gratuité des études, c’est prendre les gens pour de parfaits imbéciles.

Tribune libre

On ne se contera pas d’histoire. Si certains trouvent acceptable l’entente entre le gouvernement et les étudiants, elle est au contraire une très, mais une très mauvaise entente.
Le défi est de taille. Mais il faut le relever. C’est celui de la réouverture de toute la question du financement des études supérieures et des dépenses des institutions qui les dispensent. Il faut obtenir du gouvernement qu’il fasse le ménage avant de taxer. Une démarche qu’il n’a jamais eu le courage de faire depuis 2003. Bien au contraire, nous avons vu la pire des médiocrités gouvernementales à l’œuvre. La corruption est généralisée et des millions sont dépensés en retour d’ascenseur aux amis du régime.
Le gouvernement n’a donc jamais eu la légitimité de taxer les étudiants comme il compte le faire. Comment dans ce cas expliquer l’appui majoritaire à la hausse des frais de scolarité selon les sondages? Simple! Jamais dans l’histoire un groupe d’individus n’a fait l’objet d’une telle campagne médiatique de dénigrement et de salissage menée tambour battant.
Mais aussi, il ne faut pas avoir peur de le dire, nous vivons dans une république de satisfaits. Nous n’aimons pas être dérangés. De plus, nous n’avons pas de mémoire collective. Car, s’il y avait au sein des leaders de cette société une once de fierté, nous ne verrions pas des chefs syndicaux voler au secours du gouvernement Charest pour convaincre les étudiants avec leur paternalisme de boîte à lunch de retourner sur les bancs d’école.
Avec l’entente proposée aux associations étudiantes, il est évident que tous ont abdiqué devant la perspective d’engager un véritable et profond débat de société sur le sens à donner à notre système d’éducation. Voulons-nous une société du savoir ou une société de porteurs d’eau qui enrichira les autres? Telle est la question préalable!
Une question que ne voulons pas poser, empressés que nous sommes de retrouver notre petite paix bien individuelle et égoïste. Pressés que nous sommes d’aller travailler chacun seul dans nos chars polluants sans nous faire bloquer le pont.
Les orientations vers des restrictions au savoir par la tarification ne sont pas innocentes pour le gouvernement corrompu de Jean Charest qui s’évertue à nous spolier de nos richesses. Pour lui, moins nous saurons et mieux cela vaudra.
Qu’est-ce que les étudiants en retirent? Des peanuts. Ils se sont fait avoir jusqu’à l’os. Pressés de toutes parts de mettre fin au conflit, ils auront réglé à rabais et laissé tomber pour une poignée de fric des enjeux que nous ne pouvions plus laisser passer. Dommage!
Par ailleurs, peut-on savoir ce que sont allés faire les leaders syndicaux de la FTQ, (un syndicat de boutique aussi mafieux que le gouvernement) à la table des négociations? Répondaient-ils à une commande des boss? Quel a été le rôle de Gille Duceppe dans le règlement de ce conflit? Nous ne saurons probablement jamais ce que tous ces tordus fricotaient pour faire plier les leaders du mouvement étudiants.
De son côté, le gouvernement était lui aussi dans un étau. Les sessions qui allaient s’annuler, la main-d’œuvre estivale qui allait manquer, la violence qui dégénérait à cause de Jean Charest lui-même, bref, la pression était forte. Voilà pourquoi les recteurs qui commençaient à trouver la soupe chaude en raison du questionnement autour de leurs privilèges royaux sont allés rencontrer le gouvernement il y a une semaine pour lui demander de s’asseoir avec les leaders étudiants, même la CLASSE. Imaginez! Charest, la menisse Beauchamp et tous les autres suiveux cuisaient alors et cuisent toujours dans leur jus. C’était le temps et c’est donc toujours le moment ou jamais d’obliger le gouvernement à nettoyer avant de taxer.
Il fallait l’obliger à surseoir à sa décision pour au moins 12 mois, le temps de mettre sur pied une commission chargée d’étudier les revenus et dépenses des institutions d’enseignement supérieur. Au minimum, exiger une loi obligeant la reddition de compte. Mais ça, on comprendra que les recteurs et le gouvernement n’en veulent absolument pas. Cette bande de faux-culs, gras dur du régime, qui ont profité des études bon marché sont tous là aujourd’hui pour faire la leçon aux étudiants. Quels sales hypocrites! Mais leur demander ce qu’ils font avec notre argent? Pas question!
Il y a bien eu quelques pavés lancés, des blessés graves certes, mais nous sommes en guerre. Et une guerre, ça fait hélas des victimes. Et ceux à l’origine du conflit, ce sont Jean Charest et le gouvernement libéral. Cette guerre, c’est pour une richesse qui s’appelle le savoir. Je le répète. Dans une société, tout ce qui de près ou de loin limite l’accès au savoir est hautement néfaste. C’est un facteur capital qui fait toute la différence entre enrichissement et appauvrissement.
De plus, dire qu’au Québec, nous n’avons pas les moyens d’offrir la gratuité des études, c’est prendre les gens pour de parfaits imbéciles. Voilà pourquoi le gouvernement Charest refuse obstinément ce débat. Pour lui, idéalement, la richesse et le savoir ne doivent appartenir qu’à la caste des élus du dieu capitaliste, ceux qu’on nomme aussi amis du régime.


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    7 mai 2012

    Ce qui se passe, c'est que les écarts entre riches et pauvres se sont tellement creusés depuis les trente dernières années au Québec que ces écarts ressemblent maintenant à ce qui existe dans le tiers-monde.
    Pour sortir de l'actuelle tiersmondialisation du Québec, il faudrait appliquer ce que le légendaire et regretté syndicaliste Michel Chartrand appelait le "revenu de citoyenneté universel", revenu qui établirait un véritable partage de la richesse collective et qui permettrait à tous les Québécois sans exception de vivre décemment, de s'épanouir et d'être heureux.