Il y a peu de temps je pris contact avec le Parti National Écossais (SNP) au sujet de ses stratégies pour une Écosse indépendante. La similarité des démarches politiques, les stratégies utilisées, les contrecoups des opposants, etc, une longue liste de points invite à la comparaison. Je contactai le SNP plus précisément au sujet du référendum à titre d’outil vers l’indépendance. Plus précisément, ses défis, défauts et alternatives. Les leçons tirées de l'expérience au Québec amènent à réexaminer cette approche pour en favoriser une plus concluante.
L'art du référendum comporte de sérieux vices de confection. Il contraste et polarise deux camps dans un face à face antinomique, sur un seul sujet. Les nuances et l'intelligence des propos sont blanchies dans un duel qui nourrit démagogie et dramatisation démesurée chez l'opposant.
Il est jugé inhabituel, exigeant une excuse circonstancielle pour être tenu et gagné. Il est difficile à tenir plus de deux fois dans une génération au risque de saboter l'image de l'option perdante à répétition. Quelconques gains d'appui révélés entre deux consultation sont vite oubliés, marginalisés.
Il pousse un parti souverainiste à gouverner une province le temps qu'il soit tenu, et l'oblige à saboter le cœur de ses principes s'il doit gouverner après son échec.
Les opposants à l’autodétermination du Québec savent maintenant qu’il existe un malaise face aux référendums. Ils ont compris comment la déprime post référendaire sert leur cause.
Ils ont découvert que la paralysie qu'elle crée garde la porte bien fermée et il est à leur avantage de laisser croire aux citoyens qu’il n’existe aucun autre moyen.
Ils cultivent un sentiment d’impuissance qu’ils tentent ensuite de canaliser en affirmation docile dans une idéologie vague de fédéralisme « d’ouverture » et une doctrine stagnante de statu quo.
L'adversaire aime donc confondre rejet populaire du référendum et rejet de la souveraineté en soi. Par ailleurs, si certains n'osent pas affirmer que l'électorat rejette la souveraineté en soi, ils disent volontiers qu'il rejette le référendum.
L'âme du problème est que souveraineté est devenu synonyme de référendum. Voilà qui est un handicape stratégique majeur. Le bagage négatif que traîne l'expérience de référendum teinte malgré lui l'option qu'il cherche à ratifier.
Le mythe urbain comme quoi l'un ne va pas sans l'autre est à la fois une arme pour l'adversaire et une syncope pour la cause.
Le sentiment d'impuissance et d'impossibilité que projette l'ombre du référendum suffit à plusieurs pessimistes de croire à l'impossibilité de la souveraineté en soi, pourtant deux choses bien distinctes. L'un est un choix, une cause, un but; l'autre n'est qu'une méthode, une technique parmi d'autres pour le permettre ou le retarder.
La méthode a été tenté à deux reprises et bien qu’elle puisse porter fruit un jour, elle comporte toujours le risque paralysant d’un 3ième échec impossible à discerner par sondage.
Autre point, la décision de tenir un référendum ou non, c'est-à-dire l'initiative et le pouvoir de régler la question nationale, se trouve confiné dans les mains d'un cercle restreint de stratèges. Un monopole inaccessible dont les partisans ne peuvent qu'être à la merci, se croisant les doigts, priant que leur cause soit entre bonnes mains.
Par ailleurs, référendum et étapisme sont beaucoup plus vulnérables au changement démographique. Une société change plus en quinze ans qu'en cinq ans. Dans un contexte où le noyau d'électeur le plus favorable au projet doit lutter pour conserver son poids démographique, l'occasion de se prononcer sur la question par référendum, rare et exceptionnel, éloigne et réduit les fenêtres d'opportunité où ce qu'il lui reste de poids peut faire la différence.
UNE VOIE ALTERNATIVE
Une stratégie au potentiel plus efficace pour établir la souveraineté politique existe bel et bien comme alternative. Une élection classique gagnée à double majorité suivie d’un vote libre à l’Assemblée Nationale sur une déclaration d'indépendance.
Il est entendu par «double majorité» qu'un parti obtient à la fois une majorité de députés élus et une majorité du vote populaire. Dans un système électoral qui permet l'un sans l'autre, l'obtention de cette double majorité est essentielle pour évacuer quelconque répudiation de légitimité politique.
Les mots «double majorité» sont donc de la plus haute importance. Ils constituent la clef d’une légitimité irréfutable. Puisque cette légitimité est le point le plus susceptible d’être attaqué par l’opposant, elle mérite une attention première.
LES AVANTAGES TACTIQUES
Le premier avantage de cette stratégie est la fin de la paralysie référendaire. Inscrite dans le programme d'un parti, la question se débattrait à chaque élection sans malaise post référendaire, sans conclusion tirée d'avoir raté une fenêtre historique qui ne reviendra plus, sans gêne d'avoir à inclure ou non l'option au calendrier.
La chance de se prononcer sur la question serait récurrente, à tous les quatre ou cinq ans selon le cycle naturel des élections. Pour l'électeur, il y aurait toujours une nouvelle chance, de changer d'avis, de réfléchir à l'option... sans sentiment de devoir remiser la question.
Cette nouvelle avenue, en étant récurrente de nature, permet au sujet d'être apprivoisé, rendu concret, familier, simple et accessible.
La récurrence du thème de la souveraineté et de sa possibilité imminente à chaque élection est également bénéfique à la sensibilisation des nouveaux venus à la question. Les quelques 600 000 immigrants établis au Québec depuis le dernier référendum ont peu ou pas entendu parler du sujet. Ils ignorent la question et sont plus susceptibles d'être insensible à la cause.
En contraste, les nouveaux venus qui ont passé à travers une expérience de débat concret sur le sujet sont plus susceptibles de s'y préparer, de se sensibiliser à la question, d'en discuter, voir de sympathiser et possiblement même d'adopter l'option.
Cette alternative est aussi moins vulnérable au changement démographique. Une société change plus en quinze ans qu'en cinq ans. La chance de voter sur la question aux cinq ans rapproche et multiplie les fenêtres d'opportunité où le poids démographique de l'électorat le plus adepte au projet peut toujours faire la différence.
Le vote est également plus démocratique, puisqu'il remet dans les mains des électeurs la décision du moment, plutôt que la remettre à un cercle restreint de stratèges qui doivent juger d'une date propice à un référendum.
L'approche a aussi le mérite de tenir son adversaire sur ses gardes en permanence. Le discours démagogique selon quoi la question est close ne sera plus applicable. Il perdra une arme d'intimidation et sera amené sur la défensive. L'adversaire ne pourra plus se reposer et refaire ses forces, il ne pourra plus prétendre tourner la page suite à un référendum au «Non» gagnant. C'est donc également une stratégie d'épuisement de son adversaire.
Il sera amené de façon presque permanente à dépenser ressources, énergie et capital humain. Une position intenable à long terme. Et ce à moindre effort pour l'option souverainiste, puisqu'il ne suffit de son côté qu'inscrire ses intentions au programme et mener une campagne d'information médiatique claire et simple.
Une campagne d'ailleurs facilement compréhensible par l'électorat, beaucoup plus accessible et simple à comprendre que les embuches juridiques ou autres que l'adversaire sera amené à inventer de toute pièce et justifier.
Braquer les projecteurs sur un vote historique en Assemblée capte l'imagination populaire beaucoup mieux qu'un processus référendaire.
En plus d'adoucir la polarisation bête en deux camps irréconciliables, l'alternative de l'élection classique permet un esprit de coalition non partisane entre plusieurs partis qui ont l'objectif national à cœur.
LE BON VÉHICULE, LE BON TEMPS
Peu importe ses défauts actuels ou passés, c’est d'abord au parti de René Lévesque que doit être adopté cette stratégie. Il est toujours le seul autre parti majeur assez centriste et généraliste pour rassembler le nombre de votes suffisant dans un avenir rapproché.
L'approche étant fraîche et audacieuse, elle gagne à être tempérée et vendue par un visage connu et rassurant, un parti avec un capital de sympathie et de crédibilité établi.
Le parti a le sérieux nécessaire en ayant déjà gouverner à deux reprises la future nation, contrairement aux autres partis souverainistes plus marginaux, mal connus, dont certains tiennent déjà cette stratégie mais où tout reste à faire.
Le parti gagne à adopter cette stratégie maintenant qu’il achève sa restructuration dans l'opposition. Étant un changement stratégique relativement important, il doit s'inscrire dans un «retour de l'abysse», dans un moment de repos et de réflexion à l'ombre qui suit un échec mais qui précède une nouvelle lancée.
Il ne suffit pas de répéter la tentative. Il faut l'adapter, l'améliorer. Se relever pour se battre à nouveau a du mérite, mais seulement si le héros a appris de sa défaite et sait maintenant mieux où frapper pour remporter sa cause.
DANS LE CAS D'UNE ÉLECTION GAGNÉE SANS DOUBLE MAJORITÉ
Si le parti ne parvient pas à obtenir une double majorité et est élu comme gouvernement minoritaire, il devra alors choisir entre former une coalition avec un autre parti et procéder au vote ou céder le pouvoir au 2ième parti ayant remporté le plus de sièges, en cédant le nombre de sièges suffisant pour être un siège en moins en nombre.
Ce geste, s'il doit arriver, sera perçu avec respect de la part de l'électorat. Il légitimera encore plus le parti lorsqu'il finira par obtenir sa double majorité à une élection future.
Il démontrera son attachement à ses principes démocratiques, sans dire qu'il évitera au parti de gouverner une province, qui est contraire à sa cause première et qui finit, comme tout gouvernement, par perdre la faveur populaire au gré des élections.
Comme tôt ou tard, le peuple veut du changement, le parti arrivé second à qui serait laissé le pouvoir finira par user l'opinion populaire, ce qui ne peut que renforcir les votes au parti ayant acquiescé le pouvoir et cette fois, lui assurer sa double majorité. Une patience qui ne peut qu'être constructive et payante.
Car il vaut mieux passer cinq ou dix ans en opposition pour ensuite confortablement déclarer l'indépendance que gouverner deux ans, perdre son référendum, gouverner un autre huit ans pour ensuite passer dix ans dans l'opposition et tout recommencer.
Lorsqu'un gouvernement perd son référendum, sa parole perd du poids et donne par défaut des arguments à l'adversaire. En contraste, lorsqu'un parti perd son élection, sa défaite est plus vite oubliée, éclipsée par l'attention donnée au parti gagnant.
Si les électeurs sont allergiques à quelque chose, c'est à la méthode, et non à l'idée ou même au parti en soi. Si adopter ce programme pousse des électeurs vers un autre parti, sa lucidité, sa simplicité et ses chances de réussite en attireront davantage - le bilan final restera positif.
Le stratège souverainiste oublie trop souvent qu'une des conjonctures gagnantes les plus importantes est le cycle naturel d'alternance des gouvernements: l'écœurement populaire naturel qui survient après qu'un parti aie été plus de 10 ans au pouvoir.
Le projet doit naviguer cette vague pour profiter de sa force, et jamais cette vague n'est aussi forte qu'à l'élection initiale. Plus un gouvernement reporte le projet loin dans son mandat, plus il perd cette lancée, cet appui clair de changement.
Les stratèges actuels feraient donc un double faux-pas, le premier étant de favoriser un référendum au lieu d'un vote en Assemblée, le second étant de reporter le sujet au creux de son mandat au lieu de l'inscrire dans son tout début.
Les «gestes de souveraineté» actuellement proposés (constitution, citoyenneté, etc.) gagnent à être encadrés dans une démarche cohérente.
Sans tout le sérieux d'une déclaration d'indépendance et le rapport de force qu'il permet, ces «gestes de souveraineté» sans souveraineté seront vite menés à la dérision par l'adversaire et déclarés mort-nés. Ils seront interprétés comme des concessions majeures de la part du fédéral, inacceptables et rejetés.
Bien que ce rejet peut renforcir la sympathie populaire pour la cause, il est ambitieux de croire qu'il serait suffisamment puissant pour y asseoir une victoire référendaire.
Les gifles reçues du fédéral n'ont plus l'effet d'antan. Elles sont prévisibles, connues. Le citoyen d'aujourd'hui est plus cynique et moins naïf, il espère moins, n'a plus de rêve fédéral fort à décevoir, il est habitué aux coups, blasé.
Coups de chien, menaces de partition, loi sur la clarté, scandales des commandites, attaques à la loi 101, etc. Le rejet d'une constitution et d'une citoyenneté québécoise est assuré et pâlit en comparaison. Le pointage est prévisible. Compter y faire le plein de sympathie nécessaire est douteux. Le carburant est trop maigre. Compter sur une réaction au rejet ne suffit pas en soi.
En revanche, donner le pouvoir aux citoyens de créer un nouvel État-Nation par élection directe classique apporte du jamais vu fortement attirant. Du vrai changement, sans pression, à la portée de la main, dès qu'ils le choisissent. L'inscription de cette intention dans le programme d'un parti majeur est le changement que beaucoup attendent.
Il peut être sage pour un parti souverainiste de gouverner une province pour une période de temps. Il gagne de la crédibilité, se familiarise avec les outils du pouvoir, s'organise et positionne certains joueurs. Les électeurs apprennent à domestiquer des visages, gagner confiance, etc. Le parti peut pousser certaines réformes qui préparent le terrain au futur pays, voir qui en accélère l'arrivée.
Ceci dit, il arrive un temps où le parti n'a plus de réputation ou de crédibilité à établir, n'a plus de réformes majeures à faire pour préparer ce terrain. S'il en reste, elles n'ont plus raison d'être entreprise avant l'objectif plutôt qu'après. Ni d'ailleurs d'être faites par un parti opposant fédéraliste qui cherche à puiser dans le vote nationaliste.
Il devient alors dangereux pour le parti de poursuivre sur ce chemin. Son principe premier restant inaccompli, il dégage une image d'incapacité et décourage la faisabilité du projet aux yeux des citoyens.
Voir un gouvernement souverainiste diriger année après année une province sans faire d'histoire envoie un signal d'impuissance malsaine à la cause.
Le partisan tient sa part du contrat, il porte un parti souverainiste au pouvoir. Maintenant le parti doit honorer sa part du contrat et exécuter cette souveraineté.
Le réel partisan vote pour la souveraineté et non pour avoir la chance de voter dans un référendum. Il vote pour le changement, pour de l'action immédiate. Plus cette équation sera directe, plus son appui sera clair, stable et légitime. Et plus il sera légitime, plus le parti lui-même verra son audace légitimée.
Le parti a fait ses preuves à deux reprises qu'il peut gouverner une province, il est inutile de le prouver à nouveau. Il gagne maintenant à écrire un nouveau plan de route noir sur blanc dans son programme.
Avant le prochain scrutin, il doit signaler aux médias du monde entier que s'il remporte une majorité de sièges et une majorité de vote populaire, il soumettra en vote libre à l'Assemblée Nationale un projet de loi déclarant la souveraineté politique du Québec, l'adoption d'une constitution et la création d'une citoyenneté.
L'idée est présente depuis le début (Bourgault, Ferretti, D'Allemagne et cie) - elle a été mise de côté et sous-représentée trop longtemps.
Les «référendiens» qui s'y opposent doivent être amenés à défendre leur approche, à cesser de prendre pour acquis qu'elle est la seule valable, à prouver aux partisans qu'ils ont appris quelque chose de la défaite et à expliquer comment ils comptent adapter la stratégie pour une victoire. Leurs arguments gagnent à être adressés un à un et testés contre l'option alternative.
Le SNP Écossais est au pouvoir pour la 1ière fois de son histoire. Il compte tenir un référendum. Comme le PQ en 1976, il cherche en parallèle à gagner de la crédibilité en tant que gouvernement tout court, tout en tentant de rapatrier des pouvoirs de nation souveraine. Bref, le SNP est dans la phase de briser la glace sur le sujet et apprivoiser la confiance d'un électorat. S'il perd son référendum, tout comme au Québec, l'étapisme frappera un jour un mur.
Il est possible que le SNP n'aurait pas été élu au pouvoir sans jouer d'abord à l'étapisme.
Il est possible que la véritable stratégie globale débute par jouer la carte du référendum en douceur, gagner le pouvoir, construire sa crédibilité, rapatrier ce qu'il est possible de rapatrier, perdre son référendum, continuer à gouverner, user l'opinion populaire, perdre le pouvoir, adopter la stratégie du vote en Assemblée, attendre que l'usure du temps libère à nouveau la voie pour reprendre le pouvoir avec double majorité, appuyé par sa crédibilité passée, et finalement procéder au vote sur la déclaration d'indépendance.
Les arguments originaux de Claude Morin en faveur de l'étapisme avaient du bon, mais leurs limites, encore lointaines en Écosse sont au Québec aujourd'hui atteintes.
Antidote aux paralytiques
Souveraineté par élection classique à double majorité
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4 commentaires
Archives de Vigile Répondre
13 mai 2011Monsieur Charlebois,
Très bien votre analyse de la question écossaise et ses
rapports probables avec un reférendum.
Je me suis particulièrement intéressé au cas de la Norvège
qui a réalisé son indépendance de la Suède en 1905, après
50 ans de tergiversations. Il existe chez les auteurs
norvégiens de nombreux travaux anti-suédois qui se
rapprochent des nôtres. Jamais les Norvégiens ne se
sont pris en charge au cours de leur histoire. ILs ont
d'abord été inféodés aux Danois, puis aux Suédois.
Je demeure convaincu que dans deux ans, Madame Marois
devra jouer le tout pour le tout et ne pas hésiter à
inscrire dans ses messages électoraux les propositions
radicales dont j'ai déjà fourni les détails.
Il faudra que cette fois, le peuple Québécois décide
une deuxième chance aux dés, comme il vient de le faire
avec cette dernière élection. Nous n'avons pas encore
vécu les conséquences de cette décision dans tout
l'espace continental canadien et sur Ottawa. Nous
devons prévoir les conséquences à court et long terme
d'un parti conservateur en position de force et favorisant
les politiques anti-centralisatrices de l'Alberta, la
Colombie Britannique, la Saskatchewan, le Manitoba et
l'Ontario du Nord.
Mieux vaut suivre les événements de près, chacun dans
son contexte, que s'évertuer à construire des théories
et des scénarios qui ne mênent nulle part.
Le temps de la stratégie d'État est arrivé. Il y a treize
principes fondamentaux en stratégie d'État, dont le
premier, duquel dépendent tous les autres, s'énonce
comme suit:
APPRÉCIATION RIGOUREUSE DU CONTEXTE.
JRMS
Lise Pelletier Répondre
13 mai 2011Bonjour M.Charlebois,
Correction à mon commentaire précédent., concernant votre nom. Désolée de cette erreur.
Evidemment cela ne change aucunement mon opinion sur votre texte.
Merci M.Charlebois
Lise Pelletier Répondre
13 mai 2011M.Bariteau,
Le mot "référendum" honni par beaucoup de Québécois depuis celui de 95 a en effet démoralisé les partisans et militants sur l'avenir de leur pays. Indépendantiste depuis plusieurs années, j'ai lu différents textes sur la façon d'y arriver, leur pertinence à chacun a fait que souvent je me suis demandée quelle était la meilleure.
Pour moi, la simplicité en toute chose est essentielle. Voilà pourquoi, cette élection misant sur la "double majorité" me plaît. Elle a le mérite d'être directe et sans ambiguité, alors que la question référendaire demeure sujette à l'interprétation des uns et des autres, selon le libellé lui-même toujours difficile à définir.
De plus, comme vous le mentionnez, elle a le double avantage de rester dans l'actualité à intervalles réguliers selon les élections qui suivent.
Un travail est à faire également de la part des partis souverainistes afin de remettre leur objectif dans l'oeil médiatique afin de redonner aux militants le souffle dont ils ont besoin pour revenir au bercail. L'élection fédérale qui a donné l'opposition au NPD, et ceci grâce aux Québécois est un message clair du rejet du PCC mais également du sur-place des détenteurs de l'option souverainiste.
Maintenant, M.Bariteau, avez-vous l'intention d'envoyer ce texte au Parti Québécois et Québec solidaire, si oui, l'establishment va-t-il en tenir compte, et vous, en faire le suivi et nous informer par d'autres textes.
Etant d'avis que l'indépendance doit se faire par le peuple et non par le parti qui en détient l'option, le droit de ce peuple à choisir la façon pour ce faire, ne peut être détenu par une poignée de personnes présentes dans les hautes sphères du Parti Québécois ou Québec Solidaire.
A suivre des possibilités pour mettre cette idée en avant si aucun des partis n'en tient compte.
Merci M.Bariteau
Lise Pelletier, membre du Rassemblement pour l'Indépendance Nationale.
Claude Bariteau Répondre
12 mai 2011Louis Charlebois, bonjour,
je partage votre point de vue concernant le référendum pour des motifs semblables et différents, notamment le fait que la loi de clarification a conduit à une mainmise canadienne sur cette démarche.
Avec l'élection décisionnelle à double majorité, ce ne peut pas être le cas, car le projet revient constamment et les élus, s'ils sont majoritaires et le projet appuyé majoritairement, ont le mandat de procéder.
Le point important ici est l'obtention d'une majorité de support en faveur de l'indépendance, donc que ce projet soit au coeur de l'élection.
Il peut l'être de deux façons. Via un parti, ce que vous xsuggérez, ou via une coalition de partis, ce qui est aussi possible, car il y en a déjà deux au Québec qui prônent l'indépendance.
J'ai développé mes idées dans un livre, paru en 2005 chez Les Intouchables, intitulé : Pour sortir de l'impasse référendaire, 219 pages.
Pour diverses raisons, cette idée n'a pas reçu l'attention à laquelle je m'attendais. La principale est que le référendum étant le seul moyen envisagé, il permet aux partis qui se disent en faveur de l'indépendance de vouloir réaliser autres choses avant de s'y lancer.
La conséquence, comme vous le signalez, est de faire la promotion de la prise du pouvoir provincial, de chercher des conditions gagnantes et, pour les chercher, de remettre à plus tard la question de l'indépendance.
C'est l'approche actuelle du PQ qui entend jouer la carte de l'identité pour provoquer le Canada et susciter une vague pro-indépendance alors que les élections du 2 mai viennent de faire la démonstration que les portes canadiennes demeureront scellées, le NPD, qui a reçu un flot de votes au Québec, se retrouvant dans l'opposition.
Aussi suis-je d'avis que le temps est à l'élaboration d'une coalition pour transformer l'élection provinciale de 2012-2013 en un tremplin pour l'indépendance.
Claude Bariteau