Affaire Stephen Bronfman: Justin Trudeau satisfait, l'opposition s'indigne

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Il est bien le seul

La réaction du premier ministre Justin Trudeau à l'affaire Bronfman, mercredi, a soulevé l'indignation des conservateurs et des néo-démocrates qui demandent davantage de réponses.


M. Trudeau a affirmé être satisfait des explications livrées par Stephen Bronfman, un ami personnel et responsable de la collecte de fonds du Parti libéral du Canada (PLC), concernant les Paradise Papers.


La fuite de documents en début de semaine a permis de lier M. Bronfman à une fiducie outre-mer qui lui aurait permis d'éviter de verser des millions de dollars à l'impôt.


«On a obtenu des garanties - les mêmes garanties qui étaient dans la déclaration publique que tout était conforme - et on est satisfait de ces garanties et de cette déclaration», a répondu M. Trudeau à la question d'un journaliste à Hanoï au Vietnam où il était en visite.



Dans un communiqué diffusé lundi, M. Bronfman écrit n'avoir «jamais financé ni utilisé de fiducies offshore».


Il admet toutefois avoir fait un prêt commercial à la fiducie Kolber il y a plus de 25 ans remboursé en cinq mois et qui était conforme «à toutes les exigences légales, y compris en matière fiscale». Cette fiducie est enregistrée aux îles Caïmans, un paradis fiscal, selon le Toronto Star et CBC/Radio Canada.


Les comptes dans les paradis fiscaux sont un moyen légal utilisé par des riches et des sociétés pour réduire leur fardeau fiscal. Toutefois, l'anonymat entourant certains de ces comptes porte des détracteurs à les associer à de l'évasion fiscale, au blanchiment d'argent et au crime organisé.


Enquête de l'Agence du revenu?


Les propos de M. Trudeau ont fait sursauter certains députés de l'opposition.


Le Bloc québécois estime qu'il s'agit d'un manque de jugement qui pourrait envoyer un mauvais signal à l'Agence de revenu du Canada (ARC).


«Tous les fonctionnaires reçoivent d'abord les ordres du premier ministre, donc si le premier ministre dit non c'est correct, ça peut les influencer», a affirmé le député Gabriel Ste-Marie.


L'ARC a le pouvoir de mener des enquêtes criminelles sur des cas d'évasion fiscale.


Le premier ministre Justin Trudeau avait affirmé lundi que l'ARC «examine tous les liens avec des entités canadiennes et prendra toutes les mesures appropriées en ce qui concerne les Paradise Papers».


Les conservateurs veulent savoir si cela inclut l'argentier du PLC.


«Est-ce que la ministre peut confirmer que M. Bronfman n'est pas sous enquête de l'ARC?», a demandé la députée Lisa Raitt lors de la période des questions mercredi.


«L'opposition sait très bien, M. le président, que comme ministre du Revenu national, je ne peux commenter aucun cas particulier», a répondu la ministre Diane Lebouthillier.


Témoignage de Bronfman en comité?


Le Nouveau Parti démocratique (NPD) a déposé une motion mercredi pour inviter Stephen Bronfman et Leo Kolber, ex-sénateur et ex-responsable du financement du PLC, à s'expliquer devant le comité des finances. M. Kolber est le propriétaire de la fiducie à laquelle M. Bronfman a contribué, selon le Toronto Star et CBC/Radio Canada.


«On veut savoir c'était quoi la situation (de M. Bronfman), pourquoi il l'a fait, c'est quoi les règlements qui ont permis cette activité, est-ce qu'il y avait du lobbying?», a énuméré le chef du NPD, Jagmeet Singh.


«On veut en savoir plus et les Canadiens ont le droit d'en savoir plus.»


Il y a peu de chances que le comité des finances accepte la motion du NPD puisque les libéraux y sont majoritaires.