Une invitation au dépassement de soi

Actuels ou fictifs, nos héros nous inspirent

Ils augmentent la fierté nationale, la volonté d'agir et de s'émanciper

Tribune libre


L'un de mes beaux souvenirs de l'école primaire durant les années soixante est lié à au petit livre illustré d'Histoire du Canada, qui à l'époque signifiait pour nous "Canada français". À chaque période de lecture, tous les enfants plongeaient dedans avec ravissement.

C'était le livre idéal pour inculquer aux jeunes la fierté d'être d'ici. Il foisonnait de héros tous plus grands que nature: Dollard des Ormeaux, Jeanne Mance, D'iberville, La Vérendrye, les Saints Martyrs canadiens, Katéri Tékakwhita, Louis Jolliet, Radisson et DesGroseillers, et j'en passe.

Explorateurs, défenseurs de la patrie, coureurs des bois, colonisateurs, découvreurs de terres nouvelles, défenseurs de la foi jusqu'au supplice, c'est tout ce qu'il fallait pour nous donner le goût de l'aventure et de nous surpasser comme eux l'avaient fait avant nous.

Dans les ruelles, dans la cour d'école, on jouait souvent à les incarner et à accomplir des exploits grandioses. On regardait à la télé D'Iberville avec Albert Millaire, Radisson, Ouragan et d'autres encore. On rejouait l'émission de la veille tous ensemble.



Peu importe que les auteurs du livre aient embelli quelque peu les faits. Car le message essentiel qui était transmis était le bon: le dépassement de soi, le goût d'en faire autant, l'amour de sa patrie. C'est comme ça que la fibre nationaliste se développait à l'époque. Et cela a fort bien réussi chez moi.

Il y a eu par la suite une vague de "rectification des faits" du genre "ce n'était que ça" dans l'enseignement de l'histoire mise de l'avant par une certaine strate de technocrates patentés issus de la révolution tranquille qui reflétait le goût morbide de l'époque de provoquer la désillusion et le désenchantement par l'approche clinique de l'histoire. C'était passer à côté de l'essentiel. Rogner le contenant pour en gâter le contenu. Percer la boîte de conserve pour la vider, exsangue.

C'est pourquoi on ne peut que se réjouir du succès que remporte au box-office le film portant sur l'homme fort Louis Cyr. Il a lutté pour demeurer ce qu'il était, fier de son identité et de ses origines. Je prédis même un prix d'interprétation à Antoine Bertrand, magistral et convaincant.



Je m'amusais récemment à lire les aventures de l'agent IXE-13, l'as des espions canadiens-français, très populaires durant les années cinquante et soixante, écrites par le folkloriste Pierre Daigneault, artiste versatile s'il en fût un, sous le nom de plume de Pierre Saurel (1 000 épisodes publiés sur vingt ans et une sélection disponible en bibliothèque). Chaque génération a eu ses héros qui reflétaient les aspirations du temps.

On se souvient du film parodique tourné par Jacques Godbout:



Nos héros bien à nous sont là pour nous inspirer à se dépasser, à tenter d'atteindre l'inaccessible étoile, c'est ce qui fait toute leur valeur d'exemple à suivre. Ils nous donnent la volonté d'agir, de changer les choses, de foncer.

C'est avec une confiance en soi collective acquise par la saine émulation de nos courageux héros que nous trouverons l'élan nécessaire pour mettre en branle la réalisation de notre indépendance.


Les statues de nos héros immortels sur la façade de l'Assemblée nationale:
http://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%B4tel_du_Parlement_du_Qu%C3%A9bec

Radisson:
http://www.youtube.com/watch?v=FI-PIHUfaq8

Ouragan:
http://emissions.ca/emissions/ouragan-568.php

L'agent IXE-13:
http://www.erudit.org/culture/lq1076302/lq1121947/40616ac.pdf

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Réjean Labrie817 articles

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Réjean Labrie est natif de Québec. Il a fait une partie de sa carrière dans la fonction publique provinciale.

Il tire la plus grande fierté d’être un enraciné de la 11ème génération en sol natal. Son élan nationaliste se porte sur la valorisation de la culture québécoise et sur la préservation de l'identité culturelle québécoise et de sa démographie historique.

Il se considère comme un simple citoyen libre-penseur sans ligne de parti à suivre ni carcan idéologique dont il se méfie comme des beaux parleurs de la bien-pensance officielle.

L'auteur se donne pour mission de pourfendre les tenants de la pensée unique, du politiquement correct, de la bien-pensance vertueuse, toutes ces petites cliques élitistes qui méprisent le bon peuple.

Plus de 815 articles publiés en ligne ont été lus un million 400 000 fois par tous ceux qui ont voulu partager une réflexion s'étendant sur une période de plus de 14 ans. À preuve que l'intérêt pour une identité nationale québécoise affirmée ne se dément pas, quoi qu'on en dise.





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    10 août 2013

    @Michel Bélisle alias Didier
    Vous avez raison de dire que les jeunes de moins de 40 ans furent endoctrinés par le (système) comme vous dites.
    Cependant. M. Labrie a raison de rappeler l'histoire du Québec, afin d'en rejoindre le plus possible de ces jeunes endoctrinés.
    Les plus âgés sont moins endoctrinés et vont participer a rectifier des faits a leurs progénitures et il le faut absolument pour qu'ils puissent pouvoir vivre libre dans notre nation.
    Il y a eu un endoctrinement majeur sur nos jeunes des dernières générations: En leurs disant: "L'occident est raciste", ce qui est totalement FAUX.
    Il est facile de le voir et de le prouver, car nous avons sous les yeux des faits démontrables, que les occidentaux ne sont pas RACISTES.
    On nous a répété souvent, soit a l'école, a la télé, nos médias et différents moyens de communications, que nous étions des racistes parce que nous avions la peau blanche et ceci est un mythe dans les têtes des gens peu importe la couleur de sa peau.
    Pour vous démontrer le contraire de notre supposé racisme (que nous avons sous les yeux) mais nous ne le voyons pas a cause de cet endoctrinement, c'est nous comme occidentaux a la peau blanche qui ne pouvons circuler dans des pays dont les citoyens ont la peau plus foncés. Nous recevons dans notre nation plusieurs communautés, dont des Africains, des Haïtiens, des Magrébins ou musulmans, qui circulent librement dans nos rues, nos villes, notre nation, sans qu'ils ne soient importunés par notre racisme, par contre,qui nous accusent régulièrement d'être des RACISTES.
    Si je vous démontre l'envers de la médaille; Nous comme occidentaux, ou nos décideurs, ne pouvons aller nous promener librement dans leurs rues, leurs villes, leurs pays respectifs et sans être harcelés, intimidés et même de mettre nos propres vies en danger.
    Si vous doutez, prenez un billet d'avion pour n'importe quels pays que je vous ai énuméré ci dessus et vous viendrez nous raconter, comment vous avez été reçu.
    Il faut absolument que les plus AGÉS, aient des discussions franches avec leurs progénitures.
    Par contre, ils doivent leurs dire: Ce n'est pas parce que NOUS, nous ne sommes pas des racistes, que les autres ne sont pas racistes de NOUS, et cela nous n'avons PAS grand pouvoir sur le racisme des autres.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 août 2013

    M. Labrie,
    Je vais le dire crument: Le peuple québécois n'est pas héroïque.
    Il est l'un des peuples du monde les plus absorbés par le Système. Il n'y a qu'à regarder la cote d'écoute des radios-Système qui font l'apologie des valeurs du Système: chacun pour soi, au plus fort la poche, haine des plus démunis, culte voué à tout ce qui vient des "States" (comme Elvis Gratton) et j'en passe.
    Compte tenu que le Système efface les identités nationales, ethniques et culturelles pour arriver à l'identité unique-Système qui est celle de producteur-consommateur devant répondre aux besoins du Marché pour sa survie, je suis en mesure d'affirmer que le peuple Québécois, et en particulier les jeunes générations en bas de 40 ans, sont en bonne voie de perdre l'identité québécoise pour l'identité Système.