À boulets rouges sur Legault

1f63d35dd8d059ee461481f1c407831a

Le Canada anglais en furie, mais les Québécois se tiennent debout derrière leur gouvernement


Le courtois chef de l’opposition, Pierre Arcand, a fracassé son image jeudi à l’Assemblée nationale. Interpellant François Legault, il lui a lancé : « Est-ce que vous êtes vraiment digne de la fonction de premier ministre ? »


Si le projet de loi sur la laïcité fait ainsi sortir de ses gonds Pierre Arcand, que penser des ennemis tonitruants de la laïcité en train de prendre le rang pour descendre bientôt dans la rue sous les hourras de tous ceux qui abhorrent la majorité québécoise « raciste », « fascisante » et « xénophobe », adjectifs qu’on sortait autrefois lors du débat sur la loi 101 et au cours des deux référendums ?


Préparons-nous à être traînés dans la boue, à subir le jugement des grands journaux anglo-saxons nord-américains et de la presse bien-pensante européenne. D’ailleurs, dans le New York Times, on n’a jamais autant écrit, contre le Québec, précisons-le, depuis le dernier référendum.








Découvrez À haute voix, une série balado sur les enjeux de la société québécoise contemporaine, par Denise Bombardier.





Puisque les citoyens québécois font confiance à François Legault à hauteur de 60 %, ce qui fait de lui le premier ministre le plus populaire du Canada, faut-il en conclure que la majorité des citoyens est elle-même indigne en l’appuyant ?


Revendications identitaires


Il faut avoir vécu la crise linguistique de Saint-Léonard en 1968, l’offensant débat sur la loi 101 où Camille Laurin, le père de cette loi, a été caricaturé en nazi et René Lévesque comparé à Hitler, et les deux référendums accablants qui nous ont plongés dans des tourments collectifs pour comprendre que nos revendications identitaires sont intolérables pour le Canada.


François Legault en reprenant le combat pour la laïcité se doutait-il des remous de boue haineuse que cela allait entraîner ? En fait, le climat risque encore de se détériorer avec ces menaces de commissions scolaires et de municipalités annonçant leur intention de ne pas appliquer la loi dans leurs ghettos de l’ouest de Montréal. La résistance s’installe aussi à l’hôtel de ville de Montréal où la mairesse va afficher bientôt un sourire narquois.


Solidarité


La majorité qui appuie la loi ne doit pas rester silencieuse. Les francophones en particulier qui soutiennent François Legault doivent redonner un sens au mot « solidaire », kidnappé par QS, un parti devenu triomphalement l’allié objectif du PLQ.


L’opposition officielle est faite pour s’opposer au gouvernement. Mais elle ne peut délégitimer le premier ministre dont le « crime » consisterait à vouloir instaurer une façon distincte de vivre dans la diversité plutôt que dans l’ouverture béate et hypocrite du Canada postnational.


Le nationalisme québécois fut capable de construire une société progressiste, tolérante et ouverte au monde. L’histoire le prouve. Les Québécois ont déjà subi la loi sur les mesures de guerre lors de la crise d’octobre. Le Canada anglais et les Québécois anglophones ont applaudi à cette abolition des libertés civiles au pays. Même l’emprisonnement de nos poètes et intellectuels a suscité alors peu d’états d’âme dans le reste du Canada.


Et voilà que les ennemis héréditaires et leurs alliés du moment s’appuient sur la Constitution canadienne pour décider que le Québec est un « enfer » démocratique.


Misère !