400e : Canada non grata

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Si le OUI l’avait emporté en 1995, la "question des invitations au 400e" ne se poserait pas... Fierté et hospitalité seraient de mise. Mais voilà, le OUI a perdu. Et la question agite les neurones des quéfeds jusqu’à l’ébranlement : comment conjuguer une hospitalité "normalisée" et une fierté "affectée", de façon à satisfaire les loyautés colonisées des "élites reconquérantes" sans froisser, surtout sans heurter-provoquer la fierté rentrée de ce peuple dont on gribouille les murs pour stigmatiser sa soumission, dont on scribouille le récit de son histoire pour stigmatiser sa réputation.
La défaite référendaire de 1995, s’ajoutant à la répression de 1837 et à la Conquête de 1760, n’en finit plus de dérouler ses effets dévastateurs. Il faudra plus que la rhétorique tordue de petits mercenaires-troncs, plus que ces investissements d’entremetteurs de tous les aplatissements, pour chauffer cette fierté populaire jusqu’à en faire une hospitalité authentiquement québécoise.
Le 400e pourrait bien précipiter le choc appréhendé du peuple avec ses élites, le choc de l’histoire vomissant les petits calculs égoïstes d’une frange repue et servile. Le 400e pourrait bien enclencher le processus d’un "retour à soi" de ce peuple que l’histoire tarde à "normaliser"... Y aura-t-il un avant-400e et un après-400e ?

Vigile


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