40 G$ perdus qui lui ont fait mal

Monique Jérôme-Forget estime avoir tout fait pour minimiser les pertes historiques à la Caisse de dépôt

2953052ba5d49d0ef66ddeeb231ca7bf

Madame Sacoche tente de se justifier






Monique Jérôme-Forget estime avoir tout fait pour minimiser les pertes de la Caisse de dépôt et placement du Québec (QDPQ) lors de la pire crise de l’histoire de l’institution financière québécoise.




«J’ai décidé de prendre la criti­que dans l’intérêt supérieur du Québec. Ça a l’air hautain, mais c’était ça», affirme Mme Jérôme-For­get, qui revient sur la perte de 40 milliards $ de la Caisse de dépôt lors de la crise financière de 2008 en entrevue avec Le Journal pour le lancement de sa biographie.




«Lorsque la crise a éclaté au grand jour, j’aurais pu blâmer les dirigeants de la CDPQ, me dissocier d’eux, jouer la ministre scandalisée. En fin de compte, je m’en serais mieux tirée sur le plan personnel», écrit-elle.




La CDPQ s’est retrouvée dans la tourmente en 2008 après avoir investi une fortune dans des papiers commerciaux. «Ils ne savaient même pas ce que c’était. Ça a pris neuf mois à un expert pour savoir que c’était adossé à des hypothèques, des prêts-autos, des cartes de crédit et des prêts pour du mobilier», souligne Mme Jérô­me-Forget.




Pendant que les spécialistes tentaient de trouver des solutions, elle subissait les critiques. Dans son livre, elle indique qu’encore aujour­d’hui des gens lui reprochent tout.




Les informations de Legault




Malgré les apparences, elle jure qu’elle ne savait rien des pertes réelles de la Cais­se lors des élections de 2008.








« J’ai décidé de prendre la critique dans l’intérêt supérieur du Québec. Ça a l’air hautain, mais c’était ça » — Monique Jérôme-Forget








«On savait qu’il y avait du papier commer­­cial. Ce qu’on ne savait pas, c’est qu’il y en avait dans tous les silos d’investissements de la caisse. Même à la Caisse, à ce moment-là, ils n’étaient pas au courant du montant des pertes. Ils ne le réalisaient pas encore», affirme celle qui était alors ministre des Finances et présidente du Conseil du trésor.




Alors qu’elle était dans le noir, elle devait subir les questions très précises du critique péquiste François Legault. «Il était très bien informé, par je ne sais qui. Manifes­te­ment, il recevait des renseignements confidentiels. Il en savait souvent plus que moi et cela me mettait dans l’embarras», confie-t-elle.




Le travail de Sabia




Elle se réjouit toutefois de la nomination de Michael Sabia à la tête de la Caisse de dépôt.




«Quand je l’ai nommé, ça n’a pas été facile: 95 % des gens n’étaient pas d’accord. Tous les médias étaient contre. Il a pourtant fait un travail si remarquable que Pauline Marois l’a renommé. Il est allé récupérer tout l’argent perdu et il a fait un gros gros gros ménage. Il a été formidable», se félicite Mme Jérô­me-Forget.


 






La «fameuse» sacoche de Monique Jérôme-Forget qui symbolisait «sa rigueur dans la gestion des deniers publics» a été vendue à Gaétan Barrette pour 5000 $.




«Elle a fait si grande impression qu’encore aujourd’hui, certains médias me présentent comme Madame Sacoche et que tout le monde comprend qu’il s’agit de moi, même ceux qui ont oublié mon nom», écrit-elle dans sa biographie.




Elle révèle d’ailleurs qu’elle a vendu «sa vieille sacoche» 5000 $ «dans une vente aux enchères au profit de la Guignolée des médias. «Qui pourrait payer pareille somme pour une vieille sacoche», s’est demandé Mme Jérôme-Forget. Il s’agissait de Gaétan Barrette, qui présidait alors la Fédération des médecins spécialistes.




«Maintenant qu’il est aux commandes de l’un des ministères les plus importants, j’espère que cette sage sacoche l’inspirera afin de modérer les ardeurs des fédérations de médecins», ajoute-t-elle dans son livre.




Des négos ardues




L’ancienne présidente du Conseil du trésor se souvient très bien des rondes de négociations avec M. Barrette, alors qu’il était à la tête de la FMOQ. À cette époque, les médecins sont partis avec le gros lot, une généreuse augmentation salariale doublée d’un rattrapage avec les médecins canadiens.




«C’est clair qu’ils ont remportés gros. Très gros. Gaétan Barrette était très fort. On le voit aujourd’hui dans son rôle de ministre. Il n’a pas froid aux yeux et il tient le fort», a-t-elle ajouté.




 




Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé