100 premiers jours de la CAQ au pouvoir: gouverner pour «le monde ben ordinaire»

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Encadrement des signes religieux : les fonctionnaires en poste d'autorité récalcitrants ne seront plus en contact avec le public


Après 100 jours au pouvoir, le gouvernement Legault compte bien continuer de gouverner pour la «majorité silencieuse» de la classe moyenne et des banlieues.  


«François Legault l’a dit, on ne gouvernera pas pour les lobbys, ni pour le patronat, ni pour les syndicats. On va gouverner pour les gens, pour cette majorité silencieuse qu’on n’entend jamais nulle part [...] pour la classe moyenne, pour le monde ben ordinaire et pour les banlieusards, chez eux avec deux enfants, qui sont tannés de payer des taxes et des impôts. Ils nous ont portés au pouvoir avec cet espoir qu’on allait faire des choses pour eux», lance la vice-première ministre, Geneviève Guilbault, en entrevue avec notre Bureau parlementaire.  


Pas «d’erreur majeure»  


Le gouvernement Legault n’a pas fait «d’erreur majeure» jusqu’à maintenant, se félicite celle qui porte également le chapeau de ministre de la Sécurité publique.  


La déclaration de son chef au sujet du pétrole «sale» de l’Alberta, qui lui a valu une volée de bois vert de la PM albertaine Rachel Notley, ou même la valse-hésitation de son collègue Christian Dubé au sujet du projet de troisième lien routier entre Québec et sa Rive-Sud ne sont que de «petits accrocs», insiste-t-elle.  


Pour imager ses propos, Geneviève Guilbault compare d’ailleurs le rapport entre les Québécois et le gouvernement caquiste à une relation amoureuse.  


«[Les citoyens] ont longtemps été en couple avec la même personne [le Parti libéral], ça laisse certains stigmates ou certaines cicatrices. Ils sont prêts à croire à nouveau en l’amour, mais au début, c’est tout nouveau tout beau, mais il va y avoir à nouveau des embûches à un moment donné, d’où l’importance de vraiment baser une relation sur la confiance, le respect, la communication.»  


Modifier le mode de nomination des patrons de l’UPAC, de la Sûreté du Québec et du Directeur des poursuites criminelles et pénales, uniformiser le taux de taxe scolaire et hausser à 21 ans l’âge légal pour consommer du cannabis a permis aux électeurs de constater que la CAQ livre la marchandise, renchérit la ministre. Sans parler de la baisse des seuils d’immigration.  



« On a mis toutes les chances de notre côté pour favoriser cette lune de miel en respectant ce qu’on avait dit qu’on ferait tout de suite en partant », lance la vice-première ministre Geneviève Guilbault, en entrevue dans son bureau du boulevard Laurier. <br>

Photo Jean-François Desgagnés




Les récalcitrants  


Mme Guilbault assure que le projet de loi interdisant le port de signes religieux chez les employés de l’État en position d’autorité est toujours primordial pour son gouvernement.  


En guise de compromis, François Legault a suggéré avant les Fêtes de déplacer les récalcitrants dans des bureaux sans contact avec les citoyens.  


La ministre de la Sécurité publique précise que les policiers qui refuseront de retirer leurs signes religieux pourraient ainsi être réaffectés à des «tâches administratives».  


«Un policier peut très bien travailler dans un bureau sans patrouiller ou sans être directement en contact avec les gens. Un enseignant peut travailler, j’imagine, à la direction de l’école», a-t-elle précisé.  



« On a mis toutes les chances de notre côté pour favoriser cette lune de miel en respectant ce qu’on avait dit qu’on ferait tout de suite en partant », lance la vice-première ministre Geneviève Guilbault, en entrevue dans son bureau du boulevard Laurier. <br>

Photo Jean-François Desgagnés




Le troisième lien va se réaliser  


Le projet de troisième lien routier entre Québec et sa Rive-Sud se réalisera, promet la ministre Geneviève Guilbault.  


Fort d’un appui massif des électeurs de la capitale nationale et de la région voisine de Chaudière-Appalaches, le gouvernement Legault n’entend pas reculer sur cet engagement.  


«Il y a un appétit pour avoir un troisième lien chez la population, ils nous ont élus en sachant qu’on allait réaliser cet engagement-là, donc comme tous les autres, on va le réaliser.»  


À ceux qui lui demandent si ce projet autoroutier est bon pour l’environnement, la ministre rétorque qu’il est «favorable à la fluidité de la circulation et donc à la qualité de vie des gens de Québec».