Le prochain scrutin général arrive à grands pas, et tous les partis sont désormais en mode électoral, même si le vote n’est que dans neuf mois. Malgré cet éléphant dans la pièce, le gouvernement Couillard a devant lui un imposant menu législatif, lequel pourrait être déterminant pour l’issue de l’élection du 1er octobre prochain.
1. En route vers la légalisation
Québec devra adopter au printemps sa loi sur l’encadrement du cannabis, qui sera sans doute légalisé le 1er juillet prochain par Ottawa. Parmi ses principaux défis, Québec doit trouver un moyen de prévenir la conduite avec les facultés affaiblies par la drogue, et plus difficile encore, trouver une façon juste, et à l’épreuve des contestations, de pénaliser les contrevenants.
2. Une jeune loi mal aimée
L’adoption de la Loi sur la neutralité religieuse a été pénible pour le gouvernement Couillard en 2017, et le supplice risque de se poursuivre cette année. Des groupes de la société civile ont contesté la loi devant la Cour supérieure et l’article qui concerne les services à visage découvert a depuis été suspendu.
Pendant ce temps, la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, doit encore déposer les lignes directrices qui guideront l’application des accommodements pour motifs religieux.
3. Taxi VS Uber
Philippe Couillard s’est engagé à dédommager les chauffeurs de taxi qui ont vu la valeur de leur permis chuter depuis l’arrivée d’Uber, mais les montants octroyés sauront-ils calmer leur grogne ? Selon l’industrie du taxi, il en coûterait 1 milliard $ à l’État québécois pour racheter les permis de taxi. Le gouvernement a formé un comité qui statuera sur la somme à verser.
4. Examen des taxes scolaires
Le gouvernement Couillard a récemment déposé un projet de loi qui prévoit une réforme de la taxe scolaire dès 2018. Au bout du compte, tous les propriétaires profiteront de cet allégement fiscal.
Cette réforme entraînera une réduction des revenus de l’État d’environ 670 millions $.
5. Le meilleur ami de l’homme ?
Le ministre Martin Coiteux voudra faire adopter sa loi qui encadre les chiens dangereux, mais les opposants à cette politique montreront certainement les crocs. Déjà, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a retiré le pitbull de la liste des chiens dangereux.
6. Le ministre Fortin en voiture
Le gouvernement Couillard a finalement déposé son projet de loi qui vise à réformer le Code de la sécurité routière. Le jeune ministre André Fortin a notamment promis que le nouveau Code serait plus sévère envers les usagers de la route qui utilisent leur cellulaire au volant.
L’amende maximale pourrait passer de 300 $ à 600 $ et le permis de conduire d’un contrevenant pourrait être suspendu pour trois jours dès la première récidive.
7. On ne rit plus
Le fondateur du Groupe Juste pour rire, Gilbert Rozon
Le Festival Juste pour rire et le nouveau Festival du rire de Montréal peuvent-ils avoir lieu dans la métropole québécoise au cours du même été ? Le gouvernement Couillard sera peut-être appelé à trancher en vertu des subventions qu’il peut octroyer.
La survie du géant créé par Gilbert Rozon, dans la foulée des dénonciations sur les comportements sexuels inappropriés, sera certainement un enjeu pour le gouvernement.
8. Le temps des vacances
Dans le but d’améliorer la « qualité de vie » des Québécois, la ministre du Travail Dominique Vien déposera en 2018 un projet de loi qui pourrait faire passer de deux à trois semaines la durée minimale de vacances pour un travailleur. Le premier ministre fait le pari que les employés québécois seront, en fin de compte, plus productifs.
9. Transparence
Toujours attendue, la réforme de la Loi sur l’accès à l’information faisait pourtant partie des engagements pris par le gouvernement Couillard lors de son arrivée au pouvoir en 2014. Le passage de trois ministres responsables de cette loi n’aura pas suffi à proposer une législation.
Si Philippe Couillard veut prouver qu’il dirige le gouvernement le plus transparent de l'histoire du Québec, une telle réforme s’impose.
10. Rajeunir le millésime de la Régie
Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, souhaite dépoussiérer la Loi sur la Régie des alcools, des courses et des jeux, dont la vaste majorité des composantes remontent au début des années 1990.
Le ministre compte notamment «moderniser la culture institutionnelle de l'organisme», réviser la réglementation et l'encadrement des boissons alcooliques et assurer de meilleurs suivis avec l'industrie sur des «enjeux de fond».