Je suis Charlie
13 janvier 2015
Mme Aurore de Roche,
Merci de m'avoir lu avec attention. Comme vous le voyez, l'histoire anecdotique a ses limites, il faut aller au fond des choses.
Entrepreneur à la retraite, intellectuel à force de curiosité et autodidacte. Je tiens de mon père un intérêt précoce pour les affaires publiques. Partenaire de Vigile avec Bernard Frappier pour initier &a...
Entrepreneur à la retraite, intellectuel à force de curiosité et autodidacte. Je tiens de mon père un intérêt précoce pour les affaires publiques. Partenaire de Vigile avec Bernard Frappier pour initier à contre-courant la relance d'un souverainisme ambitieux, peu après le référendum de 1995. On peut communiquer avec moi et commenter mon blogue : http://gilles-verrier.blogspot.ca
Notre histoire est une épopée !
À l'occasion de la fête du Canada... mais lequel ?
LAÏCITÉ
SOUVERAINISME
Ballottés entre "le grand soir" et "les petits pas"
NATIONALISME
Le patriotisme québécois est un leurre
L'AFFAIRE MICHAUD
Après vingt ans, les événements de décembre 2000 dans leur contexte
NATIONALISME
Pour une reconnaissance de la nation canadienne-française par la loi 99
La guerre que livre le droit anglais à la civilisation
Pour une lutte constitutionnelle intégrale
Faut-il recourir à la loi parce que le bon exemple et la rigueur font défaut ?
Pour que la séparation des pouvoirs demeure, l'État doit se garder des interventions religieuses
La loi 99 : point d'orgue d'un volontarisme qui ignore la réalité
Pour la reconnaissance d'un Québec bi-national
Un patriote exemplaire, un opposant au libéralisme
Avec 40 ans d'avance, Angers avait prévu le déclin du souverainisme
L'égalité des nations pour mettre une fin aux injustices nationales
L'État du Québec doit être amené à reconnaître explicitement la nation canadienne-française
Canadien-Français ou Québécois francophone ?
L'original ou la copie ?
De Canadiens français à Québécois
Ce que l'abandon de notre identité nous a coûté
Diversifier nos échanges
Les négociations de L'ALENA exposent le manque d'indépendance du Canada
Élections 2018
Convergence nationale VS zizanie partisane
Le souverainisme péquiste passé à la loupe
Le recadrage du PQ sur les seuls enjeux du quotidien ne lui permettra pas d'échapper à une trajectoire en déclin depuis 1995.
13 janvier 2015
Mme Aurore de Roche,
Merci de m'avoir lu avec attention. Comme vous le voyez, l'histoire anecdotique a ses limites, il faut aller au fond des choses.
10 janvier 2015
«Bien sur la Russie pendant une guerre totale de 10 ans n`a pas pu venir a bout des talibans» et de Zbignew Brezinsky, faudrait-il écrire.
10 janvier 2015
@ Pierre Cloutier
Votre aveu spontané de combattre le coran plutôt que le gouvernement Harper et les intérêts à l'encontre du Québec a fini de vous discréditer.
@ Messieurs Sauvé et Proulx
Je ne suis pas nécessairement d'accord en tout avec vos commentaires mais ils rehaussent le débat et le mettent dans la bonne perspective : l'exigence de la réflexion au-delà des lieux communs.
Merci à tous d'avoir lu ou contribué à cette tribune par vos commentaires. En ce
qui concerne Sami Adleeb, tous comprendront que je ne répondrai pas aux insultes injustifiées qu'il m'adresse.
Sauf rebondissement inattendu, ce sera mon dernier mot sur ce fil.
10 janvier 2015
@ pierre cloutier
Qui écrit : «Ce sont des hypocrites…»
Nous avons certes des problèmes de vivre ensemble avec les musulmans d'ici, ce sont des problèmes difficiles mais il n'est pas impossible d'y arriver et tout monde gagnera à ce que ce soit fait pacifiquement. Ce n'est pas gagné d'avance, mais c'est le seul pari avisé que l'on peut faire dans les circonstances.
Nous avons toutefois un problème immédiat et plus urgent avec le terrorisme qu'il faut distinguer du premier. L'«hypocrite» dans ce cas c'est le gouvernement du Canada dirigé par Steven Harper qui s'est complètement couché devant les États-Unis comme nul autre gouvernement canadien avant. Ce gouvernement utilise les fonds publics pour entraîner, armer et soutenir les terroristes à l'étranger et les combattre à l'intérieur. Se fait-il mieux en matière d'hypocrisie et de cynisme ? Les indépendantistes auraient intérêt (Qu'en pense le Bloc québécois ?) à demander des comptes au gouvernement Harper, qui se trouve vulnérable sur ce front.
D'ailleurs, ce combat contre le terrorisme à l'interne manque de probité et devrait nous amener principalement des mesures destinées à réduire les libertés et à renforcer les contrôles de l'État fédéral, ce qui éventuellement pourra servir à priver les indépendantistes des moyens légitimes pour défendre leur cause. Ce ne serait pas une première.
Tenter de faire l'unité des Québécois contre les musulmans ne conduira qu'à nous diviser et fera le jeu de nos ennemis. L'unité, pour ceux qui ont coeur la cause de l'indépendance, est à faire sur l'enjeu principal et vous le savez.
9 janvier 2015
MM. Cloutier, Adleeb et autres.
On n'a pas eu besoin de ré-écrire la bible pour mettre fin à l'Inquisition. Les mêmes textes qui justifiaient l'intolérance un jour servirent plus tard à prêcher la charité. Les musulmans sont capables du pareil.
Nous avions le meilleur bouclier contre l'islamisme radical fourni par les musulmans eux-mêmes et à leur frais par dessus le marché. L'endiguement du wahabisme et autres extrémismes était bien maîtrisé par Saddam Hussein, Mouhamar Khadafi, etc. ainsi que par Bachar Al Assad et d'autres qui continuent. Croyez-vous que, pour le même coran, les imams en Syrie prêchent la même chose qu'en Arabie saoudite ?
Nos charmantes démocraties libérales (dont vous aimez épargner la responsabilité pour la remplacer par la haine du coran) ont choisi de payer pour la formation militaire, la fourniture d'équipements non-léthal et d'armes de tous types au bénéfice de toute mouvance (peu importe ses orientations par ailleurs) qui pouvait renverser ces chefs d'État trop indépendants et trop sympathiques à la cause palestinienne.
Contre eux, ce sont des pays comme le Canada et la France (soumis aux USA) qui ont payé pour la constitution de «brigades internationales» islamiques qui ne font que commencer à rentrer impunément au bercail pour créer ici, dans le pire des cas, le même chaos qu'ils ont créé là-bas. Et avec votre attitude, je crois que vous allez les y aider. Quand nos charmantes démocraties condescendantes, qui nous bassinent du soir au matin avec les droits de l'homme (MD), auront fini de souffler le chaud et le froid sur le terrorisme international et de l'instrumenter, on en reparlera.
8 janvier 2015
Mme Morot-Sir,
J'ai lu votre dernière tribune sur Henri le Navigateur qui prouve encore qu'un petit peuple peut accomplir de grandes choses. Rien à redire et fort bien écrit.
Sur la présente, je ne crois pas que vous puissiez sur-titrer «Les tueurs identifiés» car il ne s'agit pour l'instant que de suspects et la distinction a son importance.
Je suis d'accord avec vous que tout a raté, mais le ratage peut être vu d'au moins deux angles.
Faut-il lire la presse américaine pour savoir ce qui arrive à Paris? En fait, pour savoir ce qui était supposé d'arriver à Paris? Il semble que quelque chose a foiré puisque l'annonce faite en primeur mondiale par deux agents «seniors» du contre terrorisme américain aux top médias (NBC, NYT) a dû faire ensuite l'objet d'une rétractation. Les super agents du contre-terrorisme américain ont-ils leur entrée à NBC pour faire des annonces qui n'ont aucun fondement ? Je ne crois pas. Quelque chose a raté.
http://www.thewrap.com/paris-terror-attack-suspect-killed-2-others-arrested-report/
Histoire impossible à croire, un des membres du commando, qualifié de très professionnel par des témoins oculaires, aurait négligemment oublié sa carte d'identité dans la voiture en fuite, ...question de laisser des traces pour les fins limiers. Bref, conclusion plausible, il y aurait deux pigeons en cavale (on oublie le troisième qui aurait été en classe au lycée), alors que les véritables auteurs du coup sont au sec. Ce ne serait pas une première. C'est pourquoi, comme Mohamed Merah, leur peau ne vaut pas cher (celle des pigeons, bien sûr), question de ne pas mettre mal à l'aise les autorités dans un procès déjà ficelé. De toute façon, on vous informera de la fin de l'histoire officielle le moment venu, ce sera à prendre ou à laisser.
Je ne jurerais pas de la véracité de mon hypothèse. Mais ça ne vaut pas moins que les salades rapportées à la hâte avec des conclusions tout aussi hâtives. L'émotion accompagne mal la froide analyse. La rapidité, le tsunami d'émotions parti au chrono me laisse dubitatif. De toute façon, ce n'est pas fini. Il suffit de parcourir le net pour se faire offrir d'autres incohérences dans cette affaire, il y a du crédible et du moins crédible, mais amplement pour se prémunir contre le gavage.
5 janvier 2015
L'auteur prend la liberté d'esquisser un avenir du Québec qui oserait se prendre en mains. Ce que j'apprécie. Dans le Nord, les possibilités évoquées font apparaître la grande timidité du Plan Nord de Jean Charest. Il reste que l'occupation du territoire par une présence humaine continue est un élément clé de souveraineté qui n'a pas de substitut à ces latitudes. Ce qui est un problème pour le Québec. Les Russes qui y avaient abandonnés leurs investissements après le démembrement de l'Union soviétique, ré-investissent massivement depuis quelques années dans leur région polaire. Ils le font à l'instar des autres joueurs sur l'échiquier comme les États-Unis, la Norvège et le Danemark qui reconnaissent tous que les régions polaires sont parmi les dernières frontières avec des zones mal définies. Les Russes englobent, à part la réouverture de bases militaires, la recherche scientifique (météo, océans, etc.), l'exploration minière, pétrolière, gazière, etc. Avec leur flotte du Nord et d'importants chantiers naval ouverts sur l'Arctique, il est vrai qu'ils auront toujours plus de moyens que le Québec. Mais le Québec pourra jouer son rôle comme il a su le faire dans le passé avec des surprises comme, par exemple, l'invention de la motoneige. Si Armand Bombardier a mené son projet avec peu de moyens, il ne faudrait plus laisser sans appui nos ingénieurs et nos scientifiques les plus talentueux et les plus créateurs, sans quoi le Québec ne se maintiendrait pas au niveau mondial de pointe. Avec une classe politique renouvelée, mentalement libérée et sincèrement dévouée au bien du pays, le Québec pourrait faire aussi bien que les petits pays scandinaves qui sont reconnus partout pour la qualité de leur apport.
Le parallèle entre la Russie et le Québec que fait l'auteur est intéressant. Il faut prendre conscience de la proximité de voisinage que constitue pour le Québec - ouvert sur le monde - un pays comme la Russie. Quant on songe à ce regroupement économique que constitue l'ALENA, il est utile de considérer qu'il n'y a pas de telles différences de distances entre la Baie James et Mexico et la Baie James et des métropoles de la Russie nordique comme Mourmansk et Arkhangelsk. Pour qui pense en termes de liberté politique, le Québec avec sa petite taille devra toujours manoeuvrer adroitement, se tenir autant qu'il le peut à l'écart des clans idéologiques et apprendre à équilibrer ses relations avec tous ses voisins. Ici, je suis entièrement d'accord avec l'auteur. Dans un monde où il faut continuer d'espérer que le droit international l'emporte sur la brutalité des puissants, ce sera toujours le meilleur gage d'indépendance pour un petit pays.
Bien qu'il y aurait plusieurs autres commentaires à faire sur cette tribune, j'y reviendrai peut-être, je terminerai en commentant cet extrait :
«Car, il faut bien le souligner, s’ils ont été dépossédés de leur patrimoine spirituel et culturel pendant un demi-siècle (la Russie entre 1910 et la Perestroïka – le Québec entre 1960 et maintenant)»
À ce sujet, je dois dire qu'à la différence de la Russie, pour laquelle la ré-appropriation de son patrimoine spirituel et culturel est indissociable de sa renaissance économique et nationale, le Québec demeure divisé et affaibli par l'incapacité de son élite intellectuelle à conjuguer la volonté d'émancipation politique avec l'adhésion «naturelle» à son histoire et à son patrimoine marqués par le catholicisme. Le replacement laïc m'apparaît ici comme un appauvrissement. On pourra être en désaccord mais la laïcité est d'abord pour moi une idéologie individualiste qui s'accorde mieux avec la montée du mondialisme (qui gomme les différences nationales) qu'avec la défense de la nation organique.
30 décembre 2014
Richard Martineau se fait royalement virer pour sa tentative d'utiliser le chantage à l'antisémitisme comme cela fut fait contre Yves Michaud, avec plus de moyens contre Yves Michaud, il faut le concéder. Dans le cas Martineau, tel est pris qui croyait prendre. Petit clin d'oeil à l'affaire Michaud dont revient le triste anniversaire en décembre.
http://oumma.com/11111/chantage-lantisemitisme-un-journaliste-se-fait-degager-par-lavocat-verges
23 décembre 2014
Monsieur Dutrisac : Un peu de recul.
Les faiblesses économiques de la Russie sont bien réelles. Mais elles se comparent avantageusement avec les faiblesses d'autres économies. La Russie reconnaît depuis longtemps qu'elle doit développer son industrie légère, pourvoyeuse de biens de consommation courants. Mais elle ne compte pas le faire à tout prix parce que d'autres pays comme la Chine, l'Inde et plusieurs autres pays, qui sont pour elle de solides partenaires économiques, le font mieux qu'elle.
En revanche, la Russie a des champs de compétence qui la placent en pointe dans le monde entier. L'ensemble du secteur énergétique (y compris l'énergie nucléaire et le charbon), les technologies spatiales au complet, l'industrie militaire au grand complet la distinguent. Il y a présentement trois pays dans le monde qui peuvent produire tout l'arsenal moderne d'une armée sur terre, sur mer, dans les airs et dans l'espace. Ces pays sont la Russie, les États-Unis et dans une moindre mesure la France, la Chine s'en rapproche. À ce tire, la position de la Russie dans le monde pour la fabrication et l'exportation de sous-marins, centrales nucléaires, avions, hélicoptères (domaine qu'elle domine largement), blindés, transports de troupes, missiles de courte, moyenne et longue portée à têtes multiples, tels que les Bulava, qui équipent maintenant les sous-marins de type Boreï, qu'on estime les plus avancés au monde en ce moment, font de la Russie une puissance qu'aucun pays ne peut attaquer de front, compte tenu de son dispositif nucléaire fonctionnel égal à celui des États-Unis, sans risquer de vitrifier le monde. La Russie est experte dans la réalisation de projets de grande envergure, dont les pipelines, les équipements aéronautiques, l'extraction pétrolière et gazière. Sur le plan agricole elle éprouve des problèmes mais elle dispose d'un potentiel considérable, les sanctions occidentales viennent de lui donner la motivation nécessaire pour le développer. La Russie semble avoir décidé de prendre à bras le corps l'accroissement de son auto-suffisance dans le domaine alimentaire et des biens de consommation, lorsque cela est souhaitable et rentable, sinon de diversifier ses sources d'approvisionnement auprès de pays fiables; la fiabilité étant ici le cas des pays qui comprennent que les différends politiques se règlent par des moyens diplomatiques dans le cadre du droit international et non par le recours à des mesures unilatérales de rétorsion économiques.
Malgré les sanctions, la Russie aurait augmenté ses exportations aux États-Unis (moteurs de lanceurs spatiaux, uranium, etc.), l'Europe se trouvant ici à jouer le rôle du dindon de la farce : première victime des sanctions décrétées par Washington. Comme la Fédération de Russie est le plus grand pays du monde en territoire, elle est pourvue de tous les minéraux et ressources recherchées comme l'or et le diamant (en plus des minéraux industriels) et elle est désormais alliée solidement avec la première économie mondiale, la Chine, qui vient de confirmer qu'elle est derrière la Russie.
Donc, avant de nous conduire dans les ténèbres nucléaires, les États-Unis doivent apprendre à respirer par le nez et retrouver la voie de la résolution des conflits par la voie diplomatique. Ils doivent apprendre à retrouver la voie d'une sage humilité, congédier les rustres et les brutes, comme Victoria Nuland (Fuck the EU !), John McCain, etc. et se doter de nouveau d'un corps diplomatique professionnel, capable d'engager un rapport soutenu avec des diplomates du calibre de Sergei Lavrov.
Personne ne veut humilier les États-Unis. Le monde entier aime le peuple américain et souhaite échanger avec lui sur tous les plans. Ses dirigeants politiques devront toutefois baisser le niveau de leurs prétentions d'un cran. Le monde n'est plus au lendemain de la deuxième guerre mondiale, les É-U ne peuvent plus imposer leur volonté comme si ils étaient les maîtres du monde. Ils ne le sont pas. Si les psychopathes au pouvoir à Washington ne peuvent le comprendre, espérons qu'ils seront remplacés bien vite par des gens plus raisonnables. Même si rien ne s'annonce il faut espérer, et Noël qui arrive peut nous y aider.
22 décembre 2014
SVP prendre cette deuxième version avec plusieurs coquilles en moins - merci
L’auteur voulait sans doute écrire yuan et non yen, et les pertes d’emploi en Allemagne seulement me semblent sous-estimées d’au moins dix fois. Quant au journaliste Truffault, a-t-il le choix de faire autre chose que de reprendre la narration commune à la presse système ?
Le recours aux sanctions par Washington ignore le droit international et témoigne encore du refus des États-Unis d’avoir des relations d’égal à égal avec la Russie, dans ce cas, mais en fait avec tous les pays. Maniaque du contrôle à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières, la deuxième économie du monde ne surprend plus personne par ses poussées interventionistes.
S’appuyant sur ses certitudes comme sur sa prétendue supériorité morale universelle, les États-Unis agissent comme s’ils écrivaient à eux seuls un nouveau droit international à mesure qu’ils sapent la portée de l’ancien. Un comportement irresponsable, générateur de chaos et plein de contradictions. Pendant que l’Allemagne se voit contrainte de priver ses 6000 sociétés commerciales implantées en Russie d’une atmosphère d'affaires détendue, au risque de se priver d’emplois et de sacrifier une part de son PIB, les États-Unis continuent discrètement de faire du commerce avec la Russie quand ça les arrange. RIA-Novosti vient de rapporter que les É-U viennent de signer un contrat d’un milliard de dollars pour l’achat de moteurs de fusée RD 181 (de fabrication russe), car ils n’ont pas de substitut pour ce produit de haute technologie.
Pendant que les États-Unis se projettent dans le monde comme une police de plus en plus indésirable et imprévisible, la Russie multiplie les accords commerciaux d’envergure avec tous les pays ouverts à la liberté du commerce. Comme la Russie est un pays prévisible et qu’elle est connue pour respecter ses engagements, elle ne manque pas de partenaires, et à cet égard la récolte de nouveaux contrats internationaux en 2014 lui a été particulièrement fructueuse.
Les États-Unis nourrissent le ressentiment et l’hostilité à l’endroit de la Russie et ils mettent dans la balance toute leur influence médiatique pour la discréditer. Je prends pour exemple le traitement particulièrement odieux de la récente émission Enquête (Radio-Canada) à l’endroit de Poutine, somme toute une réédition de mauvaise propagande stalinienne, si je peux forcer l’analogie, en ce sens que tous les témoignages avaient été choisis pour accréditer la thèse annoncée en début d’émission. Reportage arrangé de A à Z.
La Russie qui a repoussé les armées de Napoléon et qui a fourni 75% de l’effort de guerre contre l’Allemagne hitlérienne est un pays jaloux de son indépendance. On peut ne pas être d’accord avec tout, plusieurs n’aiment pas son conservatisme social, mais cela représente le sentiment général chez eux et ils ont droit. C’est légitime.
La volonté des pays d’affirmer leur indépendance et d’être traité avec respect est grande et la Russie occupe parmi eux un rôle de premier plan. Il y a là un exemple de résistance à l’intimidation qui je trouve encourageant pour l’indépendance du Québec.
20 décembre 2014
L'auteur écrit comme si le Québec possédait tous les attributs d'un pays, ce qui fausse la suite de son raisonnement. Quand il parle de langue nationale (au singulier), on voudrait bien comprendre le français mais la langue nationale au Canada est en pratique l'anglais, n'est-ce-pas ? À bien des égards, le français au Canada pourrait être correctement décrit comme une de ces langues régionales en perte de locuteurs sur l'ensemble du territoire, mais qui conserve encore la possibilité du rayonnement mondial, ceci en accord avec l'auteur.
Quant à l'ultra diversité linguistique dont l'auteur se fait le champion, il ne faut pas oublier que cette diversité n'est pas synonyme de diversité culturelle, bien au contraire. Moins les langues ont de locuteurs, moins il leur sera possible d'imposer une présence culturelle autre que folklorique. On pourra certes maintenir artificiellement en vie ou faire renaître des langues pratiquement éteintes, le contenu audio-visuel de ces dernières restera forcément limité et, au mieux, atteindra les meilleures cotes d'écoute, financement oblige, par la retransmission du cinéma hollywoodien, du Grand prix et du Mundial. Dans un tel cas, l'investissement des États centraux (ou des organismes supra nationaux qui s'y substituent) dans les langues locales, pour généreux qu'il puisse apparaître de prime abord, ne serait qu'une coquetterie du mondialisme. Il est assez clair que la question de savoir en quelle langue communiquerait entre elle la petite armée de fonctionnaires (linguistes, terminologues, traducteurs et professionnels de la communication) n'est pas perçue ici par l'auteur comme la question la plus structurante pour l'avenir linguistique du monde. L'Union européenne n'est-elle pas massivement une machine qui carbure à l'anglais et favorise son rayonnement ? Dans ce contexte, pas étonnant que ces idées (Caroline Fourest, etc.) nous viennent directement d'une Europe sous forte influence anglo-saxonne.
Je n'ai rien contre les langues locales mais elles doivent trouver au sein même des communautés qui les parlent la volonté d'exister. La question décisive n'est toutefois pas là, car tous les locuteurs des milliers de langues dont parle l'auteur devront maîtriser une autre langue de communication plus répandue. Or, l'hégémonisme anglo-saxon, nourrit à l'exceptionalisme américain, pour reprendre l'expression de Barak Obama dans son discours de début d'année, repousse le territoire des autres langues majeures. Dans la hiérarchie des risques, la possibilité de retrouver d'un coté 5000 langues locales et de l'autre l'anglais et le chinois avec rien entre les deux m'apparaît à terme moins souhaitable que le rayonnement concurrent de plusieurs langues majeures. Le véritable enjeu de l'écologie linguistique se situe à ce niveau.
11 décembre 2014
Je viens de me rendre sur le site du BQ pour y choisir un communiqué, un texte au hasard. Tiens, je tombe sur ceci : Déclaration sur l’indépendance journalistique de Radio-Canada
http://www.blocquebecois.org/horizon2015/textes.php?t=8561
Ce que nous dit Mario Beaulieu, c'est que la liberté de presse est menacée. Une menace qu'il attribue à des causes circonstancielles, des causes auxquelles il serait possible de remédier à l'intérieur du fédéralisme si des politiques plus respectueuses de la liberté de la presse remplaçaient les interventions politiques avérées ou supposées du gouvernement au pouvoir auprès du radio-diffuseur.
Qu'y a-t-il de changé au Bloc avec Mario Beaulieu ? Peu de choses sur le fond, j'en ai bien peur. Nous en sommes toujours aux réclamations compatibles avec le régime fédéral. Rien d'autre. Il y a là, dans l'énoncé de politique de Mario Beaulieu, une dissimulation du fait que le problème avec Radio-Canada ne réside pas tant dans la politique particulière du gouvernement Harper mais dans le fait que l'institution radio-canadienne a pour mandat explicite de défendre le fédéralisme. Petit détail que Mario Beaulieu passe sous silence. Peut-être à cause du fait qu'il hésite à parler du remède qui va à la racine du mal. Il y aurait pourtant bien des façons de s'attaquer à la cause essentielle de nos déboires au sein du Canada. J'en évoque une ici.
Pourquoi ne pas formuler à la Chambre des Communes le projet que la nation québécoise soit soustraite à la promotion du fédéralisme, une obligation constitutive de la SRC, en réclamant que Radio-Canada cède son autorité en matière de contenu au Québec, lequel pourrait ainsi mieux défendre son existence et sa diversité politique par la présentation d'un contenu plus équilibré sur la question nationale ?
On m'objectera que Radio-Canada est de compétence fédérale. Qu'à cela ne tienne, le Bloc devrait être là pour questionner la légitimité des compétences fédérales lorsqu'il s'agit de nos intérêts nationaux. Une légitimité qu'on aurait d'ailleurs tout le loisir de mettre en pièces en rappelant que le Québec n'est pas signataire de la constitution canadienne, entre autres arguments.
Quelle différence y a-t-il entre les deux approches que je viens d'évoquer plus haut ? C'est la différence entre le traditionnel «ajustement fédéraliste» (approche que j'appelle conjoncturelle ou circonstancielle) et l'approche de la défense du Québec par la formulation de propositions en Chambre (naturellement répercutées dans le débat public) qui visent l'acquisition de pouvoirs accrus, qui mettent en cause le lien structurel avec le Canada (approche essentielle).
Je me range donc du coté du rédacteur de cette tribune puisque, du moins dans le cas que je viens d'examiner, qui n'est sans doute pas un cas isolé, le Bloc québécois représente l'expression politique d'une nation assujettie, un parti qui ne projette pas la volonté de puissance qui pourrait mener à l'indépendance. En se limitant à réclamer des ajustements possiblement irrecevables par la présente législature mais tout à fait compatibles avec la nature du fédéralisme, le Bloc poursuit sur le chemin déjà bien tracé par Lucien Bouchard et Gilles Duceppe. On peut certes donner la chance au coureur, mais pour l'instant le Bloc joue le rôle objectif de mieux adapter le fédéralisme canadien aux réalités québécoises, et s'il échoue il aura continué à nourrir l'illusion que cela est possible.