Pour un rapport Canada-Québec démaquillé
20 février 2016
M. Lauzon et autres,
Vous avez raison. Ce n'est pas que la nation québécoise et son autonomie qui est menacée. C'est le monde fait de nations indépendantes en rapport d'égalité entre elles qui l'est, un ordre mondial qui ne pourrait être remplacé selon moi que par la dictature mondiale ou la chaos, probablement les deux concurremment. Ce monde de l'imparfaite Société des nations à laquelle succéda l'ONU en 1947, ce monde auquel nous tentons de croire dans ses intentions les meilleures, c'est ce monde qui est fortement menacé par le suprémacisme anglo-saxon-protestant-sioniste. Non seulement en ce qui nous concerne, nous Québécois, mais en ce qui concerne immédiatement l'Europe et de grandes parties du monde dans lesquels il sème l'instabilité et la désolation.
Certes, nous savons qu'avec sa suprématie déjà bien en selle sur la planète, ce monde anglo-saxon pourrait sans problème, avec un minimum de générosité, nous faire un petite place. Mais il ne le veut pas. Ce monde malin n'entend pas lâcher prise. Il veut nous faire disparaître, comme notre petite histoire pluri-séculaire en témoigne.
Et abattons les dernières illusions qui circulent ailleurs dans des commentaires sur ce site. Ce n'est pas un jugement de la Cour suprême du Canada qui changera la donne en notre faveur. Et les référendums en Europe ne nous seront d'aucun secours, sinon pour nous alerter et nous faire redoubler de méfiance. Le référendum en France était à 55% contre, on aura passé le oui en douce. En Irlande et aux Pays bas on a usé d'autres stratagèmes. On vous fera revoter jusqu'à ce que la réponse soit la bonne. Sinon on contestera la mauvaise réponse donnée, la valeur des résultats, jusqu'à ce qu'on vous arrache la bonne réponse de gré, d'usure ou de force. La Grèce a voté contre mais l'opinion publique est bonne pour la poubelle. Nous avons autour de nous des naïfs qui n'auront jamais assez de preuves de l'intransigeance du Canada. Ils croient que le Canada est le pays du «fair play», un pays «exceptionnel» (parce que de tradition britannique, sans doute !) qui n'attend qu'un décompte des votes qui nous en donnerait un de plus, un seul, pour nous donner l'indépendance sur un plateau d'argent. L'histoire dure et cruelle invalide leurs fantasmes. Rien n'y fait. Ils poursuivent aveuglément des espoirs démesurés. Des espoirs pour lesquels ils blâment le peuple qui ne suit pas, soumis aux menaces, épargnant de leur critique le suprémacisme anglo-saxon. Un recadrage s'impose pour refléter davantage notre réalité présente et historique. Il faudra passer par une récusation des années péquistes.